Face à la récurrence des drames humains et aux difficultés quotidiennes de ses concitoyens, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a haussé le ton lors du Conseil des Ministres du 19 septembre 2025. Marqué par les récents naufrages meurtriers dans la province de l’Equateur, il a exigé des enquêtes sans complaisance et ordonné des mesures radicales pour sécuriser la navigation fluviale et lacustre, incluant la fermeture des ports clandestins, l’interdiction de naviguer la nuit et l’accélération de l’acquisition de bateaux modernes. Parallèlement, qualifiant les embouteillages à Kinshasa de situation insoutenable, le Chef de l’Etat a instruit le renforcement des effectifs de la police de circulation, envisageant même un appui de certaines unités des FARDC pour rétablir l’ordre. Des directives strictes ont également été édictées pour encadrer l’activité des taxis-motos, désormais interdits de circuler dans le centre-ville de la capitale.
COMPTE-RENDU DE LA CINQUANTE-NEUVIEME REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES
Vendredi 19 septembre 2025
Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, FélixAntoine TSHISEKEDI TSHILOMBO a présidé, ce vendredi 19 septembre 2025 à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, la cinquante-neuvième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République.
Quatre (04) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
I. Communication de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ;
II. Points d’information ;
III. Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres ;
IV. Examen et adoption de textes.
I. COMMUNICATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
La communication du Président de la République, Chef de l’Etat a porté sur deux (02) points principaux, à savoir :
1. De la nécessité de prévenir les naufrages sur les voies navigables
Le Président de la République est revenu sur les derniers naufrages qui ont endeuillé les familles Congolaises. En effet, les 10 et 11 septembre 2025, deux autres accidents tragiques sont survenus, respectivement en amont de Basankusu et de Ngombe, dans la province de l’Équateur, coûtant la vie à plusieurs compatriotes.
Il a adressé ses condoléances les plus émues aux familles des victimes et a exigé que les enquêtes en cours aboutissent sans complaisance, afin que les responsabilités soient clairement établies et que les coupables répondent de leurs actes.
Au regard de la nécessité de mettre fin à ce type de drames, consécutifs à un manque de discipline et de responsabilité à plusieurs niveaux, il estime qu’il est possible d’y mettre fin, à condition que chaque acteur, au sein de l’État comme dans la société, assume pleinement sa part de responsabilité.
Dans cette optique, et dans la suite des directives données lors de la 17ème réunion du Conseil des Ministres du 11 octobre 2024 à la suite du chavirement d’une embarcation sur le Lac Kivu le 03 octobre 2024, il a invité le Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports, Voies de communication et
Désenclavement, à :
- Dresser, dans les plus brefs délais, un état des lieux exhaustif de la navigation fluviale et lacustre, en rapport avec les mesures déjà instruites ;
- Renforcer ces mesures, notamment par la fermeture immédiate de tous les lieux d’embarquement clandestins, la traçabilité obligatoire des embarcations et l’interdiction stricte de la navigation nocturne ;
- Engager une campagne de sensibilisation et de responsabilisation des opérateurs privés et publics ainsi que des communautés riveraines, afin d’assurer une appropriation collective des règles de sécurité, notamment le port des équipements de sauvetage lors des embarquements (gilets, bouées de sauvetage, etc.)
Le Président de la République a également insisté sur l’accélération du processus d’acquisition et de mise en service de bateaux modernes, sécurisés et adaptés aux réalités des voies d’eau du pays. Il a instruit de renforcer de manière significative les capacités techniques, humaines et logistiques de la Congolaise de Voies Maritimes (CVM), de la Régie des Voies Fluviales (RVF), ainsi que de tous les services spécialisés, pour leur permettre d’assurer efficacement leurs missions de sécurité, de balisage et de surveillance.
Par ailleurs, il a demandé à la Ministre d’État, Ministre des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale de s’investir pleinement dans la prise en charge humanitaire des victimes accessibles et, le cas échéant, de solliciter le soutien des partenaires traditionnels.
