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Affaire Constant Mutamba : quand la honte atteint toute une Nation !

Par La Prospérité
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(Par Omer Nsongo die Lema)

L’Autorité établie a le devoir de taper du poing sur la table en s’écriant : ‘’Tout, sauf ça !’’. Ainsi, rendra-t-il justice aux victimes… C’est l’occasion de le rappeler : le détournement le plus abject qui soit dans l’affaire dite Mutamba est l’affection des indemnisations versées par l’Ouganda non pas à l’ensemble du pays ayant souffert de l’agression du 2 août 1998 mais aux seules victimes de la Guerre des Six Jours, pourtant non concernée par la plainte portée à charge du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) par le Gouvernement de Laurent-Désiré Kabila en février 1999…

Un justiciable exceptionnel

Ministre d’Etat en charge de la Justice dans Sumwinua I, investi le 11 juin 2024 pour le second et dernier mandat constitutionnel de Félix Tshisekedi, l’avocat Constant Mutamba a appris le mardi 2 septembre le verdict de la Cour de cassation à son encontre : 3 ans d’emprisonnement ferme, interdiction du droit de vote et d’éligibilité pendant 5 ans après l’exécution de sa peine, interdiction d’accès aux fonctions publiques, privation du droit à la libération conditionnelle et restitution de 19 millions de dollars américains. Jamais de mémoire de chroniqueur politique nous n’avons souvenance de la bravade de la part d’un gouvernant à l’endroit de l’institution « Cours et Tribunaux » que ce que Constant Mutamba nous a fait vivre en tant que justiciable. Jamais.

Aussi curieux que cela puisse paraître, la « rue » qui l’a soutenu a été essentiellement celle du parti présidentiel, comme si elle voulait exprimer son ras-le-bol au Pouvoir pour autre chose que par cette « affaire » servant de prétexte !

Presqu’une dizaine de jours, on a assisté :

-à des veillées de prières dans sa résidence (indisposant les voisins) ;

-à un recueillement aux mausolées d’abord de Lumumba (il se réclame lumumbiste), ensuite d’Étienne Tshisekedi (avec qui il n’a jamais eu d’atomes crochus) ;

-à des cortèges à l’aller comme au retour à chacun des rendez-vous avec l’organe de la loi, obstruant et perturbant la circulation routière !

Bref, Constant Mutamba se sera révélé un justiciable exceptionnel, capable de susciter et d’entretenir une psychose de la peur dans la capitale, surtout du côté Ouest comprenant les communes de Gombe, Kintambo et Ngaliema.

Bien entendu, est arrivé ce qui devait arriver ; après le verdict : la « rue » a réagi comme cela est le cas. Elle s’est mise à piller les commerces principalement des Chinois et des Indo-Pakistanais. Heureusement que le pillage a été de faible intensité.

Ne serait-ce qu’à titre symbolique…

La dernière sanction (restitution des USD 19 millions destinés à la construction d’une prison à Kisangani) n’est pas un problème.

N’étant pas logé dans un compte séquestre mais plutôt dans un compte courant, cet argent est récupérable.

Le problème est plutôt l’état financier des fonds versés par l’Ouganda successivement en 2022, en 2023 et en 2024, soit USD 195 millions.

Il est à espérer du prochain Conseil des ministres (ce vendredi 5 septembre) ou de la prochaine rentrée parlementaire (15 septembre) une décision de contrôle de la gestion de ces fonds.

En effet, la transparence escomptée doit commencer par identifier l’origine des indemnisations.  Ce qui ramène à la guerre du 2 août 1998. Elle part du Nord-Kivu et du Sud-Kivu directement sur la base militaire de Kitona, au Kongo Central, avant d’atteindre Kinshasa, la capitale. C’est en représailles de la décision de Laurent-Désiré de suspendre la coopération militaire informelle entre la RDC et le Rwanda prise le 27 juillet 1998.

Par un raid aéroporté parti de Goma (certains disent de l’aéroport de Kavumu), un commando débarque sur l’aéroport de la base militaire de Kitona située au Kongo Central.

Dans cette province, il y aura la prise de contrôle du barrage d’Inga (allant jusqu’à interrompre la fourniture d’électricité dans la province et à Kinshasa), outre les effets des affrontements entre les forces alliées de la SADC, d’une part et, de l’autre, les forces alliées aux agresseurs.

A Kinshasa, la coupure d’électricité sera à la base des morts par asphyxie, les bébés sous couveuses, les autres sous oxygène.

Faute d’électricité, des unités industrielles et commerciales seront durement affectées.

Bon nombre mettront la clé sous le paillasson, mettant au chômage leurs travailleurs. Comme cela fut le cas avec les pillages de 1991 et de 1993.

Ne serait-ce qu’à titre symbolique, les victimes des provinces affectées par l’agression de 1998 sous couvert du Rcd et du Mlc avaient droit à ces fonds.

Malheureusement, cet argent sera détourné de sa destination première pour être affecté à la Guerre des Six Jours ayant eu lieu en juin 2000, soit un an et 4 mois après le dépôt de la plainte de la RDC auprès de la CIJ (Cour Internationale de la Justice).

Et même en se livrant à cette tricherie, les « gestionnaires » vont commencer à en rajouter dans l’indemnisation des victimes de cette guerre. L’une des preuves est justement ce projet étrange de construire une prison avec les fonds versés par l’Ouganda alors que les victimes ont besoin d’infrastructures adaptées à leurs conditions physiques. Par exemple des centres de rééducation physique, des centres de formation technique, des espaces sportifs et culturels pour personnes avec handicap.

Mettre en branle les mécanismes d’audit

« A quelque chose, malheur est bon », dit l’adage. Malgré l’amnésie des Caucus des parlementaires du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de Kinshasa et du Kongo Central, l’affaire Constant Mutamba est l’occasion pour l’Assemblée nationale, le Sénat et le Gouvernement de mettre en branle les mécanismes d’audit de la gestion des fonds versés jusque-là.

Au besoin, l’ordre pourrait venir du Chef de l’État en personne, surtout quand la bravade de Constant Mutamba l’a visé en premier.

Il y a lieu de signaler aux décideurs congolais qu’il reste deux annuités pour les cinq prévues avec l’Ouganda, soit 130 millions à raison de USD 65 millions pour l’exercice 2025 et autant pour l’exercice 2026.

De la même manière que Constant Mutamba est astreint à restituer les 19 millions de dollars US détournés, de la même manière que tous ceux qui ont touché indûment les indemnisations doivent être soumis à la même obligation.

S’en abstenir correspondrait au titre de la chronique « Affaire Constant Mutamba : quand la honte atteint toute une Nation ! ».

Quand une société en arrive à détourner les fonds destinés à des victimes de toutes calamités (peu importe qu’elles soient humaines ou naturelles), c’est la preuve qu’elle tombe bas !

L’Autorité établie a le devoir de taper du poing sur la table en s’écriant : « Tout, sauf ça ! » Ainsi, rendra-t-il justice aux victimes…

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