Kinshasa, capitale et miroir de la RDC, a vécu une atmosphère de grandeur hier, jeudi 18 septembre 2025, à l’occasion de la tenue du Colloque International Chine-Afrique Centrale ( CICAC-2025 ). Organisé par le Conseil Présidentiel de Veille Stratégique ( CPVS) et le Bureau du Conseiller spécial du Chef de l’État en charge des Ressources extérieures et du Suivi des Projets, avec l’appui de l’Ambassade de Chine en RDC, cet événement, empreint de solennité, s’est déroulé, à Fleuve Congo Hôtel, dans la commune de la Gombe, sous le thème : « La voix à suivre pour concrétiser en Afrique Centrale les acquis du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) 2024 ». Des personnalités de marque, congolaises comme celles venues d’ailleurs, y ont entièrement pris part.
Pour l’ambassadeur de Chine en RDC, M. Zhao Bin, cette activité marquait la volonté croissante de son pays à renforcer ses liens d’amitié avec les pays d’Afrique centrale et à promouvoir de plus en plus une approche de partenariat fondée sur la recherche permanente du bien-être des populations. Dans son allocution, il a soutenu que la Chine attache un grand intérêt au développement du continent africain et se tient disponible pour offrir son expertise au service du développement de haute qualité.
« Au cours des 25 années écoulées depuis sa création, le FOCAC a fortement impulsé le développement vigoureux de la coopération sino-africaine. L’histoire et la réalité ont prouvé que la Chine était un partenaire pragmatique auquel les pays de la sous-région peuvent faire confiance à long terme. Choisir la Chine, c’est choisir la stabilité, l’efficacité et la durabilité. Durant les cinq prochaines années, les pays coprésidents du FOCAC seront tous pays de l’Afrique centrale. Je suis convaincu que la coopération entre la Chine, moteur majeur du développement mondial, et le « cœur de l’Afrique », donnera une impulsion encore plus forte au développement des relations sino-africaines », a souligné M. Zhao Bin. Pour le Diplomate, « la Chine ne recherchera jamais son développement et son bien-être au prix des douleurs des autres ». Dans son élan, il a illustré quelques secteurs clés où le Gouvernement chinois s’attelera à orienter ses investissements à venir : agriculture, santé, justice, infrastructures, commerce. Il estime, en effet, qu’il est désormais possible de dissiper le mythe selon lequel « la modernisation rime avec l’occidentalisation ».
» Ce n’est qu’en faisant battre encore plus fort le « cœur de l’Afrique » que le grand renouveau de l’ensemble du continent africain pourra se réaliser », a déclaré, dans son allocution, l’Ambassadeur Zhao Bin.
Gloire Mfemfere
*Allocution de l’Ambassadeur de Chine ZHAO Bin à la Cérémonie d’ouverture du Colloque « La Voie à suivre pour les pays de l’Afrique centrale pour concrétiser les acquis du Sommet 2024 du FOCAC »*
Excellence Monsieur le Coordonnateur du CPVS François Muamba TSHISHIMBI,
Excellence Monsieur le Conseiller Spécial Joe Dumbi KABANGU,
Excellence Monsieur le Vice-Président ZHOU Pingjian,
Mesdames et Messieurs les représentants de groupes des réflexion chinois et africain,
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
Aujourd’hui, les représentants des groupes de réflexion de la Chine et de l’Afrique centrale se réunissent à Kinshasa pour débattre ensemble de la voie à suivre pour concrétiser les aquis du Sommet 2024 du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). Tout d’abord, je voudrais exprimer la chaleureuse bienvenue à tous les participants ici présents, surtout à ceux qui sont venus de loin en provenance de la Chine et des pays voisins de la RDC, et adresser mes sincères remerciements à mes collègues du Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS) pour leur travail assidu dans la préparation de ce colloque. Sans votre contribution, la tenue réussie de ce colloque ne sera possible.
