La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a lancé, le jeudi 18 décembre 2025 à Kinshasa, une Journée de réflexion de haut niveau RDC–Etats-Unis. Une rencontre co-organisée avec la Chambre de commerce américaine en RDC (AmCham) et l’Ambassade des États-Unis, autour d’un thème révélateur des priorités actuelles : « Partenariat RDC–USA : défis, opportunités et nouvelles dynamiques d’investissement »
Cette journée s’inscrit dans le prolongement direct du Forum économique USA–RDC tenu à Washington. Elle traduit, selon les organisateurs et les signaux politiques envoyés au cours des échanges, la volonté du Gouvernement Suminwa d’élever la relation économique RDC–Etats-Unis à un palier plus opérationnel, en l’arrimant à des objectifs concrets : investissement privé responsable, création d’emplois et croissance durable.
A Kinshasa, le message est clair : la RDC ne veut plus seulement être perçue comme un “pays d’opportunités”, mais comme un espace d’affaires structuré, lisible et compétitif, capable d’accueillir des capitaux productifs et de sécuriser les engagements à moyen et long termes.
Réformes structurelles : la confiance comme monnaie d’entrée
Au centre des discussions, la question du climat des affaires et des réformes structurelles revient comme un impératif. Pour attirer davantage d’investissements, le Gouvernement met en avant la nécessité de renforcer la confiance des opérateurs économiques, en misant sur un environnement plus stable, prévisible, et soutenu par des mécanismes de suivi.
Dans son intervention, la Première Ministre a résumé la philosophie recherchée :
« Attirer les investisseurs, c’est offrir un environnement stable, prévisible et orienté vers des résultats mesurables. » Une formule qui sonne comme un engagement politique : désormais, la performance devra se démontrer, s’évaluer et se corriger.
Autre axe majeur : la consolidation d’un dialogue public–privé institutionnalisé. Pour l’exécutif, il ne s’agit plus de multiplier les rencontres ponctuelles, mais de bâtir des cadres réguliers où les préoccupations des entreprises à l’instar de la sécurité juridique, la fiscalité, les procédures, l’accès aux marchés, et les infrastructures, peuvent être traitées avec méthode et continuité.
Dans un contexte où la compétitivité se joue aussi sur la rapidité administrative et la stabilité des règles, le dialogue devient un outil de gouvernance économique : il permet d’anticiper les frictions et de transformer les annonces en réformes applicables.
La Journée de réflexion a aussi rappelé une évidence économique : la paix et la stabilité demeurent des leviers décisifs d’attractivité. Sans sécurité, pas de projection industrielle; sans stabilité, pas de financement durable. Le message porté à Kinshasa vise donc à replacer la question sécuritaire au cœur de la stratégie d’investissement, non comme un dossier isolé, mais comme une condition structurante de la croissance.
Marché régional élargi
Enfin, l’un des arguments clés mis en avant est celui des opportunités d’investissement dans un marché régional élargi. La RDC, par sa position géostratégique, ses ressources et sa profondeur de marché, entend se présenter comme une plateforme : investir en RDC, c’est aussi accéder à une dynamique régionale, à des chaînes de valeur en construction et à des débouchés plus vastes que le seul marché national.
En réunissant Gouvernement, partenaires américains, AmCham et acteurs économiques, Kinshasa cherche à produire un signal de confiance : celui d’un pays qui veut dialoguer, réformer, sécuriser et mesurer ses résultats. Cette séquence RDC–Etats-Unis, dans la continuité de Washington, apparaît comme une tentative de passer du discours d’opportunité à la logique de projets, avec des investissements capables de créer de l’emploi, de soutenir l’innovation et d’ancrer une croissance durable.

Nathan Mundele