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En perspective des élections 2023 : «Félix TSHISEKEDI face au fiasco de la politique du «Grand remplacement culturel et social»

Par La Prospérité
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 *Voies et moyens pour la reconstruction d’une idéologie politique de la responsabilité  et  d’une culture mentale globalement émancipatrice en République Démocratique du Congo ».

*‘’Le « Remplacisme » est un courant philosophique qui met en garde contre la perte de son identité culturelle, en prônant le « retour » à la culture d’origine comme projet de transformation et de développement. Dans le cas présent, je demande au Chef de l’Etat -, non pas un poste,  ni une fonction,  ni encore moins une Jeep (haut de  gamme)  ou un compte en banque, le peu qu’il me paie déjà comme professeur d’universités me suffit amplement,  même si ce n’est jamais suffisant au regard des recherches engagées et d’autres exigences et motivations scientifiques et académiques, je comprends, le pays étant très grand, il n’y a pas que les professeurs auxquels l’Etat devait augmenter le salaire -, mais qu’il prenne en compte ce « nouvel » idéologisme,  s’il veut vraiment transformer et développer son pays, se faire réélire en 2023,  voire en 2028 et surtout s’il veut marquer une empreinte indélébile de son passage à la tête de la République Démocratique du Congo (eloko ya makasi, yoka biso eeeh)’’, écrit noir sur blanc, dans une nouvelle  Tribune sous forme d’analyse somme toute critique et empreinte de sens de patriotisme et de responsabilité, M.  Antoine-Dover Osongo-Lukadi, Habilité à Diriger des Recherches de Philosophie (Post-docteur, Université de Poitiers/France), Docteur en Philosophie et Lettres (Université Catholique de Louvain/Belgique),  Professeur d’Universités, Membre de l’Association des Philosophes Américains (APA)-2007 et, enfin, Directeur-Editeur des Maisons et Revues Internationales-IFS-RFS/,CRPIC-RPp (RPSP).

Tribune de réflexion libre

«Félix TSHISEKEDI face au fiasco de la politique du «Grand remplacement culturel et social»

*Voies et moyens pour la reconstruction d’une idéologie politique de la responsabilité  et  d’une culture mentale globalement émancipatrice en République Démocratique du Congo ».

0. Une note appropriée

Quand je parle de la politique du « Grand remplacement culturel » pour la République Démocratique du Congo (RDC), que Félix TSHISEKEDI président de la république devrait appliquer pour la transformation et le développement de son pays, j’attends la supplantation de la culture euro-occidentale par la culture afro-congolaise d’origine. Le Maréchal Mobutu l’avait tenté au travers son recours à l’authenticité, qu’il a malheureusement transformé pour sa grandiloquence, son culte de la personnalité et de la falsification de l’histoire matérielle et immatérielle de la république du Zaïre de l’époque. L’attachement à sa culture, sa connaissance est un grand pas pour sa propre connaissance, transformation et développement. L’assimilation et l’acculturation culturelles ne peuvent permettre à une nation, à un peuple de se forger une identité. Ne pas être capable de décider par soi-même ne peut transformer ni développer un homme. C’est pour cette raison qu’en Chine, à titre d’illustration, la langue de la transformation et du développement n’est ni le français ni l’anglais ni l’allemand ni l’espagnol ni le néerlandais ni encore moins e portugais, mais plutôt le chinois, c’est pareil pour le Japon, l’Inde, l’Israël, les arabes.

En effet, « la culture, disait Emile Henriot est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié ». La culture est le fondement de la société. Elle façonne l’homme politiquement, économiquement, socialement, techniquement, numériquement. C’est la raison pour laquelle « Il n’y a pas d’homme cultivé. Il n’y a que des hommes qui se cultivent, affirme Maréchal Foch ». Une bonne culture dans une société façonne une bonne société et un homme équilibré et serein. Une mauvaise culture produit des effets contraires impulsifs, dépressifs. La culture peut, étymologiquement, avoir quatre acceptions possibles premièrement enrichissement de l’esprit par des exercices intellectuels ; deuxièmement connaissances dans un domaine particulier : Elle a une vaste culture médicale ; troisièmement ensemble des phénomènes matériels et idéologiques qui caractérisent un groupe ethnique ou une nation, une civilisation, par opposition à un autre groupe ou à une autre nation : La culture occidentale ; enfin quatrièmement, philosophiquement entendu et parlant, développement de l’humanité de l’homme par le savoir, dans un groupe social, ensemble de signes caractéristiques du comportement de quelqu’un (langage, gestes, vêtements, etc.) qui le différencient de quelqu’un appartenant à une autre couche sociale que lui : Culture bourgeoise, ouvrière,ensemble de traditions technologiques et artistiques caractérisant tel ou tel stade de la préhistoire.

