Dans un contexte sécuritaire marqué par la recrudescence des violences dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le Front Anti-Dialogue, par la voix de son Coordonnateur national, Dieudonné Nkishi, a lancé un appel solennel au peuple congolais. Dans un communiqué rendu public, le mouvement dénonce l’inefficacité des « dialogues » à répétition et exhorte à une mobilisation patriotique face à l’agression étrangère que subit le pays. En effet, le Front Anti-Dialogue constate que la multiplication des dialogues et rencontres diplomatiques a montré ses limites. Ces initiatives, censées ramener la paix, ont trop souvent retardé les décisions concrètes, offert une légitimité aux groupes armés et laissé les populations sans protection. Pour Dieudonné Nkishi, le dialogue, s’il peut avoir sa place, ne peut pas devenir un écran derrière lequel se cache l’inaction de l’État ni un substitut à la restauration de la souveraineté nationale.
Une longue tradition de victoires et de résistance
Le communiqué replace l’actualité dans une perspective historique, rappelant que le peuple congolais a toujours su résister face aux agressions extérieures.
Depuis la bataille d’Ambwila en 1665, où le Royaume Kongo affronta les Portugais, jusqu’aux campagnes victorieuses de la Force Publique à Tabora en 1916 ou durant la Seconde Guerre mondiale, les Congolais ont montré leur capacité à se battre et à triompher.
Les décennies qui suivirent furent marquées par d’autres épreuves et d’autres victoires :
- la fin des sécessions du Katanga et du Sud-Kasaï dans les années 1960, préservant l’unité nationale ;
- l’écrasement de la rébellion muleliste en 1964 ;
- les victoires des Forces Armées Zaïroises lors des deux guerres du Shaba (1977 et 1978), avec l’appui de partenaires internationaux ;
- la défaite du M23 en 2013, fruit de la détermination des FARDC et de la Brigade d’intervention de l’ONU ;
- sans oublier les succès enregistrés par les opérations Sokola contre les ADF, malgré la persistance des attaques.
Le communiqué rappelle également la bravoure des populations civiles, comme à Masina, où des habitants désarmés parvinrent à neutraliser des militaires armés, valant à cette commune le surnom de « Commune Patriotique », ou encore la résistance du Kasaï Oriental en 1998, qui échappa à l’avancée de l’armée rwandaise.
Pour Nkishi, ces exemples démontrent qu’aucun Congolais digne de ce nom n’acceptera la capitulation et que l’histoire nationale est faite de courage et de victoires.
Un appel à la mobilisation nationale
S’appuyant sur l’article 63 de la Constitution, Dieudonné Nkishi appelle chaque Congolais à défendre la patrie. Cette mobilisation, précise-t-il, ne signifie pas céder à la violence aveugle, mais s’unir pour la défense de la dignité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, par des moyens civiques et légitimes.
Le Front Anti-Dialogue invite :
- le peuple congolais à rester mobilisé et informé, conscient que la guerre n’est pas menée contre un régime mais contre l’ensemble du peuple et du territoire ;
- l’élite politique, économique et intellectuelle à mettre ses compétences et ses moyens au service de la défense nationale ;
- les autorités publiques à prendre des mesures courageuses, parmi lesquelles la mise en veilleuse de la Constitution, la fermeture temporaire des administrations pour concentrer les efforts vers la guerre, et la mobilisation de 25 millions de Congolais dans l’Est afin de libérer les zones occupées.
Un message ferme à la communauté internationale
Dieudonné Nkishi interpelle aussi la communauté internationale, dénonçant les approches biaisées qui privilégient la négociation à tout prix sans résultats tangibles. Le Front Anti-Dialogue exige que la communauté internationale agisse avec impartialité et fermeté, qu’elle soutienne les mécanismes de réparation, de justice et de reconstruction, et qu’elle reconnaisse que la patience du peuple congolais a des limites.
Actions citoyennes et serment de dignité
Pour donner suite à son appel, le Front Anti-Dialogue invite les Congolais à :
- signer massivement la pétition lancée contre les dialogues jugés inutiles ;
- se préparer à des manifestations pacifiques pour exiger des mesures concrètes ;
- participer à des campagnes de sensibilisation locales et internationales pour faire connaître la réalité de l’agression subie par le pays.
« Notre honneur et notre avenir exigent que nous agissions ensemble — avec courage civique, détermination non-violente et exigence de résultats », a conclu Dieudonné Nkishi.
Le Coordonnateur national du Front Anti-Dialogue inscrit son message dans la continuité de l’histoire : rappeler au peuple congolais que, malgré les agressions successives, la République Démocratique du Congo a toujours su résister, et qu’elle doit aujourd’hui encore rester debout pour préserver sa souveraineté.
John Ngoyi