(Par Claudel Lubaya, acteur politique congolais)
A la veille du 65ème anniversaire de l’accession de la RDC à son indépendance, le devoir patriotique impose à chacun de nous, lucidité et responsabilité pour éviter au pays sa décomposition, à l’Etat son effondrement et à la Nation, sa crispation et son implosion tel que le souhaitent des forces centrifuges au service de la haine et de la division.
A ce tournant décisif, qui coïncide avec l’aggravation de la crise multidimensionnelle dans laquelle le pays s’enfonce davantage, il est du devoir de chaque responsable de ne pas céder aux tentations de repli et aux excès.
Décrié pour ses échecs et sans doute victime d’un épuisement politique faute de résultats dans son secteur, le ministre Bemba est revenu au-devant de la scène avec des mots effrayants et en révisant l’histoire.
Sous couvert d’un patriotisme fallacieux, il porte un projet de guerre civile permanente entre Congolais selon leurs origines et leurs opinions. Je lui dénie le patriotisme.
Il est au contraire l’envers obscur de notre appartenance à la Nation congolaise, son contraire et sa négation totale.
En séparant les Congolais, en les dressant les uns contre les autres par ses incitations permanentes à la haine et à la violence, le ministre Jean Pierre Bemba conduit le pays à sa destruction.
Par ses propos incendiaires, le ministre des transports veut réécrire notre histoire et instiller dans notre société, le poison de la haine, de la division, de la stigmatisation et de la destruction de notre vivre-ensemble.
Il s’agit d’une dérive inacceptable et d’un manquement grave au devoir de dignité inhérent à sa fonction qu’il déshonore du reste.
Ses outrances ne servent pas république ni la démocratie. Ceux qui le laissent se livrer à des surenchères verbales et aux invectives ont tort.
Les médias qui prennent plaisir à lui accorder la tribune sans le recadrer ont également tort. Ils énervent les principes élémentaires d’éthique professionnelle. Tous répandent la haine. Tous, ils ont tort.
Aucune violence verbale, quelle qu’en soit la raison, ne saurait être tolérée.
La République, c’est le respect que chacun doit à la mémoire collective et à autrui, quelles que soient son origine, ses convictions.