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La Paix se gagne. Et si cette guerre n’était pas une rébellion ?

Par La Prospérité
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(Par Moussa Kalema)

Et si cette guerre, celle qui déchire l’Est du Congo depuis plus de deux décennies, n’était pas une rébellion ?

Et si, derrière les kalachnikovs et les discours officiels, se jouait une bataille plus vaste : celle du contrôle silencieux du cœur énergétique de la planète ?

On parle souvent de conflit minier, d’instabilité régionale, de rivalités ethniques. Mais ces mots sont des écrans de fumée. Car ce qui se joue à l’Est du Congo dépasse nos frontières : c’est la lutte pour la maîtrise du futur.

Le Congo, cœur du monde oublié

Bien avant la colonisation, les anciens royaumes africains connaissaient déjà les rivières de feu et d’or du Congo. Nos ancêtres savaient qu’ils vivaient sur une terre d’abondance et de mystère. Le monde aussi le savait — mais il a préféré se taire, pour mieux attendre son heure.

Aujourd’hui, cette heure est revenue. Le cobalt, le coltan, le cuivre, le lithium, le niobium : ces minerais qui alimentent les voitures électriques, les smartphones, les satellites et les armées du futur, sont extraits du sol congolais. Le monde dépend du Congo, mais le Congo ne contrôle rien.

Ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas un simple drame africain.

C’est un système verrouillé, un cadenas économique mondial, dont la clé n’est pas à Kinshasa, ni à Lubumbashi, mais dans les capitales qui prétendent nous aider.

Le vrai visage de la guerre

Cette guerre n’est pas celle des milices. Elle n’est pas celle des provinces.

C’est une guerre d’influence, de flux, d’équilibres, où chaque balle cache un contrat et chaque massacre protège une transaction.

Les civils tombent, mais le système demeure.

Les accords se signent, mais les désirs des puissants restent les mêmes : garder le Congo sous tutelle sans le dire, faire de son chaos une stabilité rentable.

Voilà pourquoi cette guerre ne s’arrête jamais. Parce qu’elle n’est pas conçue pour finir.

L’heure d’une nouvelle conscience

Face à cette réalité, nous n’avons plus le droit de dormir.

Il faut que les Congolais se révoltent contre eux-mêmes, contre cette habitude de subir, d’attendre, de déléguer leur destin.

Il faut que les Africains fassent du Congo une cause commune, car celui qui sauvera le Congo sauvera l’Afrique.

J’en appelle à l’intelligence, pas à la violence.

J’en appelle à la science, pas aux armes.

J’en appelle à la mémoire, pas à l’amnésie.

J’interpelle les élites

J’interpelle les hommes et femmes de science :

Votre silence est complice. Transformez vos laboratoires en phares, éclairez ce que d’autres dissimulent.

J’interpelle les enseignants :

Que chaque salle de classe devienne un champ de résistance intellectuelle.

J’interpelle les étudiants :

Ne soyez pas la génération du désespoir, mais celle de la reconquête.

J’interpelle les médecins :

Soignez la nation blessée. Le Congo est un corps malade dont la guérison commence dans la conscience.

J’interpelle les magistrats et juristes :

Que la loi devienne un bouclier pour la souveraineté, pas une arme pour les puissants.

J’interpelle les paysans, agriculteurs, artisans :

Vous êtes les gardiens de la terre. Défendez-la comme on défend une mère.

Et j’interpelle aussi les artistes, journalistes, écrivains :

Vous êtes la mémoire vivante du peuple. Réveillez les consciences avant qu’on n’efface nos vérités.

Aux dirigeants de la RDC et d’Afrique

Je parle ici avec gravité et responsabilité.

Nos accords économiques sont devenus des pièges.

Nos partenariats, des dépendances déguisées.

Nos signatures, des chaînes.

À vous, dirigeants congolais et africains :

Relisez avant de signer. Réfléchissez avant d’engager.

Chaque document que vous paraphez dans le silence des salons dorés peut lier des générations entières dans le noir de la misère.

Le Congo ne doit plus être une monnaie d’échange entre puissances.

Il doit être un pôle de souveraineté, un modèle de lucidité, une école de vigilance pour toute l’Afrique.

Aux puissances du monde

Aux nations occidentales,

Aux puissances du BRICS,

Je dis ceci : Vous avez façonné un monde où la richesse d’un peuple dépend de son ignorance.

Mais le Congo s’éveille.

Et quand le Congo se lève, c’est le monde entier qui tremble.

Vous ne pourrez plus prétendre ignorer.

Vous ne pourrez plus dire : “Nous ne savions pas.”

Car cette guerre ne se terminera pas par un traité diplomatique.

Elle se terminera par le retour d’un trône — celui de la dignité retrouvée, de la souveraineté réaffirmée, et du savoir réarmé.

Conclusion : le Congo, ou le réveil du monde

Le Congo n’a pas besoin de pitié.

Il a besoin de vision, de courage et de mémoire.

Il doit redevenir ce qu’il a toujours été : le cœur battant d’un continent et le moteur caché du monde.

Le jour où le Congo comprendra sa valeur, le jour où chaque Congolais prendra conscience qu’il porte dans ses mains un fragment de l’avenir de l’humanité, ce jour-là, aucune puissance ne pourra plus décider à sa place. La paix se gagne non par des proclamations, non pas des simples souhaits et de lamentations et incantations sur tous les toits du genre ce à quoi se livre le pouvoir en place depuis plusieurs mois, plutôt par la capacité réelle de se défendre et se faire valoir pour survivre et se faire respecter.

Car au-delà des minerais, des frontières et des armes, ce qui est en jeu, c’est une vérité simple : le Congo n’est pas un champ de bataille. C’est un berceau.

Et celui qui contrôle le berceau, contrôle l’avenir du monde. Le monde d’aujourd’hui ne respecte pas les faibles, mais il ne méprise pas les petits : il méprise les ignorants.

La puissance politique du XXIᵉ siècle repose sur l’intelligence nationale — la recherche, la technologie, la maîtrise de la donnée, la production scientifique, et surtout la capacité d’interpréter le monde à partir de sa propre grille de lecture.

Moussa Kalema Sangolo-Zaku

Président National du Parti des Vertus Républicaines (PVR)

Membre du Bureau Politique du Front Commun pour le Congo (FCC)

Kinshasa, le 12 novembre 2025

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