Accueil » Procès Roger Lumbala : l’étau judiciaire se resserre autour de Jean-Pierre Bemba et ses complices.

Procès Roger Lumbala : l’étau judiciaire se resserre autour de Jean-Pierre Bemba et ses complices.

Par La Prospérité
0 commentaire

(Par le Professeur Florent Gabati)

C’est la première fois au nom de la compétence universelle s’arc- boutant sur le principe de poursuivre des personnes indépendamment du lieu où les crimes ont été commis, de la nationalité de leurs auteurs ou de celle des victimes que la Cour d’assises de Paris jugera un congolais pour complicité de crimes contre l’humanité et participation à une association de malfaiteurs. Ce procès aura lieu du 12 au 19 novembre 2025. Malgré les demandes d’extradition faites par la RDC pour les mêmes chefs d’inculpation en 2024 et 2025, la justice française n’a pas pris en considération ces requêtes compte tenu de l’état dégradé de la justice congolaise et de l’application de la peine de mort. Ceux des fanatiques ou partisans de Lumbala qui se mobilisent à Kinshasa pour exiger son extradition doivent se rendre à l’évidence que leur démarche apparaît comme un coup d’épée dans l’eau puisque la compétence extraterritoriale ne peut s’appliquer qu’en l’absence de poursuites engagées par la justice congolaise ou par la Cour pénale internationale (CPI). Au-delà du tableau noir justifiant le refus de l’extradition de Lumbala en RDC, il y a surtout ces facettes qui écornent l’image du système judiciaire congolais : son instrumentalisation par les élites au pouvoir et la corruption systémique qui sapent l’état de droit, érodent la confiance du public et favorisent l’impunité.

Aujourd’hui parmi toutes les questions que suscite ce procès, l’une paraît particulièrement importante, celle de la complicité de Jean-Pierre Bemba pour des crimes commis entre 1998 et 2003.

Mr Bemba doit répondre comme témoin selon les demandes de Lumbala et il faut relever que dans le rapport Mapping, un document de l’ONU recensant les atrocités commises entre 1993 et 2003 au Congo, les troupes du MLC de Jean Pierre Bemba sont bel et bien impliquées dans l’opération « Effacer le tableau » tout comme les miliciens appartenant au RCD-N de Roger Lumbala. Une arrestation de Jean Pierre Bemba ne peut être manifestement plus considérée comme relevant de la pure science-fiction. Par ce procès, nous pouvons souligner que le puzzle commence lentement à s’ordonner au meilleur moment pour celui qui se croit omnipotent en RDC, se faisant passer pour le chef des barbouzes de Félix Tshisekedi. Dans la jurisprudence de crimes contre l’humanité, un complice est exposé aux mêmes sanctions pénales que l’auteur principal. Il s’agit de la réclusion criminelle. Un complice ne peut pas être exonéré de sa responsabilité du seul fait qu’il ait agi sur ordre ou selon la loi.

Le contexte actuel doit interpeller les congolais sur les choix des animateurs politiques qui ne doivent plus être de repris de justice, de voleurs de la République pour exercer des hautes fonctions politiques. Le temps est révolu pour ne pas recycler des auteurs de crimes ayant échappé à la justice et accédé même à des postes de ministres, sénateurs.

In fine les alliances avec certains criminels de guerre tendent à perpétuer l’instabilité, l’impunité, l’inefficacité du gouvernement. D’ailleurs en RDC, des accointances avec ces seigneurs de guerre ont affaibli les capacités de nos Forces armées congolaises, leur professionnalisme. Elles ont créé une dépendance à l’égard des acteurs armés. Aujourd’hui il est impératif de changer des logiciels, car les charognards politiques ne garantissent pas l’avenir de la nation congolaise puisqu’ils contribuent à l’instabilité politique en créant des espaces pour certaines figures de pouvoir informelles.

You may also like

Laissez un commentaire

Quotidien d'Actions pour la Démocratie et le Développement

Editeur - Directeur Général

 +243818135157

 +243999915179

ngoyimarcel@ymail.com

@2022 – All Right Reserved. La Prospérité | Site developpé par wetuKONNECT