Mesdames et Messieurs, Chers amis,
En septembre dernier, le Sommet de Beijing du FOCAC s’est tenu avec succès, aboutissant à une série de résultats importants. En juin de cette année, la Chine et l’Afrique se sont de nouveau réunies à Changsha, en Chine, pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des aquis du Sommet et ont réaffirmé leur détermination à poursuivre la collaboration pour réaliser le rêve de modernisation. L’Afrique centrale est le cœur du continent africain qui joue un rôle essentiel pour son développement et son redressement. Elle est en train de devenir un nouveau pôle de croissance pour l’économie africaine. Depuis les années 1960, la Chine a déjà forgé une profonde amitié avec les pays de l’Afrique centrale dans la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme et établi successivement les relations diplomatiques avec chacun d’entre eux. Durant plusieurs décennies, la Chine s’est toujours porté avocat des pays de la sous-région sur la scène internationale, leur a fourni une aide désintéressée, construit de nombreuses infrastructures emblématiques de grande envergure et formé un grand nombre d’étudiants. La coopération entre la Chine et les pays de la sous-région s’est approfondie dans divers domaines et a donné des résultats fructueux, écrivant des chapitres louables et brillants dans l’histoire des relations sino-africaines.
Ces dernières années, en particulier, sous la direction conjointe de nos dirigeants, les relations entre la Chine et les pays de la sous-région ont été élevées au rang de partenariats stratégiques, voire de partenariats stratégiques globaux. Nos deux parties ont maintenu des échanges intenses comme membres d’une même famille, consolidant ainsi la confiance mutuelle stratégique et l’amitié traditionnelle. La Chine soutient fermement les pays de la sous-région dans la préservation de leur souveraineté, de leur sécurité et de leurs intérêts de développement. Grâce à la coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative « Ceinture et la Route », la Chine a apporté une forte impulsion au développement de l’Afrique centrale. Des projets phares tels que la rénovation de la route nationale N1 et la Rocade de Kinshasa en RDC, la route nationale N1 en République du Congo, le port en eau profonde de Kribi au Cameroun et le stade de N’Djamena au Tchad ont injecté une nouvelle dynamique au développementaidé des pays de la sous-région. Des projets « petits et beaux » tels que le nouveau village rural pilote de SICOMINES en RDC, la technologie Juncao en Centrafrique et l’aide rizicole à la Guinée équatoriale ont contribué à la réduction de la pauvreté et à la création d’emplois. Les projets soutenus par la Chine, tels que les centres de formation professionnelle et technique, ont aidé de nombreux pays de la sous-région à transformer leurs atouts démographiques en énergie de développement. La Chine a été le premier partenaire commercial et le plus grand investisseur pour les pays de l’Afrique centrale depuis de nombreuses années consécutives. En 2024, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la sous-région a atteint 21% du volume total des échanges sino-africains, démontrant le dynamisme de développement de l’Afrique centrale et le vigueur de notre coopération.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Au cours des 25 années écoulées depuis sa création, le FOCAC a fortement impulsé le développement vigoureux de la coopération sino-africaine. L’histoire et la réalité ont prouvé que la Chine était un partenaire pragmatique auquel les pays de la sous-région peuvent faire confiance à long terme. Choisir la Chine, c’est choisir la stabilité, l’efficacité et la durabilité. Durant les cinq prochaines années, les pays coprésidents du FOCAC seront tous pays de l’Afrique centrale. Je suis convaincu que la coopération entre la Chine, moteur majeur du développement mondial, et le « cœur de l’Afrique », donnera une impulsion encore plus forte au développement des relations sino-africaines. La partie chinoise entend travailler avec les pays de l’Afrique centrale, à la lumière des six propositions majeures visant à promouvoir la modernisation, pour mettre pleinement en œuvre les « Dix actions de partenariat » avancés par le Président XI Jinping, en se concentrant sur les domaines prioritaires suivants :
Premièrement, nous devons approfondir les échanges d’expériences en matière de gouvernance. La voie vers la modernisation n’est pas unique. Comme le dit un proverbe chinois, « Une pierre d’une autre montagne peut polir un jade ». La partie chinoise entend partager avec la partie africaine son expérience en matière de réduction de pauvreté, d’agriculture, de santé et d’état de droit, et à soutenir la partie africaine dans l’exploration de modèles de modernisation fondés sur ses propres caractéristiques civilisationnelles et ses besoins de développement. Nous invitons également nos amis africains à se rendre plus souvent en Chine, afin de découvrir non seulement l’aspect moderne de ses métropoles, mais aussi les accomplissements réalisés dans les zones rurales, tous illustrateurs de la modernisation chinoise.