Le Président de la République attend un rapport sur l’évolution de la situation lors du prochain Conseil des Ministres.
2. De la situation des embouteillages dans la ville de Kinshasa
Le Président de la République a tenu à attirer à nouveau l’attention du Conseil sur une réalité devenue insoutenable pour les concitoyens : les embouteillages qui paralysent chaque jour la ville de Kinshasa et détériorent considérablement la qualité de vie de la population.
Il a rappelé qu’à l’occasion de la 22ème réunion du Conseil des Ministres du 15 novembre 2024, il avait insisté sur l’urgence d’améliorer la fluidité de la circulation routière à Kinshasa. Il avait alors souligné que la mission des agents de la Police de circulation ne se limite pas à la régulation, mais implique également l’exemplarité, l’application rigoureuse du Code de la route et la sanction des comportements compromettant l’ordre public.
Le Président de la République est convaincu que la mobilité constitue le poumon vital d’une capitale moderne : elle doit cesser d’être une source d’humiliation et de perte de temps pour devenir un vecteur de dynamisme économique, de sérénité sociale et de dignité nationale.
À cet effet, il a instruit le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, de dresser un état des lieux précis sur la formation, l’équipement et les effectifs des agents de police spécialisés dans la circulation, et d’assurer sans délai leur renforcement tant sur le plan quantitatif que qualitatif.
En concertation avec le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale, il sera examiné la possibilité de mobiliser certaines unités des FARDC, en appui à la Police routière, afin d’imposer discipline et rigueur, notamment aux grands carrefours et sur les axes stratégiques.
Le Vice-Premier Ministre, Ministre des Transports, Voies de Communication et Désenclavement, a été chargé de présenter un plan opérationnel assorti de mesures concrètes pour fluidifier la circulation : mise en place d’une signalisation moderne, gestion intelligente des carrefours et déploiement de solutions technologiques adaptées.
Le Gouverneur de la ville de Kinshasa devra, de son côté, accélérer la réforme du transport urbain collectif, notamment par la régulation stricte de l’activité des taxis et bus, l’interdiction des stationnements anarchiques, ainsi que la création de parkings modernes, en partenariat avec des investisseurs privés, afin de générer des ressources durables destinées à l’entretien urbain.
S’agissant des taxis-motos, le Président de la République a instruit l’application stricte des mesures suivantes : port obligatoire du casque par le conducteur et le passager, identification rigoureuse par les services compétents pour garantir leur traçabilité et leur conformité aux normes en vigueur, limitation de leur champ de circulation par l’interdiction formelle d’accès au centre-ville ; leur activité devant être cantonnée aux zones périphériques.
En outre, il a instruit que, désormais, le Conseil des Ministres soit saisi, une fois par mois, d’un rapport circonstancié sur l’évolution de la situation, afin d’en assurer un suivi permanent.
Intervention de la Première Ministre :
Dans la suite de la communication du Président de la République, la Première Ministre a réitéré l’urgence de prioriser l’agenda législatif du Gouvernement dans le secteur agricole.
Lors des 4ème et 7ème réunions du Conseil des Ministres tenues en 2024, a – t – elle indiqué, le Président de la République a engagé le Gouvernement à élaborer un cadre cohérent permettant au secteur agricole de jouer pleinement son rôle de moteur du développement économique national.
En réponse à cette instruction, il a été constitué des équipes de travail multisectorielles, chargées de conduire cette mission. Les travaux de ces experts ont abouti à la proposition de création d’un Programme Commun et Intégré de Transformation Agricole et du Monde Rural (PCITAR). Ce programme, intégrant l’Initiative présidentielle « Agenda de la Transformation Agricole » (ATA-RDC), sera très prochainement présenté aux membres du
Gouvernement, puis vulgarisé auprès du grand public.
