(Par Prof. Florent Gabati)
Il est aujourd’hui indéniable que la guerre à l’est du pays fait exploser les fondamentaux de la constitution congolaise au point que les notions de l’intégrité territoriale, de la souveraineté de la RDC ne demeurent que fictives, irréelles par leurs effets. Cette conflagration a effacé la nation de l’État et crée un champ des ruines politiques. De Mobutu à Joseph Kabila, jamais la RDC a été plongée dans un tel gouffre enchaînant de graves turbulences politiques et l’effondrement de l’État-nation. Ce qui est en train de s’accomplir en ce moment à une vitesse grand V préoccupe tous les congolais du fait que des milliers de familles dépourvues de tout ont fui dans des pays voisins et l’on ne peut plus continuer à crier au loup sans une réelle volonté politique de changer de paradigmes de gouvernance politico-économique, sécuritaire.
Depuis l’ascension de Félix Tshisekedi au pouvoir, la RDC n’est jamais sortie de cette naïveté politique et continue dans des logiques mortifères. Concernant les crises que vivent les congolais, le chef de l’Etat n’a jamais compris qu’il fallait les résoudre de manière unie, ce qui permettrait à tous les congolais sans exclusion de se tenir ensemble. Au-delà de toutes les inquiétudes sécuritaires, géopolitiques, économiques, l’on peut être conduit à dire que le saut vers l’inconnu de la RDC est aujourd’hui encore plus important qu’hier.
Il est évident que le pessimisme des congolais continue à s’aggraver quant à l’avenir de leur pays au regard de la fiabilité de récents accords de paix dont certains passent leur temps à surfer sur la vague des critiques pour gagner l’adhésion. Comme nous l’avions souligné ultérieurement, ce sont les congolais eux- mêmes qui demeurent comptables des conflits armés à l’est du pays, des facteurs plus internes qu’externes ont généré tous ces conflits armés et la guerre à l’est du pays. C’est dans cette optique que les experts Judith Verweijer et Christoph Vogel dans « The New Humanitarian » affirment que pour résoudre la problématique des groupes armés en RDC, il faut abandonner de mettre en vigueur les causes extérieures, exogènes. Les congolais sont tenus pour les premiers responsables. On aurait évité en amont toutes ces turbulences si les arrivistes actuels au pouvoir avaient compris les paradigmes de « Gouverner, c’est prévenir » et de « Si vis pacem, para bellum ». Cette lucidité politique permettrait d’obtenir une résilience pour ne pas dépendre des autres et devenir fort dans ce monde qui bascule où seul le langage de force ou rapport de force détermine les politiques Géopolitiques. Mais Cette crétinerie politique n’a pas appréhendé ces nouvelles dimensions et s’est appuyé comme des vassaux pour demander de l’aide de certains partenaires africains et aujourd’hui américain. D’ailleurs comprenez la déclaration de Donald Trump lorsqu’il s’est exprimé le 9 décembre : « ils m’ont dit : s’il vous plaît, venez prendre nos minerais », là c’est le comble de vassalité et de la médiocrité politique du président congolais. C’est pourquoi nous ne cessons de parler du bradage de nos ressources. D’ailleurs d’aucuns parlent de la subtilité des accords, de la supercherie politico-économique. Conformément au Titre VI de la constitution concernant les traités et accords internationaux en son article 216, pourquoi les députés nationaux n’ont pas été consultés pour examiner si ces accords sont-ils Attentatoires aux intérêts de la RDC ? Si les patriotes congolais parlent des limites de ces accords de paix et de prospérité, il y a des facteurs efficients qui le justifient. Une paix durable en RDC passe par des accords inclusifs de tous les congolais sans exclusion de certains congolais, des responsables des ONG, de l’Église catholique qui joue un rôle sociétal très important dans le contexte de la RDC depuis l’indépendance. Dans ce registre des accords faits sans tenir compte des spécificités de chaque pays, qu’en est-il aujourd’hui des accords de paix signés entre le Cambodge et la Thaïlande sous l’égide du président américain ?
Malheureusement les deux pays poursuivent les combats aujourd’hui qui entraînent plus de 800.000 personnes déplacées. Malgré la déclaration du président américain affirmant vendredi que les dirigeants de ces pays avaient accepté une trêve après un coup de téléphone de sa part, le gouvernement thaïlandais a démenti et les combats se poursuivent.
Le saut vers l’inconnu se poursuit avec cette morosité politique qui continue à faire beaucoup des dégâts en RDC. Trois mois après la condamnation de l’ex président Joseph Kabila à mort, nous entrons dans une forte période d’instabilité politique, voire même des turbulences politiques avec les arrestations de Ramazani Shadary, de son fils Paul Ramazani ce jeudi 18 décembre 25, de plusieurs généraux et autres officiers supérieurs des FARDC et de l’enlèvement selon certaines sources du président de la Ligue de Jeunes de l’Ecidé Mr Kwilu Beni Mingi. Tout cela fragilise davantage la cohésion nationale et enfonce la RDC dans un état plus pernicieux. Nous pouvons affirmer que ça pue avec Tshisekedi et on ne peut que prendre son sac pour vomir. Ces arrestations aux méthodes de terrorisme d’État nous rappellent des vieilles pratiques de périodes les plus hideuses de la guerre froide. Ce sont des spasmes d’un régime en perdition cédant aux délires d’un vampire.
Quant à la population congolaise, la prospérité dont on parle dans les accords de paix ne peut être qu’un leurre. Aujourd’hui la pauvreté en RDC a atteint des proportions incommensurables. Au seuil de l’année 2026, le pays entrera dans une situation politico- économique, sécuritaire inédite de « TERRE INCONNUE ».
Comme la situation politico-sécuritaire est trop grave au regard de la guerre, de la menace des milices Mobondo à la porte de Kinshasa, du contexte politique très tendu, tous les signaux n’augurent en rien des horizons meilleurs pour les congolais.
Dans cet environnement nauséabond des enlèvements politiques ou des arrestations arbitraires, d’aucuns pensent qu’il n’est plus permis d’envisager des solutions de cohésion nationale. Un président en qualifiant ses propres soldats des clochards tire un missile à l’intérieur de la maison Palais de la Nation en provoquant une explosion avec des dégâts collatéraux. Jusqu’où ira le naufrage politique du pays ?
Le moment est donc arrivé pour réfléchir sur le sauveur du pays, un leader qui aura la capacité de répondre aux défis majeurs de notre société et de permettre à la RDC de retrouver sa souveraineté, l’intégrité territoriale. Il faut un congolais charismatique incarnant un leadership fort. Il devra fédérer le peuple autour d’action collective sans exclusion et nettoyer de la classe politique tous ceux qui s’arc-boutent sur les politiques du machiavélisme