Joseph Kabila a attendu la levée de ses immunités au Sénat pour réaffirmer sa présence sur la scène politique. Le discours solennel de l’ancien chef de l’Etat, du reste, largement commenté dans différents états-majors politiques, est passé comme un fait anodin dans l’opinion.
Il faut rappeler, à cet effet, que le vote de la levée des immunités du prédécesseur de Félix Tshisekedi est passé sans que la rue ne bronche. A l’époque de l’UDPS dans l’opposition, la foule serait spontanément descendue dans la rue pour exprimer sa colère. Autres temps, autres mœurs, dit-on.
La preuve qu’il faudra encore du temps à la République Démocratique du Congo pour se reconstruire une opposition à la dimension du travail abattu par Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire pendant près de 35 ans de lutte contre le défunt Maréchal d’abord, ensuite Feu Mzee et enfin, Joseph Kabila.
C’est la conséquence de monnayage des manifestions politiques afin de faire croire à une véritable démonstration politique. Aujourd’hui, l’opposition est en quête d’un vrai meneur d’hommes bien ancré dans la population. Par le temps qui court, il devient difficile pour elle de mobiliser des foules importantes, les finances faisant défaut.
Rien n’est moins sûr que l’opposition réponde gratuitement à un mot d’ordre. Plutôt que de s’aventurer sur ce chemin tortueux, les opposants préfèrent observer le bateau qui tangue dans les eaux troubles. Joseph Kabila a choisi de prendre le devant, en réalité, face ce vide créé par l’opposition, laissant libre parcours au pouvoir en place.
En l’absence de toute cohésion, l’opposition choisit de s’aligner pour soutenir Joseph Kabila qu’elle avait combattu en 2018. Elle démontre par cette adhésion à son discours, la carence d’un soubassement idéologique, fil conducteur de tout mouvement politique.
En effet, après avoir présenté un plan de la reconquête de l’ensemble du territoire national par les institutions légitimes, afin d’assurer la sécurité des populations en 12 points, l’opinion ne perd pas de vue qu’il y a eu les 5 chantiers pour la relance de l’économe, du développement et de la démocratie. Si ce programme avait bien marché, l’opinion aurait applaudi le nouveau plan mais qui y croit encore ?
En attendant, la réunion avec l’UDPS hier à Limete, le secrétaire général Augustin Kabuya a émis des regrets concernant la décision de son parti d’aller à la rencontre de l’ancien président Joseph Kabila. Il a reconnu que, malgré leur proximité et les moments partagés, ils savaient qu’ils avaient affaire à un “sujet rwandais” avant de souligner que leur démarche n’était pas motivée par une affection pour Kabila, mais plutôt par une évaluation stratégique de la situation politique. Cette première sortie officielle de Kabila dans un discours à la Nation, n’aura donné donc pas produit les résultats escomptés
La Pros.