Pour ce qui est de la réouverture de l’Aéroport de Goma, annoncée lors de la Conférence de Paris sur la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a apporté toute la clarification possible. Lors de son intervention, dans une émission diffusée sur les antennes de la RTNC, le week-end dernier, il a indiqué que cette mesure, soutenue par la France, ne dépend nullement de l’AFC/M23, comme cela pourrait paraître, dans un contexte de manipulation à grande échelle, mais il s’agit plutôt d’un mécanisme approuvé par le Gouvernement congolais pour de besoins purement humanitaires.
‘’Je sais qu’il y a une grosse question qui revient souvent. C’est la question du couloir humanitaire, la question de la réouverture de l’aéroport de Goma pour permettre de réceptionner les biens dont on a besoin pour apporter l’assistance à nos populations. Il faut savoir que le secteur de l’aviation est bien organisé. D’abord, ce sont les Etats qui appartiennent à l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale. C’est pour cela qu’en République démocratique du Congo, le secteur aérien est géré à deux niveaux. Il y a le niveau politique avec le Ministère des Transports, mais nous avons la RVA qui gère tout ce qu’il y a comme infrastructures, nous avons l’Autorité de l’Aviation Civile qui gère les différentes autorisations. Il n’y a aucun vol qui peut venir sur le territoire de la RDC sans que, préalablement, il n’ait obtenu les autorisations ou qu’il n’ait transmis les identifiants de l’avion, le nombre de passagers. C’est après avoir présenté tous ces documents que l’AAC délivre le document qui permet de survoler le territoire congolais. Qu’on ne vous trompe pas, les avions sont guidés. Lorsque vous êtes dans l’espace aérien congolais, même si vous voulez atterrir à Goma, il y a des consignes. Les aéroports sont codifiés. Si ces pantins qui occupent les villes de Goma et de Bukavu avaient la légitimité, ils auraient déjà commencé à utiliser ces aéroports. Il n’y a aucun aéronef qui peut, dans ce contexte, atterrir à Goma’’, a clarifié le Ministre de la Communication et médias, dans son speech.
Pour lui, même temps de crise sécuritaire, les populations ont droit à l’assistance humanitaire nécessaire. Le Porte-parole du Gouvernement a confirmé l’engagement des autorités congolaises à autoriser la reprise du trafic aérien à Goma, mettant en garde les ‘’occupants’’ dans leur schéma d’asphyxie continue.
‘’En droit de la guerre, quel que soit le contexte, on laisse toujours un couloir pour apporter de l’appui à ceux qui en ont besoin. Ni le Rwanda, ni son fils préféré, le supplétif M23, ne peuvent s’opposer à la nécessité qu’il y a aujourd’hui d’apporter l’appui humanitaire à nos populations qui sont sur place. Ce qui va se passer, c’est qu’on va organiser des vols spécifiques avec des types d’appareils précis, en collaboration avec les humanitaires et les Nations Unies pour voir dans quelle mesure cette assistance pourra être apportée. Cela veut dire que s’il y a un avion qui doit décoller et qui doit atterrir dans cette partie-là, cet appareil doit se faire signaler au niveau de l’AAC avec tous les détails qu’il faut. On peut bien rêver. Même si on occupe l’aéroport de Goma illicitement, mais on ne peut pas être en droit de décider du trafic qui doit y être fait’’, a tranché le Ministre Patrick Muyaya Katembwe.
La Pros.