(Par Moïse Moni Della, Président des Conservateurs de la Nature et Démocrates)
Le procès Mutamba, ancien Ministre d’Etat en charge de la Justice, conclu le 2 septembre par une condamnation à trois ans de travaux forcés pour détournement de deniers publics, a été conforme aux trois fléaux qui rongent notre pays. Fléaux que j’ai toujours dénoncés depuis Mobutu en tant que membre co-fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), à savoir : la théâtralisation, la banalisation et la désacralisation.
Tout au long de ce procès, on a été gratifié d’une justice spectacle ou alors d’une comédie judiciaire jouée par le camp du prévenu aujourd’hui condamné. Le président de la République, premier magistrat, n’avait pas un seul instant hésité de faire un diagnostic sévère et objectif en qualifiant notre justice de malade.
En nommant Constant Mutamba à la tête du Ministère de la justice, il avait la mission urgente, délicate et périlleuse de guérir la malade. Ironie du sort : le médecin urgentiste Mutamba se trouve condamné sur le lit de l’hôpital par cette même justice qu’il a prétendu venir guérir. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé ou encore d’un balayeur balayé. Qui l’aurait cru ? Cette situation rocambolesque et abracantesque de Mutamba me rappelle celle d’un autre Ministre de la Justice, Tunda ya Kasenda, poursuivi comme un vulgaire criminel un dimanche alors qu’il était en fonction. C’est cela la triste réalité d’une justice spectacle. La liste est très longue.
L’exemple le plus frappant c’est le procès de 100 jours concernant les maisons préfabriquées et le dernier en date c’est le procès de François Beya. Le procès de l’ancien président Kabila n’échappe pas à la même logique de la justice spectacle.
La recommandation des écritures qui dit que la justice élève une nation doit être impérativement observée si nous voulons redresser notre beau, grand et riche pays. La justice est pour un pays ce que la colonne vertébrale est pour le corps humain. Ce qui se passe dans d’autres pays se passe en RDC mais ce qui se passe en RDC ne se passe nulle part ailleurs.
