Le camp de l’ancien sénateur à vie, Joseph Kabila, est partagé entre la déception et l’humiliation après sa condamnation à la peine capitale. Une condamnation qui sera inscrite dans les annales judiciaires de la République démocratique du Congo. Pour la première fois, un ancien président de la République a été condamné à mort.
Ce verdict de la Haute Cour militaire a suscité plusieurs réactions notamment, à l’AFC/M23. L’AFC-M23, à travers Bertrand Bisimwa, a réagi en affirmant qu’il s’agit d’une violation de la Déclaration des principes signée à Doha au Qatar entre Kinshasa et la rébellion. Il a écrit sur son compte X : «La condamnation à mort du Président Joseph Kabila sous prétexte de son lien supposé avec l’AFC/M23 est une violation de la Déclaration des principes autant que la persistance des offensives armées du régime de Kinshasa».
Pour sa part, Emmanuel Ramazani Shadary, en sa qualité de secrétaire permanent du PPRD, estime qu’il s’agit d’un procès inopportun, qui risque davantage de fragiliser l’unité nationale. Dans son intervention, ce haut cadre de l’ex-parti présidentiel a accusé le régime de Félix Tshisekedi de chercher à détourner l’attention des Congolais des véritables enjeux auxquels le pays fait face.
«Ils ont fait ça pour distraire la population et l’opinion au lieu de s’attaquer au sérieux problème de la RDC : sécurité, guerre et surtout la crise politique qui a à peine des propositions quasiment inquiétantes», a-t-il déclaré avant de s’interroger sur l’impact réel d’un tel verdict dans la vie des Congolais.
Pour celui qui fut candidat à la présidentielle de 2018, la décision de la Haute Cour militaire risque de diviser davantage. « Je peux me tromper mais ce procès divise davantage les Congolais au point que certains commencent déjà à parler de division en termes linguistique voire géographique. Ce n’est pas ça la solution. Les solutions, nous les avons : il faut nous mettre ensemble. Plus on cherche à l’humilier [Kabila, ndlr], plus il devient encore plus populaire qu’avant », a-t-il conclu.
Tandis que le Front commun pour le Congo, l’ancienne plateforme présidentielle, qui a réagi via un communiqué, a fait savoir depuis près de quatre ans, il n’a cessé de dénoncer, sans être démenti par les faits, la restauration de la dictature et l’instrumentalisation croissante, tant de la justice que de la puissance publique à des fins politiques.
Pour le FCC, la condamnation de l’ancien Chef de l’Etat s’inscrit dans cette tendance “inacceptable” et “doit être combattue”. Le communiqué souligne qu’il s’agit d’une atteinte à “l’Etat de droit et aux conquêtes démocratiques obtenues de haute lutte par le peuple congolais depuis bientôt deux décennies.”
Le FCC considère cette décision de justice non pas comme “une option, mais un devoir constitutionnel” qu’il entend combattre “jusqu’à ce que la tyrannie soit vaincue.”
La Pros.