Après un long silence hivernal constaté depuis sa réapparition à Lubumbashi, l’honorable Jacques Kyabula, Gouverneur du Haut-Katanga, réplique à la suite des accusations portées contre lui. Lors de sa dernière sortie médiatique au cours de l’émission Télé Chat, ce politique s’est proposé de rétablir la vérité face aux imposteurs qui l’auraient pris pour cible en vue de nuire à sa modeste réputation et à sa carrière politique.
Jacques Kyabula a, dès l’entame du débat, dissipé le malentendu selon lequel il existerait un conflit entre lui et le Gouverneur intérimaire Martin Kazembe.
«Je ne pense pas qu’il y ait un conflit. Mais, à ce que je sache, le Vice-Gouverneur assume l’intérim du Gouverneur qui est empêché et actuellement en consultation à Kinshasa. Les effigies ne déterminent pas l’existence d’une autorité. Ce n’est pas du tout ça. Ces effigies, même quand je suis à Lubumbashi, à un moment ça disparait et à d’autres moments nous le mettons compte tenu des événements. Et donc, il peut se faire que celui qui assume l’intérim actuellement préfère les remplacer par ses effigies, évidemment avec à côté celui du Chef de l’Etat. C’est ce qui est salutaire. Et donc, nous trouvons que c’est un fait à minimiser. Ce n’est pas un fait grave qui peut jouer sur notre existence en tant que gouverneur, non, pas du tout », a-t-il clarifié.
Un meeting en soutien aux efforts de paix
A l’en croire, le meeting tenu à Lubumbashi l’aurait été pour apporter un soutien indéfectible au Chef de l’Etat pour les efforts de paix consentis à travers la signature de l’accord de paix à Washington en Juin 2025 entre le Rwanda, pays agresseur, et la République Démocratique du Congo, pays agressé dans sa partie orientale.
«Je crois que comme vous le savez, j’ai eu à tenir un meeting. Le cadre il faut d’abord le circonscrire comme étant un cadre purement politique où j’étais avec mes camarades de l’Union sacrée afin de montrer notre soutien à l’accord qui a été signé entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo. C’est donc des manifestations qui étaient organisées sur toute l’étendue du territoire national. Mais, à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, nous avons préféré de tenir un rassemblement et faire passer un message de paix. Le message consistait à démontrer l’importance de l’accord qui a été signé entre la RDC et le Rwanda. Pourquoi ? Parce que nous soutenons le Chef de l’Etat. Et donc, nous avons salué l’initiative du Chef de s’engager sur la piste de la paix sans laquelle nous ne pouvons pas assurer le développement », a-t-il éclairci.
La paix, socle du développement durable du pays
«Je gère la province du Haut-Katanga et je sais de quoi je parle. Je sais que sans la paix il est impossible aujourd’hui que la RDC puisse se développer parce que la guerre engage des frais énormes. Je crois que tous nous sommes conscients que ce qui a été fait à Washington était pour le salut de notre pays.
Raison pour laquelle moi, en tant qu’acteur politique, en tant que gouverneur de province, je devais apporter plus d’éclaircissement. Premièrement, c’est en démontrant l’utilité de l’accord, mais aussi en démontrant le besoin d’attirer les investisseurs à travers ce document essentiel. Il était également question de dissocier l’action de l’accord et, par rapport aux investissements, dans un partenariat gagnant-gagnant comme nous le faisons avec la Chine et d’autres peuples. Et, l’essentiel du meeting a tourné autour de cela», a indiqué le gouverneur du Haut-Katanga.
Des noms cités par advertance mais dans un autre but !
Citer Joseph Kabila et Corneille Nangaa dans ce meeting lui a valu une condamnation spontanée dans l’opinion publique tenant lieu à sa convocation urgente par son Ministre de tutelle. Accusé de proposer même de les accueillir à Lubumbashi par ses prétendus détracteurs, Jacques Kyabula réagit en apportant quelques éclaircissements.
