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Vers un renouveau démocratique en RDC : le calendrier électoral des exécutifs locaux enfin dévoilé

Par La Prospérité
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(Par David Menge)

Dans une déclaration publiée dans le journal « La Prospérité » le 7 juillet 2025, le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima, a assuré aux élus locaux issus des élections générales de 2025 que son institution s’engageait à établir rapidement un calendrier électoral. Ce calendrier a pour objectif d’organiser les élections des exécutifs des entités territoriales décentralisées (ETD), notamment les maires, les bourgmestres et leurs adjoints. Cette annonce fait suite à une injonction du Ministre de l’Intérieur, qui lui a demandé de finaliser le cycle électoral de 2023.

Le 22 juillet 2025, d’après le site internet de Radio Top Congo, le président de la CENI a dévoilé le calendrier électoral complet, de l’enregistrement des candidats aux élections finales des maires, des bourgmestres et de leurs adjoints. Cette annonce intervient moins d’un mois après ses déclarations à la presse début juillet, témoignant ainsi de son engagement.  Il convient donc de saluer l’autorité de cette institution chargée de soutenir la démocratie dans notre pays pour son sens de l’engagement et de l’écoute.

Cependant, le calendrier électoral, s’étendant du 15 août au 13 décembre 2025, suscite une exaspération palpable. En effet, l’inertie politique face à l’absence de scrutins pour les exécutifs locaux est devenue une réalité frustrante pour de nombreux élus, qui se retrouvent sans mandat réel depuis plus de 20 mois. Si la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) avait pris la mesure de ce dysfonctionnement, elle aurait pu accélérer le processus électoral et réduire la durée du calendrier, évitant ainsi les procédures qui entravent l’installation effective des exécutifs locaux. De plus, de nombreuses voix s’élèvent pour questionner l’absence d’organisation des élections des conseillers urbains, des maires et des bourgmestres dans les délais constitutionnels, privant ainsi les élus de l’exercice de leur plein mandat.

Le retard accumulé depuis les élections générales de décembre 2023, ainsi que la situation actuelle du calendrier électoral, me laisse penser que les entités territoriales, qui sont essentielles à la cohésion sociale et au développement local, n’ont pas encore suscité l’attention des décideurs politiques. Ces entités devraient pourtant être considérées comme des piliers de l’apprentissage démocratique et de la stabilisation politique. La durée du calendrier électoral, telle que prévue par la CENI pour l’organisation des élections des exécutifs locaux, après 20 mois d’inaction politique, résulte des dispositions établies par le législateur dans la loi organique. De plus, le choix de faire appel à des candidats extérieurs au conseil pour se présenter aux élections des bourgmestres, des maires et de leurs adjoints est une grave erreur difficile à comprendre car il pourrait être source de conflits d’intérêts, de clientélisme et aurait pour effet la multiplication des étapes préalables à l’accès aux scrutins. Le maire, le bourgmestre et les adjoints doivent être issus des conseils urbains ou communaux élus.

Face à cette situation, nous devons nous en remettre à ce calendrier électoral et espérer que ces élections soient couronnées de succès pour tous. Les élus profiteront de ce mi-mandat pour se familiariser avec les institutions locales, ce qui leur permettra de mieux appréhender les rouages politiques des collectivités territoriales. Cependant, ils ne pourront pas mettre en œuvre pleinement la politique pour laquelle ils ont été élus, en raison de divers obstacles, notamment les questions de financement, exacerbées par l’inflexibilité de la loi organique régissant la composition, l’organisation et le fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées, ainsi que l’influence des acteurs clés dans la prise de décisions cruciales.

Une fois les élections des exécutifs locaux terminées et l’installation des nouveaux maires, bourgmestres et leurs adjoints effectuée, nous nous engagerons ensemble dans l’élaboration d’un mécanisme de travail et de formation. Ce dispositif nous permettra de formuler des propositions concrètes aux législateurs et décideurs politiques en vue de l’amendement de la loi organique n° 08/016 du 7 octobre 2008, qui ne reflète plus la réalité actuelle du pays. Il incombe aux législateurs de permettre aux assemblées territoriales d’organiser elles-mêmes les élections de leurs exécutifs, afin d’assurer une gouvernance réactive et en adéquation avec les attentes des citoyens. Ce modèle d’organisation politique a fait ses preuves dans de nombreux pays francophones, dont nous faisons partie. Cette option pratique permettra à l’État de réaliser des économies substantielles, qu’il pourra affecter au fonctionnement des entités territoriales décentralisées (ETD).

Ne laissons pas passer cette précieuse occasion de réinventer notre cadre législatif afin qu’il soit en adéquation avec les aspirations de notre société. Ensemble, nous avons le pouvoir de transformer ces défis en opportunités et d’ouvrir la voie à un avenir plus harmonieux, répondant aux besoins de nos collectivités territoriales.

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