La société civile congolaise s’engage dans une nouvelle dynamique à l’issue d’un atelier. Maître Patient Bashombe, aux côtés de plusieurs acteurs majeurs du secteur, a lancé le jeudi 27 novembre à Kinshasa les travaux d’élaboration du “Manifeste citoyen de la société civile”, un document de référence destiné à unifier la vision, les priorités et le plaidoyer des organisations citoyennes du pays.
L’atelier, qui marque le début d’un processus participatif s’étendant jusqu’au mois de décembre, réunit des représentants de la société civile des 26 provinces ainsi que des membres de la diaspora. L’objectif est de : doter la société civile d’un manifeste structurant, capable de guider son action collective face aux nombreux défis nationaux.
Une initiative portée par le Comité de crise pour la paix et la sécurité en RDC
Cet effort est conduit par le Comité de crise pour la paix et la sécurité en RDC, coordonné par Maître Patient Bashombe, reconnu pour son engagement en faveur de la paix, du dialogue et du renforcement citoyen. Plusieurs acteurs issus de diverses organisations ont répondu présents à l’appel pour participer à ces travaux préparatoires.
Dans son mot d’ouverture, Me Bashombe a salué la mobilisation de ses pairs et les a encouragés à travailler dans un esprit de responsabilité et de vision commune.
Les organisateurs estiment que ce processus arrive à un moment crucial pour la République démocratique du Congo. Face aux crises multiformes qui secouent le pays, la société civile veut proposer une orientation claire.
Dans son interview, maître patient Bashombe s’est dit très satisfait du lancement avec la participation active des membres de la société
« Nous sommes très conscients de la situation de crise que traverse notre pays. C’est un moment historique, et il nous a semblé opportun de définir une vision de la société civile pour le renouveau de la RDC, afin d’éviter son effondrement », a déclaré Me Patient Bashombe.
Le « manifeste citoyen » sera élaboré à travers une approche inclusive : provinces, organisations locales, experts citoyens et diaspora seront mis à contribution.
Me Bashombe envisage une vision à long terme :
« Nous pensons qu’à l’horizon 2060 ou 2063, nous devons pouvoir présenter une image claire de l’émergence de notre pays. »
Une réflexion sur les Objectifs de développement durable
Le coordonnateur a également souligné que la RDC risque de ne pas atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) fixés à l’échelle internationale.
« Dans cinq ans, l’évaluation sera faite, et nous n’aurons pas suffisamment d’éléments pour y répondre favorablement. Toutefois, nous devons nous racheter en développant une vision claire de ce que nous voulons pour le Congo jusqu’en 2060-2063 », a-t-il plaidé.
Une initiative apolitique
Me Bashombe a tenu à préciser que cette démarche n’est ni liée à l’opposition politique ni à la majorité.
« Nous sommes la société civile. Nous réfléchissons en tant que peuple et voulons nous doter d’un document pour regarder dans la même direction et imposer notre vision devant les acteurs politiques. »
Des recommandations émergent déjà prononcées au cours des échanges, les participants ont évoqué plusieurs défis et plaidé pour que le futur manifeste serve de référence pour le gouvernement et les partenaires internationaux, reflétant les aspirations de la population à travers ses syndicats et organisations citoyennes.
Beaucoup ont salué cette initiative “louable” qui vise à renforcer l’impact du plaidoyer citoyen et à mieux structurer les propositions de la société civile.
Chaque organisation participante dispose de temps jusqu’à la fin du mois de décembre pour soumettre ses recommandations. Une équipe technique sera chargée d’harmoniser les contributions et de préparer une version consolidée du manifeste.
Une présentation publique est prévue à l’issue du processus, marquant une étape importante dans la consolidation du rôle de la société civile comme force de proposition dans la gouvernance nationale.
Bosco Kiaka