On comprend nettement mieux, le jeu subtil de Félix Tshisekedi de pousser l’adversaire jusqu’à son dernier retranchement. En effet, après avoir conditionné la signature de l’accord économique au retrait des troupes rwandaises sur le territoire congolais, le régime de Kagame fulmine de colère alors qu’il croyait la partie gagnée.
A Bruxelles, au rendez-vous de Global Gateway Forum de l’Union européenne, Kigali n’était pas satisfait que la main tendue de Tshisekedi à son homologue rwandais soit portée sur la place publique ainsi que l’accusation directe de soutien au M23. Le Rwanda estime que ce cadre n’était pas propice à une résolution constructive des tensions bilatérales avant de dénoncer que l’intervention de Félix Tshisekedi ne constituait pas une véritable main tendue du fait du choix du lieu et du moment.
Curieusement, l’opposition congolaise qui a compris tard la stratégie de Tshisekedi, s’est perdue dans les conjectures. Elle doit s’être réalisée qu’il s’agit d’un véritablement coup de massue. C’est dans un auditoire composé essentiellement de Chefs d’États et de partenaires internationaux que Félix Tshisekedi a choisi de frapper là où on l’attendait le moins.
Pour remonter la cote de la République en vidant le contenu du principal prétexte de Kagame, l’armée congolaise a lancé un ultimatum aux combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), les sommant de déposer immédiatement les armes et à se rendre soit aux autorités nationales, soit à la MONUSCO. En cas de refus, préviennent les FARDC, l’armée procédera au désarmement par contrainte ou par usage de la force conformément aux dispositions de l’Accord de Washington.
Le message est encore passé après la bonne foi de Tshisekedi à la main tendue. Les États-Unis, principal médiateur à l’Accord de Washington du 27 juin dernier, ont salué l’appel lancé par les autorités congolaises aux rebelles rwandais de déposer les armes. Pour l’administration américaine, il s’agit d’une étape décisive dans la mise en œuvre de l’Accord de paix de Washington entre la RDC et le Rwanda.
Et le conseiller principal pour l’Afrique au département d’État américain, Massad Boulos, de reconnaître que cette étape franchie par la RDC est décisive, car elle fait progresser la mise en œuvre de l’Accord de paix de Washington, facilite le rapatriement, rétablit l’autorité de l’État et renforce la stabilité dans la région des Grands Lacs.
La Pros.