
Dans une récente sortie médiatique relayée par Africanews, l’acteur politique congolais Stéphane Muadi Van, président du Mouvement Réformateur Congolais (MRC), s’en est vivement pris à Jean-Marc Kabund. A peine libéré grâce à une mesure présidentielle de grâce, l’ancien président intérimaire de l’UDPS et fondateur du parti Alliance pour le Changement a immédiatement relancé sa croisade contre le pouvoir en place, appelant la population à une mobilisation populaire contre le président Félix Tshisekedi. Cette posture n’a pas laissé indifférent Stéphane Muadi Van, qui, sans allégeance ni à Tshisekedi, ni à Kabila ou à tout autre régime passé, a dénoncé ce qu’il considère comme une instrumentalisation dangereuse du peuple pour des intérêts personnels.
« Monsieur Kabund, l’heure est grave dans ce pays. Ce pays connait de multiples menaces et agressions et une instabilité croissante. Le peuple ne comprend plus, ne s’en sort plus et souffre toujours davantage. Je n’accepte pas que vous entraînez le peuple congolais dans votre délire, votre ego et votre bataille de vengeance personnelle à l’égard de Félix Tshisekedi », a lancé Muadi Van avec fermeté.
Jean-Marc Kabund, rappelons-le, a été un homme clé dans la montée au pouvoir de Félix Tshisekedi. Ancien secrétaire général de l’UDPS, vice-président de l’Assemblée nationale, il s’est retourné contre le président en 2022, dénonçant une dérive autoritaire du régime. Arrêté en 2023 pour « outrage au chef de l’État » et « diffamation », il a été condamné à 7 ans de prison avant de bénéficier d’une grâce présidentielle en février 2025.
Aujourd’hui, Kabund se pose en figure de l’opposition radicale. Il critique violemment la gouvernance actuelle : mauvaise gestion sécuritaire de l’Est, clientélisme, justice instrumentalisée, corruption, tentative de révision constitutionnelle… et appelle le peuple à sanctionner le régime de Félix Tshisekedi.
Une réponse tranchante de Stéphane Muadi Van
Mais pour Stéphane Muadi, cette reconversion soudaine en justicier ne convainc pas : « Mr Kabund Où étiez-vous lorsque vous vous sucriez les lèvres aux côtés de Tshisekedi ? Qu’avez-vous fait pour la population lorsque vous étiez aux affaires ? Ce n’est pas aujourd’hui, après avoir été écarté, que vous allez faire croire que vous avez le souci et que vous êtes la solution aux maux de ce pays. »
Plus qu’une critique, Muadi Van adresse un appel solennel : « La jeunesse ne te suivra pas dans tes délires. Elle cherche ses repères, des solutions d’avenir. Elle ne veut pas être utilisée comme un bouclier ou outil pour une vengeance personnelle. Ni vous Kabund, ni Tshisekedi, ni Kabila ne représentent cette alternative attendue. Le peuple mérite mieux. »
Vers quelle solution ?
Le message de Muadi Van résonne comme un rappel des échecs de la classe politique congolaise à incarner une véritable rupture. Dans un climat où la méfiance envers les institutions est grandissante, il appelle à un sursaut patriotique, loin des querelles de pouvoir : « Nous devons construire la RDC et non la détruire à chaque fois que nos intérêts sont menacés. »
En somme, pour Stéphane Muadi Van, le combat politique ne peut être crédible que s’il est tourné vers le bien commun et non motivé par des rancœurs personnelles. Il rejette toute récupération de la souffrance du peuple à des fins politiques, et appelle à l’émergence urgente de Leaders sincères, engagés et porteurs d’une vision républicaine pour le pays.
Bosco Tiaka