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Affaire Matata : le Cabinet Kabengela Ilunga interpelle la Cour Constitutionnelle sur le respect de l’Etat de droit

Par La Prospérité
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Dans une prise de parole empreinte de gravité, Me Kabengela Ilunga a adressé, ce mardi 17 juin 2025, dans l’auditorium du Silikin Village, un message direct à l’endroit de la Cour Constitutionnelle de la République. A l’occasion d’une rencontre professionnelle tenue dans un climat studieux empreint des critiques objectives, l’homme de loi a exprimé de profondes préoccupations quant à la gestion juridique et institutionnelle de l’affaire Matata Ponyo, condamné récemment à dix ans de travaux forcés, 5 ans d’inéligibilité et confiscation vague des biens par la plus haute juridiction du pays.

Une décision au cœur de la controverse

Selon Me Kabengela, cette affaire ne constitue pas uniquement une question judiciaire portant sur un ancien Premier ministre, mais interroge plus largement le rôle de la Cour dans la préservation de l’État de droit.

«La sagesse est un acte de grandeur, pas de faiblesse. Encore faut-il que la Cour sache entendre raison », a-t-il lancé devant un auditoire visiblement attentif.

Revenant sur l’arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle, Me Kabengela a souligné plusieurs irrégularités majeures de nature à fragiliser la crédibilité de l’institution. D’après lui, la peine de travaux forcés infligée à Matata Ponyo est incompatible avec la Constitution, qui proscrit expressément ce type de sanction. Par ailleurs, la mesure de confiscation des biens, présentée de manière vague, et l’inéligibilité imposée sur la base d’une peine juridiquement discutable posent un véritable problème de fond.

Il s’inquiète d’une jurisprudence qui, au lieu de consolider l’autorité du droit, introduit une incertitude dangereuse dans le traitement des dossiers impliquant d’anciens responsables publics. « Quand la justice cesse d’être prudente, elle cesse d’être juste », a-t-il affirmé, appelant à une interprétation rigoureuse et équitable des textes fondamentaux.

Une interpellation sur le plan institutionnel

Pour l’avocat, la Cour Constitutionnelle aurait pu s’en tenir à la stricte légalité : revenir sur la procédure, respecter les immunités parlementaires, et maintenir les équilibres républicains. En choisissant d’aller au-delà de ces garde-fous, elle prend le risque de voir son impartialité remise en cause, y compris dans l’opinion publique.

Me Kabengela souligne que la légitimité des institutions repose sur la confiance populaire. Or, estime-t-il, celle-ci s’érode progressivement à mesure que des voix s’élèvent – parmi les juristes, les parlementaires et les citoyens – pour dénoncer une justice perçue comme sélective ou instrumentalisée.

Un appel à la responsabilité constitutionnelle

Malgré la gravité du contexte, Me Kabengela considère que la Cour Constitutionnelle dispose encore d’une voie de sortie honorable. Il invite l’institution à reconnaître ses éventuelles erreurs et à annuler une procédure entachée de vices juridiques, pour permettre sa reprise dans le respect strict du droit.

«Ce ne serait pas une défaite », conclut-il, « ce serait une victoire du droit sur l’orgueil, une victoire de la République sur l’arbitraire. »

A travers cette interpellation solennelle, c’est la conscience institutionnelle de toute la justice congolaise qui se trouve appelée à un moment de vérité. Car dans un Etat de droit, la sagesse des juges demeure l’ultime rempart contre les dérives du pouvoir.

La Pros.

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