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Main tendue à Paul Kagame pour la Paix des braves, RDC-Rwanda : Félix Tshisekedi lance des signaux forts !

Par La Prospérité
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‘’Aucun développement durable ne peut s’enraciner sans stabilité. Dans l’Est de la République démocratique du Congo, notre peuple subit une agression flagrante menée par des groupes rebelles lourdement soutenus par un Etat voisin, en violation du droit international de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale. Mon discours avait prévu un plaidoyer et un appel à des sanctions contre ce pays. Mais, étant donné que j’ai vu le Président du Rwanda, je prends à témoin l’assistance ici présente et le monde entier qui nous suit à travers les réseaux pour lancer un appel à la paix, lui tendre la main et demander à ce qu’on arrête cette escalade. Monsieur le Président, vous le savez très bien, depuis que j’ai été élu en 2019 lors de mon premier mandat, je suis allé voir tous mes neufs voisins, plus particulièrement le Rwanda et l’Ouganda, pays avec lesquels nous avions des tensions, pour vous proposer de travailler ensemble, de rapprocher nos peuples, nos communautés pour le développement et le bien-être de celles-ci’’. C’est en ces termes que s’est exprimé, lors de son récent séjour à Bruxelles, en Belgique, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Ces propos, tenus, précisément, jeudi 9 octobre 2025, lors de la cérémonie marquant l’ouverture du Global Gateway Forum, ont largement suscité des réactions, aussi bien sur la toile que dans les états-majors des partis politiques en RDC, favorisant ainsi, comme il fallait s’y attendre, décidément, un climat propice aux spéculations, sous des formes multiples et variées. Et, pourtant, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef de l’Etat, en tendant sa main, sans tabou, ni frayeur, à son homologue rwandais, Paul Kagame, ce jour-là, à Bruxelles, avait certainement une chose à l’esprit : réaffirmer aux yeux du monde entier la vocation naturelle de la RDC, un pays de tradition pacifique, d’ouverture et de coopération. Mais aussi, relancer son appel à la mobilisation internationale pour le retour à la vie normale dans l’Est du territoire congolais.

Maitrise des enjeux politiques

La participation du Président Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO au Global Gateway Forum 2025 de Bruxelles s’inscrivait dans la vision claire d’une Afrique souveraine, partenaire et moteur de la transformation mondiale. Son message, entendu et salué par plusieurs dirigeants européens et africains, a rappelé que la RDC ne se définit pas par l’assistance, mais comme un pays-solution au cœur des équilibres du XXIᵉ siècle : solution énergétique, climatique, minière, logistique et numérique. Le Chef de l’État a présenté la RDC comme un pivot géostratégique pour la connectivité du continent : un pays-pont entre les océans Atlantique et Indien, un centre énergétique capable d’alimenter la transition verte mondiale, un bassin de stabilité dont la jeunesse et les ressources peuvent refonder le partenariat Afrique-Europe sur des bases de respect mutuel et de responsabilité partagée. À travers le Global Gateway, le Président TSHISEKEDI a plaidé pour un partenariat qui transforme les promesses en projets ; un partenariat d’égal à égal, orienté vers les résultats concrets : infrastructures de transport et d’énergie, corridors économiques intégrés, numérisation inclusive et renforcement du capital humain. 

Vision audacieuse pour un Congo debout

La RDC, par sa position, ses ressources et sa stabilité institutionnelle, s’affirme comme un acteur central de la nouvelle géo-économie mondiale, déterminée à jouer un rôle moteur dans le développement durable du continent et dans le renforcement de la coopération entre l’Afrique et l’Europe. Au cours de ce rendez-vous, le Président de la République a eu l’occasion de remobiliser l’opinion internationale sur l’agression rwandaise dans l’Est du pays. Et dans une dynamique de lucidité et de responsabilité, il a tendu la main au Président du Rwanda. Ce geste, empreint d’humanité et de hauteur d’État, salué par les leaders mondiaux présents, démontre sa volonté constante d’un règlement pacifique de la crise, conformément aux processus de paix en cours à la fois à Doha et à Washington DC. Il rappelle également son leadership avéré dans la contribution à la stabilité régionale et continentale.

Ne jamais ignorer l’histoire

Dès 2019, le Chef de l’État Congolais a entrepris une politique d’ouverture et de rapprochement avec tous les pays limitrophes, y compris ceux avec lesquels les relations avaient été marquées par la méfiance. Sous sa médiation et celle du Président João Lourenço d’Angola, les Présidents Paul KAGAME et YOWERI MUSEVENI ont signé à Luanda, le 21 août 2019, un Mémorandum d’entente (MoU) mettant fin à une période de tensions entre le Rwanda et l’Ouganda. Cette initiative diplomatique, saluée par les Gouvernements Rwandais et Ougandais, témoigne de la volonté constante du Président TSHISEKEDI d’agir en artisan de paix régionale. Depuis lors, la République Démocratique du Congo a poursuivi une démarche cohérente et constante d’engagement en faveur de la paix, à travers le Processus de Nairobi, le Processus de Luanda, les Processus combinés de Washington et de Doha, soutenus par les États-Unis d’Amérique, le Qatar et l’Union africaine. Ces initiatives démontrent une politique étrangère orientée vers la paix, la coopération et la stabilité collective, à rebours des accusations de confrontation portées par Kigali.

