Suite à une mission de bons offices menée avec diligence à Kinshasa et Kigali, l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) s’apprête à jouer un rôle encore plus actif en présentant ses conclusions directement au médiateur de l’Union Africaine, Faure Gnassingbé, Président du Togo. Cette démarche souligne la volonté des parlements francophones de contribuer concrètement à la résolution d’une crise qui déchire l’Est de la RDC.
La 31ème Assemblée régionale Afrique de l’APF, qui s’est ouverte à Cotonou, capitale du Bénin, le 2 juin 2025, a immédiatement placé la situation sécuritaire en RDC au centre de ses délibérations. La journée du 3 juin, consacrée à la conférence des Présidents, a été particulièrement marquée par un examen approfondi de cette question brûlante.
C’est dans ce cadre que le Président de l’APF, Hilarion Etong, a dévoilé le rapport de la mission de bons offices. Ce document, fruit de rencontres et d’échanges avec les plus hautes autorités congolaises et rwandaises, a été minutieusement discuté, amendé et finalement adopté. L’intervention du Président de l’Assemblée Nationale, Vital Kamerhe, a été particulièrement saluée pour avoir enrichi les recommandations, comme l’a souligné Adama Bictogo, Président de l’Assemblée Nationale de la Côte d’Ivoire.
‘’Nous avons convenu de mettre en place un Communiqué officiel qui va faire état de ce que la Mission de bons offices de l’APF a pu noter lors de sa rencontre avec les autorités de la RDC à Kinshasa et du Rwanda à Kigali’’, a déclaré Adama Bictogo.
De ces échanges est née la « Déclaration de Cotonou sur la crise en RDC ». Ce texte salue l’engagement de l’Union Africaine, notamment la médiation conduite par le Président Faure Gnassingbé. Il exprime un soutien sans équivoque à toutes les initiatives diplomatiques, qu’elles soient régionales ou internationales, visant à restaurer la paix, à garantir la protection des populations civiles innocentes et à lutter implacablement contre l’impunité des crimes commis.
Adama Bictogo a également relevé avec franchise que les discussions, notamment celles impliquant le Vital Kamerhe et le Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale du Rwanda, ont permis d’identifier aussi bien des points de divergence que des terrains d’entente. C’est sur cette base nuancée que l’APF entend apporter sa pierre à l’édifice de la paix.
‘’L’APF, en tant qu’un des outils d’accompagnement de la médiation du Président Faure Gnassingbé, va lui faire ses recommandations et ses propositions sur base de ce qui a été entendu et ce qui a été noté de ce rapport aujourd’hui sanctionné par la déclaration de Cotonou sur la crise en RDC,’’ a martelé M. Bictogo. Il a insisté sur la priorité absolue : ‘’Pour l’APF, le plus important c’est que les congolais retrouvent la paix car c’est la sécurité de la Population qui prime avant tout’’.
L’espoir de l’APF est de voir renaître des relations apaisées et constructives entre le Rwanda et la RDC, permettant ainsi à l’Afrique de clore le chapitre douloureux des conflits interminables, qui, trop souvent, servent des intérêts étrangers au détriment du continent lui-même.
‘’Une mission parlementaire de haut niveau des Présidents des Assemblées Nationales des Pays francophones d’Afrique que nous sommes va se rendre à Lomé accompagnée du Président Vital Kamerhe et du Président de l’Assemblée Nationale ou du Sénat du Rwanda pour rendre compte au médiateur Faure Gnassingbé des résultats de la missions des bons offices de l’APF menée en RDC et au Rwanda’’, a précisé Adama Bictogo.
Cette démarche sera suivie d’une mise en exergue de la déclaration finale de Cotonou lors de l’Assemblée générale de l’APF en juillet prochain, assurant une résonance internationale à ces efforts. Forte de cette expérience, la Conférence des Présidents de l’Assemblée régionale Afrique envisage d’ailleurs de diligenter des missions similaires dans d’autres pays du continent confrontés à des crises sécuritaires, témoignant d’une solidarité agissante et d’une volonté de paix durable pour l’Afrique.
La Pros.