Les populations de l’Est congolais peuvent souffler après une trentaine d’années d’incertitude. L’accord de Washington sous le leadership de Donald Trump a obligé Paul Kagame à changer d’attitude, se rendant ainsi compte que la communauté internationale n’est plus avec lui. La preuve, c’est l’ambiguïté autour de ses sorties médiatiques.
En effet, depuis l’avènement du FPR au pouvoir, c’est pour la première fois que le régime rwandais est soumis à ce régime des sanctions. Les effets de ces restrictions politico-économiques se font ressentir. La communauté internationale change de narratif désormais en martelant sur l’intégrité territoriale de la RDC.
Le Rwanda qui a longtemps nié la présence de ses troupes à l’Est de la RDC, en dépit de tous les rapports des experts onusiens, se rend à l’évidence en acceptant de signer l’accord de paix avec la RDC. Une manière de reconnaitre son état de belligérance dans un pays étranger en violation de tous les principes du droit international.
Entretemps, la RDC s’affirme, de plus en plus, dans le concert des nations en commençant par recouvrer ses lettres de noblesse notamment, dans ses droits d’éligibilité et de postuler aux différentes instances des organisations internationales. Par l’insolvabilité des régimes, la RDC avait tout perdu, ne se contentant que de rôle d’observateur.
Plus rien ne sera comme avant. Dans son adresse à l’occasion de l’indépendance du 14 juillet, le Président Macron a reconnu qu’il ne peut avoir deux poids deux mesures sur le plan international sur le soutien de la France dans la résolution des crises dans tous les pays. Et de préciser : «On ne peut défendre l’intégrité territoriale de l’Ukraine victime d’une agression non provoquée si on ne défend pas celle de la RDC».
A l’interne, l’opposition fait grise mine de ce processus de Washington, a une lecture tout autre de la dynamique internationale qui semble offrir une lueur d’espoir. Pour rappel, il n’y a pas, ces derniers jours, meilleur forum que Sun City qui a réuni toutes couches politico-sociales. Mais, l’accord qui a été signé n’a pas empêché le Rwanda d’instrumentaliser le CNDP, dont les membres ont été associé à la gestion de la transition, de reprendre les armes.
Le dialogue, quoi qu’inéluctable, reste subséquent à l’instauration de la paix. Sinon ce sera mettre la charrue avant le bœuf. Il est vrai qu’on n’aura jamais un accord parfait mais les premiers pas franchis méritent d’être soutenus.
La Pros.