L’Assemblée provinciale du Kongo Central a été interpellée ce mercredi 26 novembre par une motion d’information percutante de l’honorable Pitshou Nkongo Kinsala, député provincial élu de Kasangulu, concernant la dégradation alarmante de la rivière Lukaya et les risques accrus pesant sur les habitants riverains.
À travers cette intervention, l’élu de Kasangulu a placé la protection de l’environnement, le respect des normes d’exploitation et la sécurité des populations au cœur du débat institutionnel.
Une carrière qui menace un écosystème vital
Selon Pitshou Nkongo, l’exploitation de la carrière de moellons et de caillasses connue sous le nom de FCC, située à proximité immédiate de la rivière Lukaya, provoque des nuisances graves qui affectent directement la vie des citoyens et l’équilibre naturel de la zone.
« Les tirs d’explosifs déclenchent des vibrations qui fissurent les maisons, cassent les vitres et mettent en péril la sécurité des habitants. La population vit sous la menace permanente », a dénoncé le député.
En plus des dégâts matériels, l’élu a alerté sur la pollution accélérée de la Lukaya, une rivière essentielle à l’approvisionnement en eau, aux activités agricoles et à la pêche dans plusieurs localités du territoire de Kasangulu.
Une rivière polluée, des communautés en danger
Dans sa motion, Pitshou Nkongo a insisté sur la détérioration visible de la qualité de l’eau et les plaintes répétées émanant des communautés locales.
« La rivière Lukaya se dégrade sous l’effet des déchets issus de cette carrière. Les habitants, les associations locales et les organisations environnementales ne cessent de signaler le danger », a-t-il alerté.
Pour lui, cette exploitation anarchique représente un risque écologique majeur, mais aussi un danger social, notamment à cause de la fragilisation des habitations exposées aux explosions régulières.
Sensible à la gravité du dossier, le président de l’Assemblée provinciale, Victor Nsuami Mpaka, a salué la vigilance de l’élu de Kasangulu et annoncé l’ouverture d’une enquête institutionnelle.
« L’Assemblée va diligenter une enquête sérieuse pour établir les responsabilités et proposer des mesures adéquates. La sécurité de nos populations et la protection de l’environnement sont des priorités », a-t-il déclaré en plénière.
Une commission spéciale et temporaire composée de députés et d’experts techniques sera dépêchée sur terrain pour évaluer les dégâts, rencontrer les parties prenantes et produire un rapport complet accompagné de recommandations.
Avec cette nouvelle intervention, l’honorable Pitshou Nkongo confirme son rôle de vigile environnemental et social au sein de l’Assemblée provinciale. Connu pour ses prises de parole incisives et son engagement en faveur des droits des communautés, il place une fois de plus la protection de Kasangulu au centre de l’action publique.
Ce dossier Lukaya pourrait devenir un cas test pour la province en matière de gouvernance environnementale et d’encadrement des carrières minières artisanales.
Bosco Kiaka
