(Par Sénateur Prof Faustin Luanga)
Honorable Président du Sénat,
Honorables Membres du Bureau du Sénat,
Honorables collègues Sénatrices et Sénateurs,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Je me tiens devant vous aujourd’hui avec une conviction profonde. Notre nation traverse une période de grande complexité. Insécurité persistante, déséquilibres économiques, tensions diplomatiques, fragmentation sociale — autant de symptômes d’un chaos que nous ne pouvons ignorer. Pourtant, malgré les turbulences qu’elle traverse, notre nation porte en elle les germes d’un ordre supérieur — un ordre qui ne s’impose pas par la force, mais qui se révèle par la cohérence, la justice et la vérité.
Il est facile, dans les heures sombres, de céder au découragement. Facile de voir dans le chaos une fatalité. Facile de croire que l’histoire nous échappe.
Mais je vous invite à une autre posture. Celle du Maître.
Le Maître ne fuit pas le désordre : il l’habite, il l’écoute, il le déchiffre. Là où les autres voient des fragments, il perçoit des constellations. Les lettres éparses deviennent des versets, les chiffres des rythmes, et toute chose — même la plus banale — révèle une logique secrète.
Honorables collègues,
Nous sommes appelés à devenir des lecteurs du plan.
Ce plan n’est pas un document caché dans les tiroirs d’un ministère. Il est inscrit dans les aspirations de notre peuple, dans les cris des déplacés, dans les rêves des jeunes, dans les silences des mères, des filles et femmes violées, dans les regards des soldats fatigués.
Lire le plan, c’est refuser les illusions :
– Illusion d’une paix sans justice,
– Illusion d’un développement sans équité,
– Illusion d’une diplomatie sans souveraineté.
C’est comprendre que chaque chiffre du budget doit correspondre à une vie améliorée.
Que chaque lettre d’un traité doit renforcer notre dignité.
Que chaque décision ici, dans cette chambre haute, doit résonner jusque dans les collines du Grand Kivu, de l’Ituri, les rives du Congo, et les ruelles de Kinshasa.
Notre pays est vaste, complexe, blessé mais vivant. Il ne demande pas des incantations, mais des actes lucides.
Il ne réclame pas des slogans, mais des engagements cohérents.
Honorables Sénateurs,
Nous avons le devoir de faire surgir l’ordre du chaos. Non pas par décret, mais par discernement. Non pas par domination, mais par incarnation.
Car si nous ne lisons pas le plan, d’autres le liront à notre place — et ce ne sera pas pour notre bien.
Alors, levons-nous.
Non pas pour survivre, mais pour faire vivre. Non pas pour imposer, mais pour servir. Non pas pour gouverner, mais pour incarner la vérité.
Que cette législature, la nôtre, soit celle du discernement. Que notre parole soit cohérente avec notre action. Et que notre nation, enfin, retrouve le fil de son propre destin. Derrière le Chef de l’Etat, au nom du peuple congolais, je nous interpelle.
Je vous remercie.
Sénateur Prof Faustin LuangaElu du Maniema
