(Par Aimé Cyprien Dionzo)
Plus de 40 ans après, le pays peine à organiser son deuxième Recensement Général de la population et de l’habitat faute sans un appui financier conséquent. Plus de 250 millions sont essentiels à la réalisation de cette activité statistique importante pour disposer d’une base de sondage, un dispositif essentiel pour les enquêtes et les sondages et la sélection d’un échantillon représentatif et l’accès aux données nécessaires.
Depuis de lustre, ce sont des enquêtes qui s’appuient sur un vieux Recensement de 1984 dont les données ayant servi de base de sondage quatre décennies durant, sont des estimations devenues désuètes et douteuses.
Ce qui manque, ce n’est pas l’argent. Ce n’est pas le lieu de faire le procès de détournements présumés. Il y’a certes lieu de constater que la volonté politique de s’engager fond n’est pas totale pour permette à l’Institut National de la Statistique de remplir ses objectifs.
Cependant, un faible budget de rémunération et de fonctionnement en sont des indices probants. Par exemple, une rémunération de cadre d’une moyenne de 300 $ en franc congolais/mois peut-elle constituée une motivation à la production des statistiques fiables ? Que dire d’un budget de fonctionnement de plus de 15.000 $ le trimestre ?
En effet, pour la réalisation du Deuxième Recensement Général de la population et de l’habitat, du matériel roulant a été mis à disposition par le Gouvernement et ses partenaires comme la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et UNFPA mais au moment « M » un ajustement s’avère important.
Ce matériel roulant est constitué de véhicules 4X4 NISSAN Harbody de plus de 10 ans, de vélos et de motos. Ces matériels entreposés « sous contrôle » devraient répondre aux exigences de terrain. De tout cela, un réexamen s’avère toujours intéressant pour la mise à jour, sur l’état de fonctionnement ou sur la mobilité mais aussi et surtout l’état existentiel en quantité et en qualité afin d’éviter de mauvaises surprises au moment de l’activité.
Le Recensement Général de la population et de l’habitat est essentiel et demeure la clé de préoccupations. Elle l’est davantage si l’on doit s’appuyer sur le retard en termes de temps que la République a connu par rapport à ses voisins et les autres pays comme l’Egypte ou l’Ethiopie sur le continent.
L’Institut National de la Statistique comme établissement attitré dispose d’un personnel de qualité et pointu formé fruit dans les grandes écoles de statistiques du continent et du monde, fruit d’efforts du Gouvernement et ses partenaires ; il manque de budget important pour la réalisation des activités statistiques.
L’appui de partenaires au développement devient parfois un remède basique. Pourtant, le premier utilisateur des données, c’est le Gouvernement à plus d’un titre, pour la mise en œuvre des projets et programmes de développement bénéfiques pour les populations…
Les difficultés ici ne sont pas d’ordre financier. L’instabilité à laquelle certaines de ses directions Provinciale font face est liée à ses infrastructures mobilières. C’est le cas de la Province du Kongo Central qui fait volteface après une cession de terrain, décide de le récupérer.
Le Bâtiment réhabilité par le partenaire UNFPA en 2010 sera récupéré et/ou détruit sans considération de gages présentés envie de sa réhabilitation.
Au Kivu à Bukavu comme au Kasaï, à Mbuji-Mayi pour ne citer que cela sont des attitudes d’un désintéressement des statistiques.
A l’échelle planétaire, les statistiques sont requises en toutes choses entreprises par le Gouvernement. A Washington aux Etats-Unis, le Président américain reçoit en priorité le Directeur du Bureau des statistiques (CENSUS) comme le Conseiller en Sécurité, avant de démarrer sa journée et prendre des décisions idoines pour le développement du pays.
Cette comparaison amène à implémenter un comportement enclin pour les statistiques, différent auprès des dirigeants dans notre pays, un regard nouveau à tous les niveaux de prise de décisions nationales, provinciales et locales.