Un jalon crucial vient d’être posé dans la quête de la République Démocratique du Congo pour un environnement économique plus attractif et compétitif. L’atelier sur la révision du Code des Investissements, l’élaboration de la politique nationale des investissements et celle du climat des affaires s’est clôturé, hier, jeudi 13 novembre 2025. Lancées le mardi 11 novembre par le Ministre d’Etat, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo Mbwizya, ces assises de haute portée stratégique marquent une étape décisive dans la mise en œuvre de trois réformes majeures, voulues par le Gouvernement pour transformer structurellement l’économie nationale.
Piloté techniquement par l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI), sous la direction de sa Directrice Générale, Mme Rachel Pungu Luamba, ce chantier s’inscrit parfaitement dans la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’initiative bénéficie de l’appui financier et technique de la Banque Africaine de Développement (BAD) à travers le Projet d’Appui à la Relance de l’Economie Congolaise (PAREC), dont l’exécution est assurée par la Cellule d’Exécution des Financements en Faveur des États Fragiles (CFEF).
Durant trois jours, les participants, issus de l’administration publique, du secteur privé, des missions diplomatiques, de la société civile et du monde académique, se sont penchés sur la modernisation du cadre légal et réglementaire. L’objectif était triple, comme l’a rappelé le rapport final des travaux.
Premièrement, concernant la révision du Code des Investissements datant de 2002 et aujourd’hui obsolète, il s’agissait d’évaluer son efficacité en identifiant ses forces et faiblesses notamment, à travers le prisme des chaînes de valeurs sectorielles comme l’agriculture et le tourisme. Une recommandation phare a déjà émergé : le maintien du seuil d’éligibilité de 10 000 dollars pour permettre aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) de bénéficier des avantages du code.
Deuxièmement, pour l’élaboration de la politique nationale des investissements, l’accent a été mis sur un dialogue inclusif afin de recueillir les contributions de toutes les parties prenantes sur les priorités et les mesures à intégrer.
Enfin, pour la politique nationale du climat des affaires, l’atelier a permis de collecter les perspectives et propositions des différents acteurs pour assainir durablement l’environnement dans lequel opèrent les entreprises.
L’engagement ferme du Gouvernement
Dans son discours de clôture, le Ministre d’Etat Guylain Nyembo a exprimé la reconnaissance de la République envers les participants pour leur implication. «Le 11 novembre 2025, en ce même lieu, je prenais la parole devant vous pour lancer officiellement les travaux de cet atelier à triple émission, à savoir la révision du code des investissements, l’élaboration de la politique nationale des investissements et l’élaboration de la politique nationale des climats des affaires. Je rappelais alors l’engagement du gouvernement de la République de poursuivre sans relâche le processus d’assainissement de l’environnement des affaires avec comme objectif de renforcer sa compétitivité internationale, d’accélérer la croissance économique et d’améliorer les conditions de vie de nos populations. Fidèle à son engagement de promouvoir le dialogue public-privé et conscient du fait que la concertation, l’inclusivité et la transparence constituent le meilleur moyen de répondre efficacement à ce défi, le gouvernement de la République a tenu à ce que toutes les parties prenantes participent activement aux travaux de cet intérêt. Je vous exprime donc, au nom de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, chef de l’État, et Son Excellence, Madame la Première ministre, chef du gouvernement, et au mien propre, toute la reconnaissance de la République pour le travail que vous avez abattu durant ces trois jours », a-t-il souligné.
Le Ministre du Plan a rappelé le double enjeu de ces réformes. D’une part, offrir aux investisseurs la clarté, la cohérence et l’intelligibilité des textes, la transparence et la simplification des procédures et des coûts, une fiscalité incitative ainsi qu’un cadre institutionnel capable de garantir la sécurité juridique et judiciaire des affaires. D’autre part, s’assurer que l’Etat accueille des investisseurs citoyens dont les projets contribuent réellement aux objectifs de développement durable (ODD), au Plan National Stratégique de Développement (PNSD) et au Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T). Il s’agit, en somme, de rétablir l’équilibre entre les intérêts des investisseurs et l’intérêt général dont l’État est le garant.
Prochaines étapes : la matérialisation des réformes
Cette phase de consultation n’est qu’une étape. Le Ministre d’État a assuré que son ministère est pleinement mobilisé pour conduire la suite de ce processus avec dévouement, diligence et transparence.
La mission de concrétiser ces ambitions a été confiée au Cabinet Youmann Consulting Group. Mandaté par la CFEF, il est chargé de produire, d’ici la fin de l’année 2025, les trois livrables finaux : un projet de Code des Investissements révisé, un document de Politique Nationale du Climat des Affaires, et un document de Politique Nationale des Investissements. Ces textes seront ensuite soumis au processus d’approbation institutionnelle.
En déclarant clos les travaux, Guylain Nyembo a lancé un appel à la mobilisation générale : « Tous engagés, tous mobilisés pour planifier, pour moderniser et pour transformer des vies ». Un message fort qui sonne comme la promesse d’une nouvelle ère pour l’économie congolaise, plus ouverte, plus juste et résolument tournée vers l’avenir.
La Pros.