La séance plénière prévue ce lundi 24 novembre 2025 à l’Assemblée provinciale du Kongo Central n’a finalement pas eu lieu, faute de quorum. Ce report inattendu, causé par le retrait d’un groupe de 17 députés provinciaux ayant choisi de regagner leurs bases électorales, aurait pu relancer les crispations institutionnelles déjà perceptibles depuis plusieurs semaines.
Mais, le Bureau de l’Assemblée, réuni autour du rapporteur Billy Ntunga, semble vouloir amorcer une nouvelle dynamique, la relance du dialogue avec l’Exécutif provincial notamment, avec le gouverneur récemment absent à son interpellation.
Les élus dissidents accusent le nouveau bureau de l’Assemblée de mauvaise gestion et affirment qu’ils ne participeront plus aux plénières tant que leurs préoccupations n’auront pas été prises en compte.
Ils ont choisi d’annoncer leur retrait à l’extérieur de la salle, dans la Cour du bâtiment administratif, un geste que le rapporteur déplore :
« Nous avons constaté un mouvement pendant la vérification du quorum. Un certain nombre de collègues sont effectivement venus faire une déclaration dans la cour de l’Assemblée. C’est regrettable, car nous sommes là pour travailler pour la province et pour la République », a déclaré Billy Ntunga devant la presse.
Il rappelle que les députés provinciaux sont tenus par des règles de fonctionnement et auraient dû s’exprimer dans l’hémicycle, le jour même où ils étaient officiellement convoqués.
Parmi les arguments avancés par les députés frondeurs figure la crainte de sanctions disciplinaires. Une affirmation balayée par le rapporteur :
« Dans le projet d’ordre du jour, il n’était nullement question de sanctions. Nous n’étions pas réunis aujourd’hui pour cela. Ces arguments ne tiennent pas. »
Pour le Bureau, la priorité du jour était plutôt l’examen d’outils institutionnels essentiels restés en attente.
Face à ce climat crispé, Billy Ntunga a annoncé un élément important susceptible d’apaiser les tensions, une première rencontre prévue avec le gouverneur du Kongo Central, qui n’avait pas répondu à son interpellation lors de la dernière convocation de l’Assemblée provinciale.
Cette réunion, attendue dans les prochains jours, devrait permettre de : clarifier les incompréhensions entre les deux institutions ; discuter du retrait de certains députés ; relancer le fonctionnement normal des organes provinciaux ; établir une feuille de route pour les prochains travaux.
Pour plusieurs observateurs, ce tête-à-tête représente une occasion décisive pour éviter un blocage institutionnel prolongé et restaurer la collaboration entre l’Assemblée et l’Exécutif.
Alors que la province traverse une période marquée par des divergences politiques, le Bureau semble opter pour une approche de dialogue plutôt que de confrontation.
Le rapporteur insiste : l’objectif reste le service de la province, au-delà des intérêts partisans.
Ce premier échange entre le gouverneur et le Bureau pourrait ainsi ouvrir la voie à un nouvel équilibre institutionnel, indispensable pour la poursuite des réformes, l’examen des projets en cours et la stabilité politique du Kongo Central.
Bosco Kiaka