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Balises Congo 30 juin 2025-030, Pays déchiré, classe politique déchirée, Autorités religieuses déchirées et, maintenant, Autorités coutumières déchirées !

Par La Prospérité
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(Par Omer Nsongo die Lema)

La RDC serait-elle en panne d’initiative pour arrêter cette descente en enfer. Parmi ses filles et fils, ils sont nombreux, à commencer par le Chef de l’État – à pouvoir mettre un frein à cette dérive et à mobiliser les forces politiques et sociales pour une réconciliation nationale véritable…

Sauf imprévu, c’est ce samedi 19 juillet 2025 qu’à Doha sera signé l’accord de principes entre le Gouvernement congolais et l’AFC-M23. Seuls les initiés en connaissent jusque-là le contenu. Ce qui est au moins vrai, cet accord va ouvrir la voie au Dialogue intercongolais. Mais voilà qu’un « esprit mauvais » poursuit la sale besogne de destruction du tissu national. La dernière preuve en date est la sortie médiatico-judiciaire des chefs coutumiers « anti CENCO-ECC » le 16 juillet suivie le 17 juillet 2025 de celle, médiatique, des chefs coutumiers « pro CENCO-ECC ». « Esprit mauvais » puisqu’il en rajoute à une crise latente mais extrêmement dangereuse entre enfants prétendument d’un même ancêtre mais qui « s’entredéchirent » dans tous les domaines de la vie nationale comme s’ils avaient un agenda caché ! Ils sont à l’image des enfants d’Abraham pour les uns, d’Ibrahim pour les autres. Ne suivez pas mon regard…

L’œuvre d’une méchanceté de bas niveau

Les premiers se sont exprimés de façon inattendue en portant plainte à charge du binôme CENCO-ECC pour « agissements anticonstitutionnels” et usurpation « des prérogatives qui relèvent exclusivement de l’autorité coutumière, reconnue par la Constitution de la République Démocratique du Congo ».

Membres de l’Alliance des Autorités Traditionnelles et Coutumières du Congo, en sigle AATCC, ils se réfèrent à l’alinéa 3 de l’article 207 de la Constitution selon lequel « L’autorité coutumière a le devoir de promouvoir l’unité et la cohésion nationales ».

En vérité, ils confondent devoir de promouvoir et pouvoir d’exercer. Le pouvoir d’exercer relève des Institutions de la République, Président de la République en tête, tandis que le devoir de promouvoir est reconnu autant aux chefs coutumiers qu’à chaque fille ou fils du pays.

Pour le Chef de l’État, c’est aux articles 69 et 74 (serment d’investiture). Pour le peuple congolais, c’est à l’article 66 selon lequel « Tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance réciproques. Il a, en outre, le devoir de préserver et de renforcer la solidarité nationale, singulièrement lorsque celle-ci est menacée ».

C’est clair et net : les chefs coutumiers s’arrogent des prérogatives qui ne leur sont pas dévolues. S’il y a usurpation, ils en sont l’auteur !

Probablement que l’ANATC (Alliance Nationale des Autorités Coutumières du Congo) a flairé ce cette dérive. Dans une vidéo mise en ligne le 17 juillet 2025 (on y aperçoit des princes de l’Église catholique romaine de la RDC), les chefs coutumiers membres de cette ASBL renouvellent leur foi dans l’initiative CENCO-ECC.

Preuve que les déchirements constatés au niveau du pays (une partie du Nord-Kivu et du Sud-Kivu est privée de l’autorité de l’État), au niveau de la classe politique et au niveau des confessions religieuses atteignent ce qu’il y a de sacré dans la culture africaine : « la communauté des chefs coutumiers ».

Ça doit être l’œuvre d’une méchanceté de trop bas niveau.

Et pour cause !

L’AATCC ne pratiquera pas l’amnésie

L’AATCC est libre de considérer que la résolution des crises relève de sa compétence.

Seulement voilà : voici trois ans, presque jour pour jour, que le M23, appuyé par le Rwanda, a relancé la guerre à l’Est. Depuis, le Pouvoir parle d’agression. D’où, hier, le Processus politique de Nairobi et le Processus diplomatique de Luanda fondus dans le Processus de Dar es Salam et de Harare avant de se muer en Processus de Washington et de Doha !

C’est la preuve de l’existence d’une crise politique avérée au pays.

S’il leur est demandé de citer une initiative qu’ils ont prise pour y ramener la paix, ils en seront  incapables. Ils n’en ont a pas !

Or, l’initiative de la synergie CENCO-ECC remonte, elle, à janvier 2025 ! Voici six mois. Preuve que les Catholiques et les Protestantes ont attendu deux ans et demi avant de préconiser le Pacte Social.

Sauf à admettre que l’agression soit une autre chose qu’une crise, les chefs coutumiers membres de l’AATCC auront alors laissé Félix Tshisekedi se démener seul trois ans durant et n’auront attendu que les dernières heures pour se manifester, c’est-à-dire « faire le médecin après la mort ». Ceci de un.

De deux, l’AATCC n’est pas sans savoir que l’alternance ayant permis à l’Udps d’accéder au Pouvoir à la faveur des élections du 30 décembre 2025 est le produit des négociations du Centre Interdiocésain de Kinshasa de 2016. Ces négociations, la CENCO les avait obtenues de Joseph Kabila acquis, lui, au Dialogue de la Cité de l’Union africaine sous médiation Edem Kodjo.

Au pays des « premières mondiales », la surprise, c’est de se dire surpris…

On peut de toutes les façons le parier : lorsque vont démarrer sous peu les préparatifs du 3ème Dialogue (après ceux de la RDC avec le Rwanda et du Gouvernement avec le M23-AFC), on verra l’AATCC jouer des coudes pour y entrer !

Les signaux de la tenue de ces assises sont perceptibles au travers des mouvements qui se constatent parmi les religieux. Autant pour les Pasteurs américains et ougandais qui se sont succédé au Mont Ngaliema pour échanger avec Félix Tshisekedi que pour leurs collègues congolais aperçus au pays en compagnie des protagonistes incontournables, quelque chose se dessine dans cette voie.

Effectivement, en dépit de leurs « convergences parallèles », les ministres de Dieu préparent les esprits au Grand Dialogue auquel Massad Boulos a fait allusion dans son interview du 3 juillet à Jeune Afrique.

Il aurait été souhaitable qu’à l’unanimité les chefs coutumiers, en référence à l’article 207 qu’ils doivent apprendre à lire à l’endroit et non à l’envers, prennent le train même en retard au lieu de couvrir le Congo de ridicule avec une plainte à charge des institutions millénaires comme les Catholiques et les Protestants, les seules à continuer à assurer avec assez d’efficacité  l’encadrement social des populations sur lesquelles ils exercent leur autorité.

C’est vrai qu’au pays des « premières mondiales », la surprise, c’est de se dire surpris !

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