Plutôt que de mettre tout le monde d’accord pour un nouveau départ à l’UDPS, le congrès du parti présidentiel annoncé, sauf imprévu, le 15 décembre prochain, risque d’approfondir davantage le fossé déjà béant d’un fanatisme erroné. Une fois encore, la guerre de leadership entre le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya et son adjoint, Deo Bizibu.
Ces deux hauts cadres de l’UDPS ont réussi à bipolariser, à leur compte, ce parti. Si c’était à l’époque où l’UDPS était dans l’opposition, on aurait accusé le pouvoir d’instrumentaliser quelques cadres pour déstabiliser ledit parti. Aujourd’hui, que dire alors que l’UDPS a pris le pouvoir ? Qui veut déstabiliser l’UDPS ?
Visiblement, Kabuya et Bizubi n’ont pas pris à cœur les conseils de Félix Tshisekedi visant à recréer la cohésion mais bien plus, la confiance au sein du parti présidentiel pour la tenue prochaine d’un congrès apaisé. Ironie du sort, Kabuya et Bizibu se tiennent à nouveau au collet.
Et pour cause : la nomination controversée des membres de commissions techniques devant préparer le congrès extraordinaire prévu du 10 au 14 décembre 2025. Dans une correspondance, Déo Bizibu accuse Augustin Kabuya d’avoir gonflé de manière irrégulière les effectifs de deux structures stratégiques du processus.
Il s’agit de la première commission en charge de l’organisation du congrès qui serait passée de 75 à 184 membres. Tandis que la seconde chargée de la révision des statuts aurait été élargie de 50 à 132 personnes. Pour Bizibu, c’est une dérive manifeste, une manœuvre visant à rompre l’équilibre interne.
Décidé à cracher du feu, Bizibu a choisi d’ôter ses gants pour accuser, sans détours, Kabuya d’avoir non seulement gonflé les effectifs, mais également procédé à la nomination unilatérale des bureaux de ces commissions, en contradiction totale avec les instructions présidentielles du 19 au 20 septembre dernier.
Il revient à la haute autorité de l’UDPS de prendre des mesures qui s’imposent pour tenter de sauver les meubles. Si cette solution peut passer par l’interdiction de Kabuya Augustin et Bizibu Deo de se présenter à tout poste de commandement au cours dudit congrès, serait l’idéal avant d’aller plus loin jusqu’à exiger leur démission des postes qu’ils occupent actuellement au sein dudit parti.
Il est temps pour l’UDPS de se ressaisir avant l’hécatombe. Face aux enjeux actuels, ce parti présidentiel a vraiment intérêt à changer son fusil d’épaule afin de jouer pleinement son rôle dans la nouvelle configuration politique.
La Pros.