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COP30 : la RDC se positionne en leader climatique avec une feuille de route ambitieuse !

Par La Prospérité
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La République Démocratique du Congo affine ses positions avant la 30ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le changement climatique (COP30), prévue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil. Ce jeudi à Kinshasa, la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et du Développement durable, Eve Bazaïba Masudi, a présenté officiellement la feuille de route de la participation congolaise à ce rendez-vous international du climat, tout en lançant les premières activités préparatoires.

Dans une salle du Centre Culturel de Kinshasa réunissant partenaires techniques et financiers, Société civile environnementale et administration sectorielle, la Ministre a détaillé les cinq grandes priorités que portera la RDC à Belém, dont le fer de lance est l’installation du Centre régional d’excellence du marché carbone à Kinshasa.

Ce centre, dont l’inauguration est prévue durant la Semaine du climat, ambitionne de positionner la RDC comme un acteur majeur du marché carbone en Afrique centrale. Il permettra au pays de structurer ses initiatives de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en ouvrant l’accès à de nouveaux financements pour le développement durable.

« Le marché du carbone s’impose aujourd’hui comme un mécanisme clé. Pourtant, le continent africain reste en marge, malgré son potentiel. Avec ce centre, la RDC veut combler ce fossé », a déclaré Eve Bazaïba.

La Ministre d’Etat a, par ailleurs, confirmé une collaboration active avec des experts internationaux notamment, de l’organisation américaine Woodwell Climate Research Center, afin d’élaborer une stratégie robuste d’accès au marché carbone, sous la coordination de Glen Bush.

Autre priorité stratégique : le mécanisme de paiement pour services environnementaux (PSE), déjà en cours dans les localités de Lukolela, Ingende (Équateur) et Songololo (Kongo Central). Ce projet vise à récompenser financièrement les efforts individuels et communautaires en matière de préservation forestière.

Ce mécanisme vient combler les limites constatées dans les initiatives carbones, où certains territoires conservateurs se sentaient exclus des bénéfices.

La RDC entend arriver à Belém avec une délégation unifiée et préparée. Le gouvernement œuvre déjà avec ses partenaires pour harmoniser les positions et éviter toute dissonance lors des négociations. En tant que “pays-solution”, la RDC mise sur son immense bassin forestier pour peser dans les discussions sur la finance climatique et la reconnaissance des efforts de conservation.

« Nous irons à Belém dans un autre pays forestier, le Brésil. Ce sera l’occasion de souligner l’importance vitale des forêts tropicales et d’exiger des financements à la hauteur de nos efforts », a insisté la Ministre d’État Eve Bazaïba.

La patronne de l’Environnement et du Développement durable a également rappelé que les négociations se font dans un cadre Nord-Sud, où les pays du Sud, détenteurs des ressources naturelles, demandent des actions concrètes au Nord en matière de justice climatique.

La RDC ne compte pas faire cavalier seul. Elle prévoit de renforcer sa coalition trilatérale avec le Brésil et l’Indonésie, les trois plus grands pays forestiers tropicaux du monde. Ensemble, ils comptent faire pression pour une meilleure mobilisation des ressources et une reconnaissance accrue de leurs rôles dans l’équilibre écologique mondial.

En parallèle, la RDC travaille également à la reconnaissance du crime d’écocide, avec l’appui de partenaires juridiques internationaux. Le pays veut inscrire à l’agenda climatique les atteintes graves à l’environnement, comme les pollutions industrielles et les déversements toxiques.

Avec cette feuille de route, la République démocratique du Congo confirme sa volonté de jouer un rôle central à la COP30. Forte de ses ressources naturelles et de son engagement, elle compte transformer ses défis environnementaux en leviers de développement durable et de leadership climatique mondial.

La Pros.

MOT DE SON EXCELLENCE MADAME LA MINISTRE D’ETAT,

MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE  A L’OCCASION DU LANCEMENT DE LA FEUILLE DE ROUTE DE PARTICIPATION DE LA RDC A LA COP30 A BELEM, AU BRESIL

Au Centre Culturel et des Arts de l’Afrique Centrale 

Juillet 2025

  • Excellences Mesdames et Messieurs les Ministres ;  
  • Monsieur le Secrétaire Général à l’Environnement  et Développement Durable ;
  • Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs  des Missions Diplomatiques ; 
  • Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions d’Appui Technique et Financiers ;
  • Chers leaders et responsables des organisations  de la Société Civile ;
  • Distingués invités en vos titres et qualités respectifs,

Nous sommes réunis ce jour pour procéder à la présentation de la feuille de route de participation de la République Démocratique du Congo à la 30e Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, se tiendra cette année à Belém, au Brésil, du 11 au 22 novembre prochain, et échanger ensuite à ce propos. 