Pas d’attitude belliqueuse envers le Rwanda, l’Ouganda…

Les propos du Président de la République doivent être replacés dans leur esprit conditionnel de légitime défense. En effet, en droit international, une déclaration politique exprimant la vigilance ou la détermination d’un État à se défendre ne constitue pas en soi une agression. Seuls des actes militaires caractérisés, franchissant la frontière d’un État souverain avec l’intention d’y recourir à la force, peuvent être qualifiés d’acte d’agression, au sens de la Résolution 3314 (XXIX) de l’Assemblée générale des Nations Unies du 14 décembre 1974. Or, depuis 2019, aucune opération militaire des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) n’a visé le territoire de la République du Rwanda. À l’inverse, depuis la résurgence de la guerre en novembre 2021, des rapports successifs du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RDC établissent formellement la présence et le commandement effectif des Forces de défense du Rwanda (RDF) au sein du mouvement armé M23, ainsi que le transfert d’armements lourds et de logistique militaire en violation des résolutions du Conseil de sécurité. Ces éléments concordants démontrent que le Rwanda exerce un contrôle effectif, continu et direct sur un groupe armé opérant en territoire étranger, en violation manifeste des principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et de non-ingérence consacrés par la Charte des Nations Unies et l’Acte constitutif de l’Union africaine.

Tshisekedi et Kagame seuls en mesure de résoudre la crise

Au sujet de la considération factuelle du Président TSHISEKEDI selon laquelle lui et son homologue rwandais sont les deux seuls capables d’enrayer cette escalade, il y a lieu de nuancer que cette déclaration du Chef de l’État s’inscrit dans la continuité de la Résolution 2773 (21 février 2025) du Conseil de sécurité, qui impose une responsabilité partagée à la RDC et au Rwanda dans la restauration de la paix. Elle invite les deux pays à coopérer dans le cadre des mécanismes multilatéraux établis plutôt qu’à s’affronter sur le terrain militaire. Contrairement à ce qu’affirme Kigali, la RDC n’a jamais rejeté ces cadres de dialogue. Au contraire, c’est le Rwanda qui en a systématiquement entravé la mise en œuvre, en continuant à soutenir militairement le M23/AFC, en violant les cessez-le-feu et en refusant de retirer ses troupes du territoire Congolais.

Le Président Tshisekedi réaffirme ainsi que la voie politique peut conduire à une désescalade durable, pour peu que chaque partie respecte les engagements souscrits.

Boycott par le Rwanda de la signature de l’accord de paix à Luanda

La République Démocratique du Congo confirme que le Président Paul Kagame a refusé de participer à la cérémonie finale du Processus de Luanda, en date du 15 décembre 2024, alors que le Président Félix-Antoine Tshisekedi était présent et prêt à signer le document final, sous la médiation du Président João Lourenço d’Angola. Ce refus a empêché la conclusion de l’Accord, malgré les dispositions déjà arrêtées par les deux délégations. La RDC a, dès lors, poursuivi son engagement pour la paix. Le 18 mars 2025, les deux Chefs d’État se sont rencontrés à Doha, sous la médiation bienveillante de l’Émir du Qatar, marquant la relance du dialogue bilatéral. Cette dynamique a abouti à la signature de l’Accord de Washington le 27 juin 2025, instituant un mécanisme conjoint de suivi et de désescalade. Le Comité conjoint de supervision, réuni le 1ᵉʳ octobre 2025, a confirmé la poursuite du processus malgré les entraves constatées. La Déclaration de principes de Doha, signée le 19 juillet 2025, a ensuite consolidé les engagements issus de Washington. Le Gouvernement Congolais souligne qu’il reste impatient de voir ces engagements se traduire en actes, car chaque jour de retard équivaut à des vies congolaises perdues, des femmes violées et des villages détruits. Cette impatience n’est pas celle d’une diplomatie précipitée, mais celle d’un peuple meurtri qui attend que la paix cesse d’être différée.

Il n’est pas trop tard pour agir

La RDC réitère que la responsabilité première de la désescalade incombe au Rwanda, commanditaire et fournisseur du M23/AFC, dont les exactions contre les civils ont été largement documentées. Les rapports des Nations Unies et des organismes comme Human Rights Watch font état de massacres à Kishishe, Mweso, Masisi, Rutshuru, etc., commis par les RDF ou sous encadrement de ceux-ci. Le Gouvernement Congolais, de son côté, a démontré sa volonté constante de paix en participant à toutes les sessions de négociation, en acceptant la médiation du Qatar et des États-Unis, et en maintenant ses forces dans une posture défensive. La RDC exécutera la part de ses engagements tels que définis. La RDC appelle le Rwanda à cesser d’instrumentaliser le M23 et à respecter les mécanismes convenus de retrait et de vérification. 

Suspension de l’appel aux sanctions contre le Rwanda

La décision du Président Félix-Antoine TSHISEKEDI de suspendre son plaidoyer pour des sanctions ne traduit ni faiblesse ni renoncement, mais un choix stratégique de paix. Ce geste diplomatique, salué par plus d’un, témoigne d’une volonté de laisser place à la voie politique plutôt qu’à la confrontation. La République Démocratique du Congo continue de privilégier le dialogue tout en demeurant ferme sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays. Son engagement pour la paix n’exclut pas sa volonté de défendre fermement ses intérêts et sa sécurité nationale.

Loin d’être un signe de faiblesse avouée, l’intervention de Félix Tshisekedi aux assises du Global Gate Way illustre un acte éloquent de responsabilité, une voie de grandeur affirmée et une stratégie diplomatique maitrisée. Ainsi, à Bruxelles, le Chef de l’Etat congolais aura sonné l’heure du rapprochement pour consacrer la restauration de la paix dans l’Est de la RDC, la stabilité de la sous-région, dans un élan de réaffirmation des relations de bon voisinage.

La Pros.

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