Afin de concrétiser l’engagement du Chef de l’État en faveur de la « revanche du sol sur le sous-sol », la Première Ministre a souligné l’urgence d’accélérer l’agenda législatif du Gouvernement afin de permettre une transformation durable du secteur agricole, qui demeure une priorité stratégique pour le pays. Il s’agit d’engager des réformes structurantes et de concrétiser les initiatives en cours.
Par ailleurs, la Première Ministre a fait état de la mission d’itinérance qu’elle a effectuée dans la province du Tanganyika, du mercredi 17 au jeudi 18 septembre 2025, successivement à Kalemie, chef-lieu de la province, et dans le territoire de Moba, qui n’avait jamais reçu la visite d’un Chef du Gouvernement central.
La province du Tanganyika est confrontée à d’importants défis sécuritaires et économiques en raison, notamment, de la dégradation avancée de ses routes, tant urbaines que d’intérêt national, et de ses infrastructures portuaires.
Accompagnée du Ministre d’État, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, du Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, ainsi que du Ministre de l’Emploi et Travail, la Première Ministre a procédé au lancement des travaux de réhabilitation des infrastructures routières endommagées par les débordements des eaux du lac Tanganyika.
Elle a également effectué des visites d’inspection, en vue du démarrage prochain des travaux sur les ports de Kalemie et de Moba. Les chantiers engagés revêtent une importance stratégique, dans la mesure où ils permettront d’assurer l’interconnectivité entre territoires et provinces, tout en garantissant l’approvisionnement en biens essentiels.
Compte tenu de l’importance de ces travaux, la Première Ministre a demandé au Ministre des Infrastructures et Travaux Publics de suivre avec la plus grande attention l’évolution des chantiers et de lui en rendre compte régulièrement.
Sur le plan sociopolitique, ce séjour a également permis aux forces vives de la Province d’exprimer leurs préoccupations, rassemblées dans un cahier de charges qui sera transmis, secteur par secteur, aux membres du Gouvernement concernés.
II. POINTS D’INFORMATION
II.1. Etat et administration du territoire
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a présenté au Conseil, le rapport sur l’état et l’administration du territoire national.
Au cours de la semaine qui s’achève, l’état d’esprit de la population demeure calme, et a été marqué notamment par des commentaires et réactions de la population, consécutifs à la signature par le Gouvernement de la RDC et le CICR de l’Acte du mécanisme d’échange de prisonniers avec la coalition AFC/M23.
Faisant suite à la recommandation de la 17ème réunion du Conseil des Ministres du 11 octobre 2024 relative à la mise en place d’une Commission interministérielle chargée d’analyser les aspects de la question de l’Identification des éleveurs dits Mbororo dans notre pays, il a souligné que cette Commission a été constituée d’experts représentant les Ministères et services spécialisés concernées par cette problématique.
A propos des travaux préparatoires, il a précisé que les Gouverneurs des 5 provinces concernés par cette problématique ont été instruits, à dater du 13 septembre 2025, à localiser, à répertorier, à identifier les mouvements, les campements et les sites de ces éleveurs et à faire une cartographie assortie des statistiques à titre indicatif endéans 30 jours pour permettre d’évaluer la mission d’identification proprement dite.
Dans le secteur de la coopération sécuritaire, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a fait le rapport de sa mission en Chine. Ce séjour de travail en Chine a permis de dégager les lignes directrices de la coopération qui permettra essentiellement à la Police Nationale Congolaise de bénéficier d’une assistance technique en termes de formation, d’équipement et de renforcement de ses capacités opérationnelles.
Il a également consisté à des échanges avec l’expertise chinoise dans la mise en œuvre de la solution Smart Congo qui consiste à sécuriser les personnes et leurs biens sur toute l’étendue du territoire national à travers les technologies de vidéosurveillance intégrant l’intelligence artificielle afin d’optimiser la coordination des opérations et de renforcer les capacités d’intervention et de réaction des forces de l’ordre.
Dans le registre des catastrophes et sinistres enregistrés cette semaine, il est fait état de la mort par naufrage de 37 personnes dont 11 enfants sur le Fleuve Congo, dans le territoire de Bolobo, province de Maï-Ndombe.
