L’Assemblée provinciale du Kongo Central a tenu, ce mercredi 12 novembre, une plénière particulièrement attendue consacrée à l’interpellation du Gouverneur Grâce Bilolo sur la politique générale de son Gouvernement. Mais au terme d’un huis clos de plusieurs heures, aucun éclairage officiel n’a été donné, laissant entière la question du devenir politique du chef de l’Exécutif provincial.
Dès l’ouverture des travaux, l’Honorable Cerlain Gonda, initiateur de la procédure, a livré un exposé qualifié de « magistral » par plusieurs élus, rappelant la portée institutionnelle de l’interpellation dans l’exercice du contrôle parlementaire. Les échanges ont ensuite été ouverts à l’ensemble des députés présents.
Parmi les interventions remarquées, celle de l’honorable Guylain Mpanzu a mis en exergue la complexité du contexte politique local et national. « La situation politique de l’heure nous empêche d’avancer. Si nous optons pour un cas de refus, l’Assemblée provinciale n’aura comme seule possibilité que d’aller vers une motion de défiance, ce qui pourrait être contraire aux instructions venues de notre hiérarchie à Kinshasa », a-t-il averti, pointant les enjeux d’équilibre entre discipline politique et impératifs institutionnels.
Face à ces contraintes, l’élu a proposé une voie alternative, plaidant pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin de vérifier les allégations soulevées. « Comme l’interpellation devient caduque après les huit jours francs et que les deux Gouverneur et Vice-gouverneur se trouvent dans une situation d’empêchement, nous pouvons décider ici de constituer une commission d’enquête parlementaire », a-t-il estimé.
L’honorable Atou Matubuana, ancien gouverneur de la province, a pour sa part dénoncé avec vigueur l’absence de Grâce Bilolo et de son adjoint, qu’il considère comme un affront à l’égard de la représentation provinciale. « Le Gouverneur devait faire la part des choses entre Kinshasa et son Assemblée provinciale. Sa priorité devait être ici, devant les élus du peuple, pour répondre de ses responsabilités », a-t-il fustigé.
Face à la tension palpable dans l’hémicycle, le président de l’Assemblée provinciale a finalement ordonné un huis clos, permettant aux députés de délibérer à l’abri des caméras.
A l’issue de plus de sept heures d’échanges internes, aucune conclusion n’a été livrée au public. Le Rapporteur, Billy N’Tunga, a refusé toute déclaration, maintenant un silence total autour des résolutions prises — ou non — lors de cette séance.
Les élus provinciaux ont quitté l’enceinte parlementaire sans s’adresser à la presse, accentuant le climat de spéculations sur la suite du processus d’interpellation et sur les possibles rebondissements politiques.
A ce stade, le sort du Gouverneur Grâce Bilolo demeure entièrement suspendu aux délibérations internes de l’Assemblée provinciale, tandis que la population du Kongo Central attend, dans une grande expectative, les décisions susceptibles de redéfinir les équilibres politiques au sein de cette province stratégique.
Bosco Kiaka
