Le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, en sigle CNSA, s’est réuni le mardi 28 octobre 2025 en session ordinaire hebdomadaire dans sa salle des réunions habituelle située dans la Commune de la Gombe, sous la présidence de Joseph Olenghankoy, son Président. Après avoir parcouru les deux points inscrits à l’ordre du jour lesquels étaient consacrés exclusivement à la cohésion nationale et au respect du cessez-le-feu, le CNSA recommande aux hautes autorités de l’Etat de profiter de l’occasion favorable en ce moment où l’attention de la communauté internationale est encore tournée vers les conflits de la République Démocratique du Congo en lui pressant à trouver des solutions pour une paix durable dans le pays et dans la région des Grands Lacs.
Ci-dessous, l’intégralité de son communiqué final.
COMMUNICATION DU CNSA N°045/CNSA/2025 du 28 octobre 2025
Vu la Résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée à sa 7910ᵉ séance le 31 mars 2017, prenant acte de la création du CNSA ;
Conformément à la Loi organique n° 18/023 du 13 novembre 2018 et aux chapitres V et VI de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016 ;
Le Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral, en sigle CNSA, s’est réuni le mardi 28 octobre 2025 en session ordinaire hebdomadaire dans la salle des réunions, sise Immeuble du Cinquantenaire, avenue Isiro n°28, Commune de la Gombe, sous la présidence de Monsieur Joseph Olenghankoy Mukundji, son Président.
Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
1. La cohésion nationale ;
2. Le respect du cessez-le-feu.
1. De la cohésion nationale
Le CNSA constate qu’en cette période si cruciale où notre pays a besoin de sa stabilité institutionnelle pour être capable de faire face aux multiples défis qui surgissent dans la vie de la Nation, les institutions provinciales, chevilles-ouvrières de l’Etat subissent une crise particulière par la déstabilisation systématique qui, non seulement paralyse leur fonctionnement mais aussi sape tous les efforts de développement de notre société toute entière.
Face à cette situation si dangereuse, le CNSA appelle les élus provinciaux ainsi que les membres de Gouvernements provinciaux à la conscience, à un sens élevé de responsabilité, à dépasser leurs intérêts particuliers et à taire les inimitiés et hostilités personnelles, partisanes et ethniques qui les opposent, pour privilégier le bien commun et le salut de la République ainsi que celui des populations dont ils ont reçu le mandat précis de veiller à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Dans le même ordre d’idées, le CNSA exhorte le Gouvernement de la République à exercer pleinement ses prérogatives dans le double objectif d’éviter l’exacerbation des conflits entre les autorités provinciales, tout en encadrant son action dans le strict respect de la Constitution et de la loi sur la libre administration des Provinces et des Entités Territoriales Décentralisées. Dans ce sens, le CNSA ne saurait trop demander au Gouvernement de veiller à ce qu’il n’y ait pas de tensions à l’intérieur des Provinces, au risque de porter atteinte aux efforts de recherche de la paix à laquelle s’attelle le Chef de l’Etat dans les processus de Washington et de Doha.
Par-dessus tout, le CNSA se réfère au Président de la République, Chef de l’Etat, qui « représente la Nation », « symbole de l’unité nationale », garant du « respect de la Constitution », pour « son arbitrage » par lequel « il assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions » (Article 69 de la Constitution), en veillant ainsi aux équilibres institutionnels assurés par la Constitution de la République au sein des institutions provinciales ainsi qu’entre celles-ci et le Pouvoir central.
Enfin, le CNSA ne peut pas ne pas constater que la cohésion nationale est largement tributaire du climat pacifique et de tolérance dans lequel devraient vivre nos populations ainsi que nos diverses communautés. A ce sujet, le CNSA a le regret de constater que les discours de haine et les actes d’intolérance se poursuivent impunément aussi bien dans la vie quotidienne que dans la vie politique. Une telle situation est nuisible non seulement pour la quiétude de notre peuple mais aussi pour le fonctionnement harmonieux que requiert toute politique visant la reconstruction et le développement de notre Pays. De plus, alors que le pays aspire à voir organisé le Dialogue National Inclusif considéré comme indispensable pour la restauration de la cohésion et de l’unité nationale, des tels discours et actes comme la suspension de partis politiques sont de nature à éloigner les uns des autres tous ceux qui devraient être les partenaires de ces assises de grand espoir.
A cet effet, le CNSA appelle les acteurs sociopolitiques, ainsi que leurs militants à faire preuve de retenue, à respecter la lettre et l’esprit des dispositions constitutionnelles et législatives de l’Etat, ainsi que le code de bonne conduite des partis politiques.
Il revient au Président de la République, Chef de l’Etat, de veiller à la légalité, au respect de la liberté d’expression et de l’exercice démocratique.
2. Du respect du cessez-le-feu
Le CNSA constate que malgré les engagements pris à Doha, les affrontements armés se poursuivent sur plusieurs lignes de fronts, entraînant des pertes en vies humaines et les déplacements massifs de la population, notamment les enfants.
Le CNSA invite les belligérants signataires de l’accord de Doha de respecter les engagements souscrits, ainsi que les droits humains et le droit international humanitaire.
Le CNSA recommande aux hautes autorités de l’Etat de profiter de l’occasion favorable en ce moment où l’attention de la communauté internationale est encore tournée vers les conflits de la République Démocratique du Congo et nous presse à trouver des solutions, de peur qu’elle ne nous tourne le dos et n’oublie la situation de la République Démocratique du Congo, comme c’est le cas pour la Somalie, le Yémen, … ce qui serait fort dommageable pour notre pays.
Que l’Eternel Dieu nous guide.
Commencée à 10 heures 40 minutes, la séance plénière a pris fin à 20 heures 20 minutes.
Fait à Kinshasa, le 28 octobre 2025