C’est au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, dont la vision climatique et environnementale sont ici mis en exergue, et sous la Coordination de Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, dont les orientations guident notre action, que je sais cette opportunité pour saluer tous les participants à cette cérémonie, et vous féliciter chacun de manière particulière, car c’est ensemble que nous sommes en train de gagner le pari de la récupération du leadership climatique et environnemental de notre beau Pays la République

Démocratique du Congo, Pays Solution à la crise climatique. 

En effet, il vous souviendra qu’à notre avènement à la tête du Ministère de l’Environnement et Développement Durable en avril 2021, la principale mission qui nous avait été confiée était de récupérer le leadership régional et international que la RDC avait perdu dans le secteur environnemental et climatique, malgré ses immenses ressources naturelles forestières, hydriques, minérales et en biodiversité, qui à ce jour sont incomparables et demeurent inégalées.  

Je vous épargne des statistiques sur toutes ces ressources, que la plupart d’entre vous, j’en suis convaincue, connaissent désormais par cœur, après que nous l’ayons ensemble répétés et martelés haut et fort, du nord au sud et de l’est à l’ouest de la planète, pour non seulement rappeler notre identité environnementale unique, mais également souligner cette fois-là à l’encre indélébile, le fait que la République Démocratique du Congo était bel et bien de retour dans les négociations internationales sur le climat, et que son peuple ingénieux et ses ressources abondantes entendaient bien y jouer leurs rôles.    

La récupération du leadership de la RDC devait passer par la mise en place des stratégies et des actions calibrés et appropriées destinées à faciliter le come-back régional et international de la RDC, avec un impact technique et politique indéniables. 

A ce jour, nous sommes heureux de constater qu’un tronçon significatif de cette route a été parcouru, et que beaucoup reste encore à faire au regard de l’immensité de la tâche et de la complexité des défis à relever, eu égard au contexte environnemental international extrêmement mouvant.  

C’est ici l’occasion de rendre un vibrant hommage à nos partenaires d’appui technique et financier, qui nous ont accompagnés et nous accompagnent encore dans ce processus, dont l’ultime aboutissement sera l’amélioration de la protection et de la gouvernance de nos ressources naturelles, ainsi l’amélioration des conditions de vie de nos communautés locales et peuples autochtones vivant aux dépens de ces ressources naturelles. 

Mesdames et Messieurs ;

La 30e Conférence de Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement climatique se déroulera à Belém, au Brésil, cad dans un pays forestier et pas des moindres. En effet, le Brésil est la première puissance forestière de la planète, suivie de la République Démocratique du Congo. La superficie forestière du Brésil est estimée à environ 493,5 millions d’hectares, contre 155, 5 millions d’hectares pour la République Démocratique du Congo. Avec l’Indonésie, qui compte 92 millions d’hectares, nos trois pays réunis représentent plus de 52% des forêts tropicales de la planète, chose qui place sur nos trois pays une grande responsabilité en termes de solutions basées sur la nature pour sauver la planète. 

  1. La consolidation de l’Alliance entre le Brésil, la RDC et l’Indonésie ;
  2. L’appui à l’adoption et au lancement du TFFF / le Fonds Perpétuel pour les Forêts Tropicales ;
  3. La démonstration des PSE ;
  4. L’Installation du Centre Régional d’Excellence sur le marché de Carbone ;
  5. Appui au PLEDGE 2.0 ;

Saisissant l’opportunité de cette Conférence de Parties au Brésil, la RDC s’est fixé environ quatre priorités majeures, sur lesquels le Ministère de l’Environnement et Développement Durable et ses partenaires concernés ont commencé à travailler depuis de très nombreux mois. Il s’agit de : 

  1. La consolidation de l’Alliance conclue le 14 novembre 2023 à Bali en Indonésie, entre le Brésil, la RDC et l’Indonésie, visant à coaliser les efforts de ces trois puissances forestières en ce qui concerne l’action climatique. 
  2. L’appui à l’adoption et au lancement du TFFF (Tropical Forest Forever Facility)/Fonds Perpétuel pour les Forêts Tropicales, qui est une initiative portée par le Brésil, et soutenu dès sa conception par la République Démocratique du Congo et la majorité des pays forestiers tropicaux de la planète.  

Pour rappel ; Le TFFF est un nouveau mécanisme de financement pour les forêts tropicales, mais qui se distingue par son approche innovante et sa vocation à financer de manière perpétuelle les efforts de protection des forêts tropicales.