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a bouclé son intervention en informant le Conseil de la réunion tenue le samedi 13 septembre 2025 à son cabinet, aux fins d’évaluer l’exécution de l’ordre opérationnel visant à désigner clairement les services et organismes publics habilités à exercer aux frontières de la République Démocratique du Congo.
Le Conseil a pris acte ce rapport.
II.2. Situation sécuritaire
De son côté, le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants a brossé la situation sécuritaire et les opérations de défense sur terrain, particulièrement dans les lignes de fronts dans le NordKivu et le Sud-Kivu.
Face aux menaces de l’ennemi, les FARDC sont en alerte et restent déterminées à défendre le territoire national.
Que ce soit pour l’Ituri que pour la périphérie de la Ville de Kinshasa, il a également fait le point de la réponse qu’apportent les forces de sécurité déterminées à rétablir la paix et la sécurité dans les zones concernées.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.3. Situation épidémiologique en République Démocratique du Congo
Le Ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance Sociale a présenté les points saillants de la situation épidémiologique dans notre pays.
En ce qui concerne Ebola, la province du Kasaï reste la plus affectée depuis le 03 septembre 2025. La Zone de Santé rurale de Bulape en est l’épicentre avec six (6) Aires de Santé touchées.
Au 17 septembre 2025, il a été enregistré neuf alertes dont cinq validées et aucun cas n’a été confirmé. Comparativement à la semaine précédente, il se dégage une augmentation de nombre de nouveaux cas suspects passant de 36 à 67. Depuis le début de l’épidémie jusqu’à cette date, le cumul est de 67 cas suspects (38 cas confirmés) dont 33 décès suspects (23 décès de cas confirmés), soit une létalité de 60,5% pour les cas confirmés.
Par ailleurs, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a mis en exergue quelques faits saillants :
- La sortie dans le Centre de Traitement Ebola (CT/E) de I’HGR Bulape de deux (2) premiers guéris d’Ebola en date du 16 septembre 2025, il s’agit de deux femmes dont l’une de 55 ans et l’autre de 53 ans ;
- La vaccination des prestataires locaux de première ligne et des contacts : au total 190 personnes vaccinées à ce jour ;
- La sortie du suivi après 21 jours de 45 contacts.
S’agissant de Mpox, au cours de cette 36ème semaine, il a été enregistré une baisse du nombre de nouveaux cas de 927 à 630 cas suspects.
Quant au Choléra, par rapport à la semaine passée, la tendance à la 36ème semaine épidémiologique est marquée par une diminution du nombre des nouveaux cas passant de 1.419 à 1.161 cas suspects (soit une diminution de
18,1%) dont 24 décès, soit une létalité de 2,1 % (contre 3,5% à la 35ème semaine).
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.4. Note d’information relevant du secteur de l’Agriculture
Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire a présenté au Conseil la note d’information relative à la sécurisation des récoltes du cacao et du café dans le couloir vert Kivu-Kinshasa qui représentent des leviers majeurs pour la diversification économique, la réduction de la pauvreté et la stabilisation des zones rurales.
Cependant, les régions productrices, dans l’Est du pays, sont confrontées à des défis sécuritaires persistants. Face à cette situation, une initiative pilote a été mise en œuvre à Mutwanga, dans le territoire de Beni, avec l’appui de l’Alliance Virunga et du Parc National des Virunga, combinant sécurité des agriculteurs, développement agricole et protection environnementale.
L’ambition est de déployer ce modèle le long du couloir vert Kivu-Kinshasa, axe stratégique de développement agricole et logistique afin de :
- Sécuriser les bassins de production et les corridors de commercialisation ;
- Réduire les pertes post-récolte dues à l’insécurité et à l’enclavement ;
- Renforcer la souveraineté alimentaire et les exportations agricoles ;
- Créer des emplois ruraux et stabiliser les jeunes dans les zones à risque ;
- Priver les groupes armés et les bandits armés des ressources qui perpétuent le cercle vicieux de l’insécurité ;
- Préserver les écosystèmes forestiers en encadrant les activités agricoles.
