L’accord entre Kinshasa et Kigali est un pas important dans le sens de la paix à l’Est. Il est vrai qu’avant, plusieurs accords ont été signés sans que la population de cette partie orientale de la RDC ne recouvre véritablement la paix. Trump parait plus déterminé que les autres parrains de la paix. En dépit de leur bonne foi, ces derniers n’ont pas su dompter le pouvoir de Kigali qui tire largement profit de cette instabilité.
Cette fois, le ton ferme de Donald Trump a retenti dans les oreilles de Paul Kagame. Un langage de fermeté qui met en garde les deux signataires dudit accord.
Ce n’est pas de gaieté de cœur que le Rwanda a signé cet accord du 27 juin dernier à Washington. En effet, après avoir œuvré pour la déstabilisation de cette région des grands lacs, la manne minière de l’Est de la RDC ne va plus servir au Rwanda. Il a été décidé du partage des ressources minières dans un cadre légal entre les deux pays. Plus question de pillage systématique des gisements miniers congolais.
Cependant, Kagame a d’autres tours dans ses manches. Il prend prétexte sur les FDLR qui sont, pour la plupart, localisées à Rutshuru, bien loin des frontières rwandaises pour disposer des capacités de porter atteinte à la sécurité du Rwanda. Cette localité dans la province du Nord-Kivu est occupée par les RDF et leurs supplétifs de l’AFC/23.
On croit savoir que la commission conjointe qui sera mise en place pour le suivi de cet accord se rendra compte de la confusion entretenue par la partie rwandaise.
En attendant, l’AFC/M23 a officiellement réagi, hier lundi 30 juin, à l’accord de paix signé à Washington. Tout en reconnaissant l’importance symbolique de cette entente, ces supplétifs du Rwanda émettent des réserves affirmant qu’elle ne touche qu’en surface les racines du conflit. L’AFC rejette l’idée que la crise actuelle puisse être réduite à un différend bilatéral, dénonçant une supercherie inacceptable.
Il est vrai que ce que le Rwanda n’a pas obtenu dans l’accord de Washington, va chercher à les récupérer aux négociations de Doha. L’épine, ce sont des combattants hétéroclites rwando-congolais du M23. Pour ce, l’idée d’un brassage avec les FARDC est exclue après l’échec de deux tentatives résultant notamment du Dialogue intercongolais de Sun City et celle de la rébellion du CNDP qui a généré le M23.
Les deux processus du brassage ont profité au Rwanda qui s’en est servi pour noyauter les FARDC et les renseignements congolais. La preuve que le plus dur est à venir dans l’applicabilité de cet accord où le Rwanda se voit obligé de se désengager des mines congolaises qui ont toujours alimenté son économie.
La Pros.