« Non, c’est très faux. Nous n’avons jamais parlé en faveur de ceux qui font la rébellion contre les institutions. Certes, mais il y a eu des moments où nous avons cité des noms mais c’était pour dissocier l’action qui était menée par ceux qui sont dans la rébellion contre les institutions et l’action qui est menée par le Chef de l’Etat pour négocier ou signer l’accord avec le Rwanda. Nous sommes conscients que c’est le Rwanda qui finance les opérations au niveau de l’Est. Sans pour autant dédouaner qui que ce soit, nous avons mis le sort de ceux qui font la rébellion entre les mains du Chef de l’Etat. Et donc, nous pensons qu’aujourd’hui, nous, nous sommes en train de promouvoir la paix. Et cette paix qui est bien sûr négociée par le Chef de l’Etat », a-t-il indiqué.
A la suite de ce meeting historique, Jacques Kyabula a disparu, alors que même les services officiels n’arrivaient pas à le joindre. Face à ces prétendus « rumeurs », le gouverneur indique que « c’était juste un problème de santé ».
« En fait, c’est des rumeurs. Il est vrai qu’après cet événement il s’est passé, je crois un timing de 10 jours après je suis tombé malade. Cela a coïncidé avec l’invitation du ministère de tutelle », a-t-il déclaré.
Après avoir travaillé sans relâche pendant une longue période depuis sa prise de fonctions en tant que gouverneur sans un moment de repos assez significatif, il était tout de même évident qu’au regard du poids de la couronne à porter sur la tête que le corps s’affaiblisse, a-t-il laissé entendre tout en informant officiellement sa tutelle de cet imprévu qui devrait être réglé au terme des soins médicaux. Alors que « des rumeurs » rapportées sur la toile faisaient état d’une sortie à l’étranger, Jacques Kyabula réfute et informe que la prise en charge a été faite, sans peur d’être contredit, à « Lubumbashi ».
Cabale ou complot ?
«Il faut dire que dans la vie politique généralement, il y a beaucoup de coups-bas, des complots qui se trament. Je suis gouverneur, j’occupe des fonctions qui sont enviées de beaucoup de gens et donc, c’est normal que des gens se liguent pour me mettre en difficulté. Mais, il faut dire aussi qu’à la suite des responsabilités qui étaient les nôtres sur le plan sécuritaire, politique, là où nous avons battu campagne pour le Chef de l’Etat afin qu’il soit réélu, là où nous, en tant que parti politique, nous avons travaillé ensemble avec l’UDPS pour avoir la majorité au niveau du Parlement provincial du Haut-Katanga, et en tant que mosaïque de l’UDPS nous avons obtenu la majorité puis nous avons été élu gouverneur, c’est normal que ceux qui ont été en compétition avec nous mènent aujourd’hui une campagne pour chercher à nous mettre en difficulté et ils ont mis assez de moyens pour nous déstabiliser », a-t-il indiqué.
Plusieurs personnalités tant diplomatiques que politiques sont, selon lui, derrière ce complot qui consistait, a-t-il déclaré, à tirer ses propos de leur contexte et dénaturer leur sens. « Le discours était coupé et extirpé de son vrai contexte », a-t-il condamné.
Selon le gouverneur Jacques Kyabula, « jamais vous trouverez dans mon discours une action menée pour soutenir ce qui se passe à la rébellion, non pas du tout. Je suis un patriote et donc, je ne peux que condamner ce qui se passe à la rébellion parce que c’est des morts, c’est des vies humaines qui sont aujourd’hui perdues. Par conséquent, nous ne pouvons pas nous hasarder aujourd’hui de soutenir ceux qui mènent, qui font la rébellion.
Il sied de rappeler que cette sortie médiatique vient dissiper le malentendu qui rimait au sein de l’opinion publique. Et, cette prise de parole du Gouverneur Jacques Kyabula Katwe remet les pendules à l’heure. En attente de sa réhabilitation par le VPM de l’Intérieur, Jacques Kyabula continue à soutenir l’action et la vision du Chef de l’Etat, en tant que membre de l’Union Sacrée.
César Nkangulu