Deuxièmement, nous devons poursuivre la coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative « Ceinture et la Route ». Tous les pays de la sous-région sont membres de la grande famille de cette initiative et ont tous largement bénéficié de cette plateforme de coopération internationale majeure. La Chine ne recherchera jamais son développement et son bien-être au prix des douleurs des autres. Nous sommes fermement convaincus que seule la coopération mutuellement bénéfique peut apporter un véritable succès. La Chine entend renforcer avec les pays de la sous-région la coordination des politiques, l’interconnexion des infrastructures, la facilitation du commerce, la coopération financière et le rapprochement des peuples. La Chine entend mettre en œuvre le traitement tarifaire nul à 100% de catégories de produits issus des pays africains ayant des relations diplomatiques avec elle, approfondir les échanges et la coopération dans les secteurs d’industries vertes, d’énergie, d’infrastructures, de sécurité et d’autres domaines, en vue d’un développement de haute qualité de la coopération sino-africaine.
Troisièmement, nous devons renforcer la communication et la coordination dans les affaires internationales. La montée actuelle de l’unilatéralisme, du protectionnisme et de l’intimidation économique a causé de grandes difficultés au développement socio-économique des pays du Sud global. La Chine entend travailler avec les pays de l’Afrique centrale pour promouvoir la mise en œuvre de l’Initiative pour le Développement mondial, l’Initiative pour la Sécurité mondiale, l’Initiative pour la Civilisation mondiale et l’Initiative pour la Gouvernance mondiale, toutes avancées par le Président XI Jinping, défendre le véritable multilatéralisme et sauvegarder les intérêts communs du Sud global.
Mesdames et Messieurs, chers amis,
Le renforcement des échanges et de la coopération entre les thinktanks revêt une importance particulière pour la Chine et l’Afrique. Alors, comment les groupes de réflexion des deux parties peuvent-ils donc jouer un rôle plus important, par exemple, dans la mise en œuvre du consensus atteint par les dirigeants chinois et africains et des résultats obtenus dans le cadre du Sommet du FOCAC ? À cet égard, je voudrais faire les propositions suivantes :
— Premièrement, je vous invite à devenir compagnons de route sur la voie vers la modernisation. Je vous invite, les thinktanks chinois et africains, à renforcer les échanges et à élargir le consensus, à dissiper le mythe selon lequel « la modernisation rime avec l’occidentalisation » et à approfondir continuellement la compréhension scientifique et de l’essence de la modernisation et de la voie pour sa réalisation. Le secret du succès de la Chine réside dans la direction centralisée et unifiée du Parti communiste chinois, son esprit d’auto-révolution, sa vision de développement centrée sur le peuple et son courage et son art de combat. Je suis convaincu que chaque collègue chinois que vous rencontrez sera disposé à partager ces expériences avec leurs amis africains.
— Deuxièmement, je vous invite à devenir bâtisseurs d’une communauté d’avenir partagé. Ce n’est qu’en faisant battre encore plus fort le « cœur de l’Afrique » que le grand renouveau de l’ensemble du continent africain pourra se réaliser. J’espère que vous allez mener des études profondes sur divers domaines et différentes étapes de la coopération pragmatique entre la Chine et les pays concernés, adopter une approche axée sur la solution des problèmes, consolider les recherches de base, synthétiser les expériences des pratiques réussies, explorer les voies vers la paix, porter haut l’amitié traditionnelle sino-africaine et avancer des suggestions pour approfondir le partenariat de coopération sino-centrafricaine dans la nouvelle ère.
— Troisièmement, je vous invite à devenir défenseurs de la justice internationale. Il faut faire preuve de courage pour dénoncer les dommages causés par l’unilatéralisme et les pratiques hégémoniques d’intimidation aux pays africains, faire entendre la voix juste appelant au respect de l’indépendance, de l’égalité souveraine, de l’état de droit international, de l’équité et de la justice, et promouvoir conjointement une monde multipolaire égal et ordonné ainsi qu’une mondialisation économique bénéfique pour tous et chacun.
Comme le dit un proverbe africain : « Une seule bûche ne peut pas construire une maison.» La coopération entre les groupes de réflexion chinois et africains est ainsi cruciale. Je suis convaincu que le renforcement des échanges entre vous produira un effet dit « un plus un est plus fort que deux ». Mutualisez les sagesses pour bâtir un cœur de l’Afrique dynamique et en ferez un nouveau pôle de croissance, et contribuez davantage à la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique ! Je souhaite plein succès à ce colloque !
Je vous remerice.
