21 voix sur 22 : à une écrasante majorité, les membres de la Commission spéciale et temporaire pilotée par Peter Kazadi, y compris des pétitionnaires, ont, après avoir suivi religieusement sa réplique pertinente et convaincante, voté contre les deux griefs portés à charge du Rapporteur de l’Assemblée nationale, Jacques Djoli Eseng’Ekeli. Une seule abstention. Dans le monde universitaire, on parlerait de la mention très grande distinction (95,45℅).
Après la démission retentissante du Président de la Chambre basse du Parlement, Vital Kamerhe, de même que de la Rapporteure adjointe, Dominique Munongo, les yeux étaient braqués sur les trois autres membres du Bureau visés par des pétitions, à savoir : le Rapporteur Jacques Djoli ; la Questeure Chimène Poli Poli et la Questeure adjointe Grâce Neema. La Commission spéciale présidée par le membre du groupe parlementaire UDPS a présenté son rapport à l’Assemblée plénière afin de statuer sur le sort de chacun d’entre eux.
3 pétitions « infondées »
C’était le seul point inscrit à l’ordre du jour (audition du rapport et examen des pétitions contre quelques membres du Bureau) de la séance plénière de ce vendredi 26 septembre 2025 convoquée par le Président ad intérim de cette institution, le Professeur Isaac Jean-Claude Tshilumbayi.
Avec maestria et sérénité, le Professeur Jacques Djoli Eseng’Ekeli a surmonté cette épreuve de feu. Par conséquent, cet élu du territoire de Boende (Tshuapa) conserve son poste de Rapporteur au sein du Bureau de l’Assemblée nationale dont il est le seul et unique représentant pour le compte du Grand Équateur.
Les élus légitimes du peuple lui ont renouvellé leur confiance après avoir compris que cette éminence grise était trahie par des pesanteurs politiques de la guerre de leadership au sein de l’espace Grand Équateur. Nonobstant une corruption à grande échelle, ses détracteurs et traites démasqués ont donc reçu une gifle, une raclée politique dont ils se souviendront toujours.
Le qualificatif « incompétence notoire » a été balayé d’un revers de la main par le Rapporteur Djoli lors de son audition à la Commission spéciale. Lui qui a formé la plupart des élus de cette quatrième législature et lui qui a présidé et rédigé plus de 90℅ du Règlement intérieur dont ils se servent en ce moment, peut-il être « incompétent » ? C’est tout simplement la mauvaise foi manifeste de quelques pétitionnaires instrumentalisés par certains ténors de cet espace régional.
Innovation signée Jacques Djoli
Alors Président de la Commission spéciale et temporaire chargée de l’élaboration du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le Professeur Jacques Djoli a introduit cette innovation à l’article 221: « A la fin de chaque session, le Bureau de l’Assemblée Nationale présente un rapport détaillé sur les initiatives législatives, de contrôle parlementaire, de contrôle budgétaire et d’exécution des résolutions et recommandations [… ] Le rapport est transmis à la Commission suivi et évaluation pour examen approfondi dont les conclusions sont présentées à l’Assemblée plénière ».
Il est donc inconcevable, comme l’a relevé l’honorable Djoli devant la Commission spéciale et temporaire, qu’il n’applique pas l’innovation contenue dans l’article 221 du Règlement intérieur dont il est lui-même l’auteur. Le 13 décembre 2024 et le 15 juin 2025, le Rapporteur avait présenté lesdits rapports devant l’Assemblée plénière. Autrement dit, sur les trois sessions de cette quatrième législature, hormis celle en cours, il s’est acquitté de cette obligation règlementaire. A ce sujet, le Professeur Djoli a fourni des éléments de preuve audiovisuels et écrits à la Commission spéciale. A l’époque, nous les avons relayés dans la presse écrite et en ligne.
« Le Rapporteur est chargé de l’organisation technique des travaux des séances plénières et des commissions [… ] Il est le porte-parole de l’Assemblée nationale et supervise le service de presse «, disposent le premier et dernier alinéa de l’article 39 du Règlement intérieur. Il doit reprendre en main ses attributions, surtout celle » confisquée » ayant trait à la presse : instituer une cellule de communication performante et professionnelle, accréditer officiellement les organes de presse, redorer l’image de cette institution parlementaire ternie au cours de ce feuilleton rocambolesque des « pétitions alimentaires » contenant des graves irrégularités quant à la forme. « La fraude corrompt tout » (« Fraus omnia corrumpit »).
A présent, les regards doivent se tourner vers l’avenir. Après que les Députés nationaux ont comblé les postes vacants au sein du Bureau, notamment celui de Président, à l’issue d’une élection à organiser rapidement, Jacques Djoli et ses collègues sont appelés à vite s’atteler à l’examen et adoption du projet de loi de finances déposé par le gouvernement Suminwa depuis le jour de la rentrée de cette session budgétaire. Avec deux griefs risibles, cette pétition contre Djoli a donc été jugée « infondée » : c’est jeter à la poubelle. Poli Poli et Neema ont aussi réussi à sauver leurs postes respectifs, Questeure et Questeure adjointe. Cette distraction politique en temps de guerre a ainsi pris fin.
Aussi, l’Honorable Rapporteur Jacques Djoli a-t-il repris sa place habituelle au sein du Bureau sous des fortes acclamations de certains élus du peuple, de quelques membres de son cabinet et de son jeune parti politique « Les Bâtisseurs du Congo » (BC) présents au Palais du Peuple ce vendredi 26 septembre 2025, un jour historique qui restera gravé dans les annales parlementaires.
Fini donc la politique de « Ôte-toi de là que je m’y mette ». Le rapport étant adopté par l’Assemblée plénière, cette page sombre est définitivement tournée. Plus question de vote à bulletin secret. Le travail continue.
James Mpunga Yende