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Les conflits internes de l’ECC : quand l’Eglise perd son témoignage et met en péril sa mission

Par La Prospérité
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(Par Jonas Tshiombela, Serviteur des pauvres)

L’Église du Christ au Congo (ECC), censée être « le sel de la terre et la lumière du monde », traverse une tempête inquiétante. Le rapport présenté par le Rév. Dr André-Gédéon Bokundoa, Président national de l’ECC, lors de la 64ème session extraordinaire du Comité Exécutif national, met à nu une réalité douloureuse : les Communautés membres de l’ECC sont gangrenées par des conflits incessants, au point de ternir l’image de l’Évangile qu’elles proclament. Ces divisions internes, souvent attisées par des ambitions personnelles, des manipulations politiques et des querelles de leadership, se traduisent par : des Assemblées générales suspendues ou manipulées, des Représentants légaux contestés, parfois doublés d’Arrêtés contradictoires, une instrumentalisation des juridictions de l’État au détriment de l’arbitrage ecclésial, des accusations publiques, allant jusqu’à la haine viscérale entre « fils et filles » d’une même communauté.

Exemples qui font honte à l’Évangile

Comment comprendre qu’à la 31ème CPC, un conflit vieux de plus de vingt ans oppose toujours les mêmes camps, chacun préférant se réfugier auprès du Ministère de la Justice plutôt que d’accepter l’arbitrage de l’ECC ? Quelle image donne la 32ème CPK, où le Représentant légal, pourtant 2ème Vice-président national de l’ECC, refuse d’appliquer les directives de la hiérarchie et gère sa Communauté seul ? Que dire de la 24ème CMLK, plongée dans une crise de gouvernance suite aux manipulations juridiques de Me Ramazani Kizombo, ou encore de la 55ème CEBC, où le Représentant légal a imposé la reconduction de son mandat malgré les mises en garde ? À la 58ème CPCOK, la confusion atteint son paroxysme : un Représentant légal élu et reconnu par Arrêté ministériel n’est toujours pas accepté par le Président provincial de l’ECC/Kasaï-Oriental, qui se permet d’installer un « Représentant des Représentants légaux » sans mandat de sa Communauté. De telles pratiques sapent l’autorité même du Synode national.

Où est passée la vocation prophétique de l’ECC ?

Lorsqu’une Communauté nie l’autorité de l’ECC pour se livrer aux tribunaux, elle foule aux pieds l’esprit même du Synode national, pourtant source de sa légitimité. Lorsqu’un Représentant légal, en même temps haut responsable de l’ECC, refuse de se soumettre aux directives de la hiérarchie, il sape de l’intérieur la crédibilité de l’Institution. La gravité est telle que même le Ministère de la Justice est aujourd’hui interpellé. Comment expliquer qu’une multitude d’Arrêtés contradictoires sortent des cabinets ministériels, consacrant la division au lieu de renforcer la cohésion ? Quelle est la responsabilité de l’État dans l’entretien de cette confusion qui fragilise une organisation religieuse regroupant plus de 95 % des Protestants congolais ?

Une question morale et spirituelle

La Bible nous rappelle : « Si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister » (Marc 3:25). Les fidèles s’interrogent : ces églises en conflit sont-elles encore un modèle à suivre? Quelle image donnent-elles du Christ lorsqu’elles se déchirent publiquement pour des postes, des écoles et des patrimoines ? Un appel urgent et une interpellation claire. L’heure n’est plus aux discours diplomatiques. L’ECC doit avoir le courage de sanctionner ses propres responsables impliqués dans des conflits et mettre en place des mécanismes indépendants de médiation. Les Communautés doivent comprendre que leur autonomie n’est pas synonyme d’anarchie. Mais au-delà de l’ECC, c’est aussi l’État qui porte une lourde responsabilité. Nous appelons solennellement le Ministre de la Justice à : mettre fin à la délivrance d’Arrêtés contradictoires qui alimentent les divisions,  exiger le respect strict des textes de l’ECC, en reconnaissant son autorité synodale, garantir une neutralité de l’administration face aux luttesm internes des Communautés. Si rien n’est fait, l’ECC risque de perdre son rôle prophétique et sa légitimité morale auprès des Congolais. Or, dans une société marquée par tant de violences et de fractures, notre nation a besoin d’une Église forte, unie, et capable d’incarner la paix qu’elle prêche.(Source Rapport de la Présidence ECC 64ème session extraordinaire du Comité Exécutif national consulté par le serviteur des pauvres)

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