Une lueur d’espoir se dessine à l’horizon des relations tumultueuses entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Les délégations ministérielles des deux Nations se préparent à signer un accord de paix le 27 juin à Washington, sous l’égide des Etats-Unis. Cet événement diplomatique de haute volée fait suite à des intenses négociations qui ont abouti au paraphe d’un texte préliminaire par les experts des deux pays le mardi 18 juin 2025, également dans la capitale américaine.
L’accord, fruit de trois jours de dialogue constructif portant sur des enjeux politiques, sécuritaires et économiques, est perçu comme une étape décisive pour mettre fin à des décennies d’instabilité. La signature officielle va se dérouler en présence de hauts responsables américains, dont le Secrétaire d’Etat Marco Rubio, et des Ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais.
Selon le communiqué du département d’Etat américain, l’accord est bâti sur des piliers fondamentaux visant une désescalade immédiate et la construction d’une confiance mutuelle. Les points clés incluent :
– Le respect de l’intégrité territoriale : un engagement renouvelé à respecter les frontières et la souveraineté de chaque nation, un point de friction constant.
– L’interdiction des hostilités : une cessation complète et immédiate de la guerre qui a ravagé l’Est de la RDC, provoquant une crise humanitaire dévastatrice avec plus de sept millions de déplacés.
– Le désengagement et désarmement : le texte prévoit le retrait des troupes des zones occupées et le désarmement des groupes armés non étatiques. Cette mesure est essentielle pour sécuriser les territoires repris par des rébellions, notamment le M23, qui est soutenu par le Rwanda.
Une approche nuancée pour un problème complexe
L’un des aspects les plus scrutés de cet accord est sans doute la gestion des groupes armés. Le texte insiste sur une intégration conditionnelle de ces combattants, marquant une rupture avec les politiques passées de brassage ou mixage qui se sont souvent avérées contre-productives, permettant aux structures rebelles de perdurer au sein de l’armée nationale.
Pour garantir la pérennité de ces mesures, un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité sera mis en place. Ce mécanisme s’appuiera sur le Concept d’Opérations (CONOPS) du 31 octobre 2024, un document stratégique déjà validé dans le cadre du processus de Luanda visant à neutraliser les groupes armés comme les FDLR.
L’humain et l’économie comme piliers de la paix durable
Au-delà des aspects purement sécuritaires, l’accord place l’humain au centre des préoccupations. Des dispositions claires ont été prises pour faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées, une nécessité vitale pour des millions de personnes affectées par le conflit.
Enfin, conscients que la stabilité passe par la prospérité, les négociateurs ont inclus la mise en place d’un cadre d’intégration économique régionale. Cette vision à long terme vise à transformer la région, riche en minerais critiques, en un pôle de développement partagé, une stratégie activement soutenue par les Etats-Unis pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement mondiales. #### Un optimisme prudent
L’implication directe et de haut niveau des États-Unis, ainsi que le rôle d’observateur actif du Qatar, confèrent un poids indéniable à cet accord. Il s’inscrit dans la continuité des efforts diplomatiques menés par les processus de Luanda et de Nairobi, soutenus de longue date par l’ancien Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et son administration actuelle.
Nathan Mundele