«Le CNSA recommande au Gouvernement de faire sursoir le procès contre l’ancien Président de la République, estimant que toutes des questions seront versées au Dialogue qui prendra des décisions qu’il jugera utiles pour l’intérêt supérieur de la Nation », a indiqué, dans un communiqué de presse, cette institution d’appui à la démocratie réunie en session ordinaire hebdomadaire le mardi 29 juillet 2025 dans la salle des réunions, sise Immeuble du Cinquantenaire, avenue Isiro n°28, Commune de la Gombe, sous la présidence de M. Joseph Olenghankoy Mukundji, son Président. Ci-dessous, l’intégralité de son communiqué.
Vu la Résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée à sa 7910ème séance le 31 mars 2017, prenant acte de la création du CNSA, conformément à l’article 6 de la Loi organique n° 18/023 du 13 novembre 2018 et aux chapitres V et VI de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016, le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Électoral, en sigle CNSA, s’est réuni le mardi 29 juillet 2025 en session ordinaire hebdomadaire dans la salle des réunions, sise Immeuble du Cinquantenaire, avenue Isiro n°28, Commune de la Gombe, sous la présidence de Monsieur Joseph Olenghankoy Mukundji, son Président.
Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour :
1) Processus de réconciliation nationale :
2) Pourparlers de Doha.
A l’ouverture de la séance plénière, le Président du CNSA a invité la plénière à se lever et à observer une minute de silence en mémoire de plusieurs dizaines de nos compatriotes massacrés par les terroristes des ADF/NALU dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025 à Komanda, dans la province de l’Ituri.
Le CNSA déplore que ce genre de situation puisse arriver dans une province où deux forces armées mutualisées (UPDF & FARDC) sont présentes et dont l’objectif était de mettre hors d’état de nuire les terroristes ADF/NALU.
1. Du processus de réconciliation nationale
Cinquante-huit ans après l’Indépendance de notre pays, le peuple Congolais et toute l’Afrique ont salué avec allégresse la passation pacifique du pouvoir entre l’ancien Président Monsieur Joseph Kabila Kabange et son successeur le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Ces deux grandes personnalités ont fait naître un grand espoir dans l’esprit du peuple congolais que la République Démocratique du Congo entrait définitivement dans le concert des nations démocratiques, tel a été le combat de nos pères de l’Indépendance.
C’est avec amertume et consternation que les Congolais assistant à l’effondrement de l’espoir né en 2019 de la première alternance pacifique entre un président sortant et un président entrant, marqué par :
– La montée de l’intolérance ;
– Le recul de la liberté d’expression ;
– L’exil et le déplacement massif des acteurs politiques et sociaux sur l’ensemble du territoire national, de l’Est et de l’Ouest, de part et d’autre ;
– La naissance et la résurgence des rébellions et des groupes armés.
Au moment où la population est attachée fondamentalement à la République, chaque fois qu’une personne émet une opinion, ceux qui ne la partagent pas, ont tendance à la considérer comme partisane de la rébellion ou du pouvoir.
En ce moment où les Congolais ont les yeux tournés vers un dialogue national inclusif où les filles et fils de ce pays vont se retrouver pour débattre de la crise multiforme que traverse le pays, le CNSA juge inopportune l’ouverture du procès devant la Haute Cour militaire contre l’ancien Président de la République, Joseph Kabila Kabange, ce qui risque de fracturer la Nation, en nous divisant davantage, nous éloignant ainsi des objectifs tant attendus dudit dialogue.
Le CNSA recommande au Gouvernement de faire sursoir le procès contre l’ancien Président de la République, estimant que toutes des questions seront versées au Dialogue qui prendra des décisions qu’il jugera utiles pour l’intérêt supérieur de la Nation.
Le souci majeur du CNSA est de voir le Président en exercice et l’ancien Président se surpasser en pensant aux souffrances de la population et pour ne pas hypothéquer les futures alternances politiques dans notre pays.
Le CNSA rappelle par ailleurs à tous les compatriotes, que la Constitution interdit formellement toute prise ou exercice du pouvoir en violation de la Constitution.
Enfin, conformément à la décision de la plénière du 19 juin 2025, et au regard des impératifs de la réconciliation, la mission de rapprochement entre Kinshasa et Goma demeure d’actualité. Tenant compte des contraintes de la trésorerie, la plénière demande au Président du CNSA de prendre toutes les dispositions utiles pour que la mission se réalise avec une délégation restreinte.
2. Des pourparlers de Doha
S’agissant des pourparlers de Doha, le CNSA constate une grande divergence d’interprétation de la déclaration de principe par leurs signataires. De plus en plus, un écart se creuse entre les dispositions de ladite déclaration de principe et les discours développés sur terrain. Les mesures de confiance et de décrispation ont laissé place aux accusations et menaces de reprendre les hostilités.
Le CNSA déplore cette situation qui risque de compromettre la mise en œuvre de ladite déclaration de principe.
C’est pourquoi, dans le but de rendre fidèlement et dans la transparence les conclusions des pourparlers entre les délégués du Gouvernement et de l’AFC/M23, le CNSA recommande la présence des délégués des institutions de la République, notamment l’Assemblée Nationale et le Sénat, ainsi que les représentants de la Société Civile à titre d’observateurs à chaque rencontre.
Que l’Eternel Dieu nous guide.
Commencée à 10 heures 56 minutes, la séance plénière a pris fin à 00 heures 26 minutes.