Ensuite, le déploiement des Bases opérationnelles avancées (FOB) devra suivre une logique de maillage territorial, en ciblant les zones à haute valeur agricole. L’alliance Virunga, dans ce cadre, dispose d’un budget pour rendre opérationnels 129 FOB sur les axes prioritaires suivants : Nord-Kivu (territoire de Beni), Ituri (territoires de Irumu et de Mambasa), Tshopo (territoires de Bafwasende, de Banalia, d’Ubundu, d’Isangi et le secteur Lubuya Bera en ville de Kisangani), et les Zones Tampons (autour des parcs nationaux de Virunga, Maiko et de la réserve de faune à Okapi).
Par ailleurs, le Gouvernement a été invité à considérer cet outil de sécurisation agricole, à prendre note de la mise en place d’un Comité de pilotage autour du Ministre d’Etat et Ministre de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire et à inscrire le projet dans les priorités du Plan National de Développement et du Programme de Transformation Agricole.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.5. Note d’information relevant du secteur du Développement Rural
Pour sa part, le Ministre d’Etat, Ministre du Développement Rural a centré sa note d’information sur l’urgence du désenclavement des zones de production par l’aménagement des routes stabilisées qui sont une action prioritaire pour le développement du milieu rural.
Considérant que la concrétisation du développement du pays à partir de la base, crédo du Programme d’Actions du Gouvernement 2024-2028, repose sur un ensemble d’activités cohérentes, interdépendantes et interactives à réaliser par le Gouvernement, il a sollicité l’appropriation politique de la nouvelle innovation qui consiste à adopter la technique de route en terre stabilisée pour la desserte agricole, afin de donner espoir à nos populations rurales, par le désenclavement durable de leurs bassins de productions pour permettre l’évacuation des produits de récolte.
Le Ministère du Développement Rural voudrait donc innover avec une pratique visant à promouvoir et à appuyer les routes en terres stabilisées, confectionnées avec un produit stabilisant écologique pouvant permettre de protéger l’usage de la route durant 3 à 5 ans minimum.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.6. Note d’information relevant du secteur de l’Emploi
Faisant suite à l’instruction du Président de la République donnée lors de la 57ème réunion du Conseil des Ministres en rapport avec la nécessité de promouvoir l’égalité de chance à l’accès d’emplois et aux stages, le Ministre de l’Emploi et Travail a évoqué les actions menées et stratégies mises en œuvre quant à ce.
Au sujet de l’obligation de publication de toutes les offres d’emploi en vue d’assurer la transparence et l’équité d’accès, son Ministère a engagé la mise à jour de la plateforme ONEM, tout en insérant les offres d’emplois par province et éclatés par secteur d’activités ; la vulgarisation de ladite plateforme auprès des universités, centres de formation professionnelle et organisations de la jeunesse ; ainsi que la régulation des statistiques des offres non publiées à l’ONEM.
En ce qui concerne le contrôle rigoureux visant à identifier les manquements et à sanctionner, le cas échéant, les contrevenants, il est prévu de :
- Diligenter un contrôle mixte (ONEM-IGT) basé sur la législation du travail ;
- Lancer un contrôle spécifique sur la régularisation des Services Privés de placements afin de protéger la main d’œuvre locale ;
- Redynamiser et digitaliser le cadre de concertation (ONEM-IGT) afin d’échanger les informations relatives au contrôle en temps réel ;
- Parachever le 4ème pilier de la réforme de l’Inspection Générale du Travail sur la prise en charge qui, à ce jour est exécutée à hauteur de 30% et payée trimestriellement ;
- Doter l’Inspection Générale du Travail des locaux capables d’abriter ses services ;
- Renforcer la capacité institutionnelle de l’ONEM afin de produire les indicateurs du marché du travail.
