Le conclave convoqué dans la capitale kényane s’est achevée hier mercredi en l’absence des figures de proue de l’opposition congolaise. Joseph Kabila a réussi à se hisser à la tête d’une nouvelle plateforme politique dénommée «Sauvons la RDC». Rien de nouveau sous le soleil. Ce nouveau regroupement politique vient rappeler à l’opinion congolaise le long parcours d’exil du pasteur Kutino Fernando pour avoir lancé «Sauvons le Congo».
Il s’est agi d’une opération initiée en 2023 par le fondateur de l’Armée de victoire pour dénoncer les méfaits du pouvoir de Joseph Kabila qui ne pouvait pas supporter l’agitation de cet homme de Dieu pour son caractère insurrectionnel. Le pasteur Kutino finira par quitter le pays pour se mettre à l’abri en France où il se trouve depuis lors en exil.
La crème intellectuelle de ce rassemblement politique ne s’est-elle pas rendu compte du rapprochement en s’attribuant cette appellation qui frise le plagiat ? Pour la crédibilité de ce mouvement, il faille rétablir le pasteur de l’Armée de victoire dans ses droits. Entretemps, une brèche reste ouverte sur l’usurpation du patrimoine intellectuel d’un pasteur par ses bourreaux.
Qu’à cela ne tienne, la messe noire a été dite à Nairobi. Sauvons la RDC de Joseph Kabila entend restaurer la souveraineté nationale, l’unité et la stabilité du pays dans un contexte qu’ils qualifient de crise multidimensionnelle aggravée par la mauvaise gouvernance actuelle.
Sauvons la RDC, quoi que, nouvellement créé, hérite de 18 ans de gouvernance du PPRD et du FCC. Que deviennent alors les directoires de l’ancien parti présidentiel ou de l’ancienne plateforme politique de Joseph Kabila ? Ils doivent assumer de nombreuses violations des droits de l’homme dont Kutino Fernando en est l’une des victimes.
Quel rôle va jouer Sauvons la RDC à côté de l’AFC/M23 ? Des étincelles dans l’air restent perceptibles dans cet espace sous occupation. Pour rappel, le M23 s’est vu adjoindre Corneille Nangaa après avoir été rejeté par toute l’opposition pour son rôle controversé aux élections de 2018.
On a ainsi toléré que la structure politique du M23 puisse disposer d’une branche politique dirigée par cet ancien président de la CENI. Sauvons la RDC est appelé également à fonctionner dans l’espace sous occupation des envahisseurs. Il faudrait se convenir sur les limites de chaque entité politique afin d’éviter tout empiétement.
Les territoires occupés vont s’habituer à cette forme de pluralisme politique en dehors de l’AFC. Sauvons la RDC arrive alors que Kinshasa a déjà signé avec Kigali l’accord de Washington et à Doha, la déclaration de principes avec l’AFC/M23.
La Pros.