Le TFFF repose sur un fonds d’investissement international regroupant des capitaux publics, privés et philanthropiques. Il propose une incitation financière à long terme, fondée sur la performance de la conservation des forêts, en complément aux approches basées seulement sur la réduction des émissions ;

Le TFFF reconnait la valeur intrinsèque des forêts intactes, et constitueras à ce titre, une incitation pour les pays du Bassin du Congo dont la RDC, qui avons su préserver nos écosystèmes d’une déforestation d’envergure. 

  • La démonstration des PSE : Conscients de l’envergure que prendront le TFFF, le Brésil et le bassin de l’Amazonie lors de la COP30, les pays du Bassin du Congo se sont préparés en conséquence autour des PSE. A cet effet, une note de position et une feuille de route régionale de déploiement des PSE en Afrique Centrale a été préparée par les pays membres de l’initiative CAFI, pour les soutenir dans la communication autour de cette nouvelle stratégie. Subsidiairement à cela, un canevas de projet et deux outils numériques de planification et de gestion des PSE ont également été développés par la République

Démocratique du Congo et l’Initiative pour les forêts d’Afrique Centrale (CAFI), pour servir à l’ensemble des pays de la Région.  

Les Paiements pour Services Environnementaux (PSE) sont une stratégie de lutte contre la déforestation par le moyen des incitations économiques au bénéfice des individus et des communautés qui agissent en faveur de la protection des forêts. 

Pour démontrer à la COP30 que la RDC est prête pour un déploiement à grande échelle des PSE, le MEDD et son partenaire CAFI avaient lancé en janvier 2025 un mini projet dénommé « Feuille de Route Genève-Belém », avec une série d’activités de démonstration des PSE de la RDC à Belém. 

Un Side-évent sera organisé, au cours duquel des paiements mobiles seront effectués depuis Belém, à des bénéficiaires PSE développés se trouvant en RDC à travers nos partenaires du Fonds Mondial pour l’Environnement WWF, et de l’ONG internationale One Acre Fund, sous la supervision de l’UNOPS.  

Avec l’opérationnalisation de la Taxe carbone, de l’Autorité de Régulation du Marché de Carbone et du Fonds d’Interventions Pour l’Environnement, la RDC a l’ambition de déployer ce système de paiements liquides contre résultats à nos communautés locales et peuples autochtones sur toute l’étendue du territoire nationale dans un horizon très court. 

4. L’Installation du Centre Régional d’Excellence sur le marché de Carbone à Kinshasa, en République Démocratique du Congo 

Les marchés du carbone s’imposent comme un mécanisme essentiel pour encourager les actions et initiatives visant l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en ouvrant de nouvelles opportunités de financement pour le développement durable. Paradoxalement, le continent Africain, de manière générale reste à l’écart de cette opportunité, malgré ses vastes ressources naturelles et son potentiel d’atténuation. 

A cet effet, le Gouvernement de la République démocratique du Congo s’est associé au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour apporter une solution à ce problème via un centre Régional d’Excellence pour les marchés du carbone, qui sera installé à Kinshasa pour appuyer le développement des marchés du carbone en Afrique. Ce Centre régional d’Excellence sera présenté à la COP30 en tant que fruit d’un partenariat entre la RDC et le PNUD. 

5. Enfin, dans le cadre du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), la République Démocratique du Congo apportera son appui à un nouveau PLEDGE de la part des bailleurs de fonds à Belém (dit PLEDGE 2.0), appelé à succéder au PLEDGE 1.0 qui avait été fait en 2021, à Glasgow, lors de la COP26.

En ce qui concerne les sujets transversaux en discussion à la COP30, une note d’orientation sera remise aux négociateurs désignés de la RDC pour les guider quotidiennement.  

Mesdames et Messieurs ;

Comme vous l’avez constaté, notre pays s’est préparé depuis bien longtemps pour sa participation à la prochaine conférence des parties à la COP sur le climat. 

Les Accréditations vont débuter ce lundi 04 août et se clôturer le 30 octobre 2025. Elles seront entreprises par un bureau dédié, spécialement mis en place au Ministère de l’Environnement et Développement bureau.  

J’invite donc toutes les parties prenantes à cette prochaine COP à poursuivre les efforts en cours, et à faire montre de discipline et d’organisation en vue d’une prestation réussie de notre beau pays à ces assises mondiales, tant pour les activités transversales sous l’égide du secrétariat de la CCUNCC que celles qui se tiendront dans le pavillon de la RDC.

Je vous remercie.

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