Quant à l’accueil des stagiaires, toutes les batteries sont apprêtées pour :
- Mettre en place un cadre de concertation entre le Ministère de l’Emploi et Travail et les Entreprises publiques et privées pour encourager ces dernières à accueillir davantage un grand nombre de stagiaires ;
- Prendre un acte juridique pour organiser le stage professionnel et déterminer le quota minimum et obligatoire que les entreprises publiques et privées devront résorber ;
- Créer un fond d’insertion de stage professionnel alimenté par une quotité de la contribution patronale sur le récent déplafonnement à prélever en faveur de l’ONEM et l’INPP.
L’accompagnement du Gouvernement a été sollicité et obtenu pour la mise en œuvre de toutes ces actions.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.7. Note d’information relevant du secteur de l’Entrepreneuriat
Bouclant ce chapitre, le Ministre de l’Entrepreneuriat et Développement des Petites et Moyennes Entreprises a évoqué l’impératif et l’urgence d’instituer et d’opérationnaliser le Concours National des Plans d’Affaires Simplifiés en République Démocratique du Congo (CONAPAS).
Cette initiative s’enrichit des expériences du modèle de la Banque Mondiale, afin de produire désormais, sur l’ensemble du territoire national, des générations et des générations d’entrepreneurs « locaux », afin de traduire en actes la grande vision du Président de la République.
Elle est motivée par l’impérieuse nécessité d’un double rééquilibrage : par rapport à la balance des dépenses qui penche beaucoup plus en faveur de la politique et des Institutions publiques, et par rapport aux aires géographiques impactées par les projets sur l’entrepreneuriat, en finançant de manière tout aussi cyclique que régulière, la production des générations d’entrepreneurs, par territoire ou circonscription électorale, au prorata du nombre des sièges tant nationaux que provinciaux que compte chaque circonscription électorale.
Ce qui pourra consacrer une équivalence entre « la circonscription électorale » et « la circonscription entrepreneuriale », afin d’amorcer l’heure de la « revanche de l’entrepreneuriat ou du développement sur la politique ».
L’institution et l’opérationnalisation du CONAPAS constituent donc un point de départ qui offre plusieurs avantages notamment d’:
- Instituer formellement une grande opportunité entrepreneuriale à l’échelle nationale, structurée et structurante, qui induira plusieurs autres initiatives tant publiques que privées d’accompagnement (incubateurs, accélérateurs, coaching, mentorat, microfinance, coopératives, etc.) ; et
- Aligner nos partenaires (techniques et financiers) au développement derrière cette vision gouvernementale, dès lors qu’elle cadre non seulement avec nos priorités de développement, mais aussi avec leur mission essentielle consistant à lutter contre la pauvreté et surtout si nous fixons des règles de gestion transparentes et non complaisantes.
Le Ministre de l’Entrepreneuriat et Développement des Petites et Moyennes Entreprises a esquissé les détails sur l’organisation, le financement, les activités éligibles, le délai de mise en œuvre par cycle de CONAPAS, les filières provinciales, ainsi que le suivi-évaluation dudit projet.
Il a été complété par la Ministre du Genre, Famille et Enfants, la Ministre de la Jeunesse ainsi que la Ministre Déléguée près le Ministre des Affaires Sociales en charge des Personnes vivant avec Handicap.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS
Les membres du Conseil ont approuvé le relevé de décisions prises lors de la 58ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 12 septembre 2025.
IV. EXAMEN ET ADOPTION D’UN (01) TEXTE
IV.1. Projet de Décret
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a soumis, pour examen et délibérations, le Projet de Décret modifiant et complétant le Décret n°22/08 du 02 mars 2022 portant création d’une carte d’identité nationale en République Démocratique du Congo.
Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce Projet de Décret.
Commencée à 15h17’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 18h07’.
Patrick MUYAYA KATEMBWE
Ministre de la Communication et Médias Porte-parole du Gouvernement