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RDC : le PAM et ses partenaires en première ligne face à la malnutrition en Ituri

Par La Prospérité
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Au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), le Programme alimentaire mondial (PAM) fournit une assistance vitale à plus de 64 000 enfants et 22 000 femmes enceintes et femmes allaitantes (FEFA) en Ituri, où l’insécurité et le manque de connaissances nutritionnelles aggravent la malnutrition.

En Ituri, la malnutrition touche gravement les enfants et les femmes. Dans la zone de santé de Rimba, le PAM fournit une assistance nutritionnelle vitale à plus de 64 000 enfants âgés de 6 à 59 mois, souffrant de malnutrition aiguë modérée et plus de 22 000 FEFA. La plupart sont des personnes déplacées internes ou des réfugiés Sud-Soudanais, confrontés à l’insécurité et ayant un accès limité à une alimentation équilibrée.

Cet appui, centré sur la prévention et la prise en charge de la malnutrition, comprend la fourniture de suppléments nutritionnels en collaboration avec les structures sanitaires locales, notamment l’hôpital général de référence de Rimba en territoire de Mahagi. Il inclut également le dépistage précoce des cas de malnutrition aiguë, leur référencement pour une prise en charge adaptée, ainsi que des activités de changement social et de comportement (SBC) visant à promouvoir de bonnes pratiques d’alimentation, de nutrition et de santé, en étroite collaboration avec le personnel de santé.

Malnutrition et vulnérabilité

A Rimba, Biwanga Ngoiyco, 34 ans, déplacée interne, s’inquiète pour la santé de ses enfants : « En fuyant, nous n’avons rien emporté ; j’ai dû abandonner ma récolte de maïs et mon petit commerce. Je suis venue seule avec mes six enfants. Au moment de notre départ, mon mari était absent, et je n’ai pas de nouvelles de lui depuis. Cette situation est très difficile pour moi, car j’ai du mal à nourrir les enfants.  J’ai peur que mon bébé ne rechute, ou que les autres attrapent la malnutrition. »

Son témoignage illustre une réalité alarmante que les agents de santé constatent de plus en plus sur le terrain. A Rimba, ils observent une augmentation des cas de retards de croissance, d’émaciation et d’insuffisance pondérale, qui accroissent la vulnérabilité des enfants et celle des FEFA face au paludisme, aux maladies hydriques, aux infections respiratoires et à la typhoïde.

« La malnutrition est un problème sérieux. L’appui du PAM a un réel impact, notamment dans l’aire de santé d’Amé où de nombreux cas ont été détectés, » explique le docteur Hubert Omuyi, médecin-chef de la zone de santé de Rimba qui couvre plus de 200 000 habitants, dont de nombreuses familles déplacées.

Selon la dernière Analyse de Cadre intégré de la sécurité alimentaire (IPC) de janvier à juin 2025, plus de 2,2 millions de personnes en RDC se trouvent en insécurité alimentaire aiguë élevée. En Ituri, le taux de prévalence de la malnutrition en Ituri est estimé à environ 51% chez les enfants de moins de 5 ans, principalement en raison du retard de croissance, qui est l’indicateur le plus représentatif de la malnutrition chronique. Cela représente un enfant sur deux en situation de malnutrition.  

Renforcer les capacités locales

Claudine Tingameti, 41 ans, mère de sept enfants, a tout perdu dans les violences, y compris le père de ses enfants. Arrivée épuisée dans le centre de santé, elle raconte: « Pendant trois semaines, je ne savais pas si ma fille allait survivre. Elle avait perdu beaucoup de poids. Grâce aux soins reçus ici, elle a repris des forces.»

La malnutrition dans la zone est principalement causée par l’insécurité, qui limite la capacité des familles à cultiver, à se déplacer librement et à accéder aux marchés. À cela s’ajoute un manque généralisé de connaissances culinaires. Beaucoup ne savent pas comment préparer les aliments de manière à préserver leur valeur nutritive, utilisant des méthodes de cuisson qui détruisent les nutriments essentiels. De plus, l’absence de compréhension claire de l’alimentation équilibrée conduit à des choix alimentaires inadaptés, aggravant les risques de malnutrition.
« Pourtant, nous avons toutes sortes d’aliments ici, mais l’insécurité et l’ignorance limitent l’accès, » déplore le médecin-chef de la zone de santé de Rimba.

C’est pour répondre durablement à ces défis que le PAM investit dans le renforcement des capacités locales pour répondre durablement à ces défis.

Au-delà du soutien en aliments nutritionnels spécialisés pour la prise en charge des cas de malnutrition, le PAM forme des relais communautaires qui sensibilisent les familles sur les bonnes pratiques en matière de nutrition et d’hygiène. Ces relais deviennent des acteurs clés du changement, transmettant des savoirs essentiels pour améliorer la santé et le bien-être au sein des communautés.
« En plus de l’assistance nutritionnelle, le PAM a renforcé les compétences des relais communautaires, en contact permanent avec les familles. C’est un gage d’espoir pour un changement durable, » soutient le docteur Omuyi.

Pour Ushimar Jerosette, infirmière nutritionniste, une approche diversifiée est essentielle est indispensable pour protéger les femmes enceintes et les enfants:
« Sans soutien, ces femmes risquent de compromettre le développement de leur bébé.»

Poursuivre la réponse malgré des obstacles majeurs

Le PAM poursuit ses opérations humanitaires en Ituri, mais se heurte à des défis consistants : manque de financement, insécurité croissante et routes impraticables entravent l’acheminement de l’aide vers les communautés les plus vulnérables.
« Nous concentrons nos efforts sur la prise en charge des patients grâce aux suppléments nutritionnels, aux démonstrations culinaires et à la sensibilisation. Ici, chaque sachet de supplément nutritionnel, chaque démonstration culinaire, chaque séance de sensibilisation est une bataille gagnée contre la malnutrition. Malgré les contraintes d’accès et de budget, nous restons aux côtés des familles les plus touchées. Le soutien des partenaires est plus que jamais crucial pour sauver des vies et renforcer la résilience des communautés. » explique Olivier Nkakudulu, chef de bureau du PAM en Ituri.

Depuis le début de 2025, grâce au soutien de partenaires tels que le Canada, le Japon, la Norvège, l’Afrique du Sud, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis, le PAM a assisté 116 000 femmes enceintes et allaitantes ainsi que des enfants dans le cadre du traitement de la malnutrition aiguë modérée (MAM), notamment dans les zones les plus touchées comme la province de l’Ituri. En parallèle, 26 000 personnes supplémentaires ont bénéficié d’activités de prévention de la MAM, renforçant ainsi les efforts de lutte contre la malnutrition dans les communautés les plus vulnérables en Ituri.

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