C’est ainsi comme entrée en matière, la question est de savoir entre ces quatre acceptions précédentes circonscrivant le concept de culture, laquelle conviendrait le mieux aux Africains noirs et aux congolais démocratiques en particulier ?  De mon point de vue, j’adopterais la troisième et la quatrième acceptions.

Elles m’intéressent au plus haut. Si elles m’intéressent c’est en ce qu’elles mettent l’accent d’un côté sur la capacité culturelle d’un peuple à recourir aux phénomènes matériels et idéologiques qui font sa spécificité, son individualité, c’est-à-dire sa civilisation et d’un autre côté quand ce peuple exhibe fièrement ses signes caractéristiques de son comportement au travers son langage, ses faits et gestes, ses vêtements ; bref ses manières d’être et manières d’agir. Evidemment c’est les deux voies ou acceptions culturelles que je conseille à l’homme subsaharien. Difficile et consternant donc de constater le mépris et la méprise de l’homme africain noir pour sa propre culture, autrement dit par rapport à ce qu’il est lui-même en propre ! La méprise tire sa source de la méconnaissance de sa propre culture. Le mépris est la conséquence directe de sa méprise. Alors à défaut de connaître sa culture, il porte sa préférence à la culture étrangère, de préférence la culture occidentale lui imposée pourtant par l’esclavagisme et le colonialisme. Dans la routine, il s’y habitue et s’y valorise. Parler français, anglais, allemand, espagnol, portugais, s’habiller, manger, danser ; bref vivre, faire, agir comme l’homme euro-occidental est inexorablement gage de culture ; culture qu’il entend mais malencontreusement comme « civilisation » et donc alphabétisation. Alors que ce n’est pas cela culture ; celle-ci désignant retour à son origine conceptuelle en tant que nature et agriculteur. L’homme de culture ne devait plus être au Congo-Kinshasa un « Cultura animi », c’est-à-dire un « esprit cultivé », mais au contraire quelqu’un qui cultive la, nature, autrement dit un agriculteur.

1. « Je vote, donc, je suis »

D’où,  dans le même ordre d’idées et chemin faisant, il me sied d’évoquer les mots d’Oswald Spengler, un auteur et philosophe allemand de toute ma préférence pour bien motiver ma démarche, surtout quand il dit qu’on ne nous sert pas l’histoire sur un plateau d’or, car elle est toujours à élaborer, à écrire et à faire sans cesse : « L’histoire signifie que quelque chose arrive, devient autre qu’il n’était : cela veut dire que la contradiction et la résistance se manifestent, demandent à être vaincues et agissent à nouveau. L’histoire est donc lutte, peu importe entre quelles forces. Là où n’est pas la résistance, il ne se passe rien ». Car la dure nécessité de la guerre dresse des hommes. C’est grâce à des peuples et contre des peuples que des peuples atteignent leur stature de grandeur intérieure ». On doit se battre. Rien n’est donné. Tout est à prendre, à arracher, la plupart de temps au sacrifice de notre vie. Il ne faut pas attendre. Il n’y a pas de cadeau. Le comprendre, c’est être historien de son histoire d’abord et celle des autres ensuite. Ainsi « Que l’on tienne pour « sens » et « but » de l’histoire le progrès, la technique, la « liberté », le « bonheur du nombre », ou bien l’épanouissement de l’art, de la littérature et de la pensée, cela n’a guère d’importance. Dans un cas comme dans l’autre, on n’a pas perçu que le destin, en histoire, dépend des forces tout autres et plus robustes. L’histoire des hommes est la guerre de la guerre ». Avant d’ajouter comment celui qui ne vit pas l’histoire telle qu’elle est, c’est-à-dire tragique, secouée par le vent du destin, donc, aux yeux des idolâtres de l’utilité, absurde, sans but ni morale – celui-là n’est pas non plus capable de faire l’histoire … La vie de l’individu n’est importante pour nul autre que lui-même : qu’il veuille fuir hors de l’histoire, qu’il veuille lui sacrifier, c’est cela seulement qui importe.

Pour être précis, je tiens à dire que mon analyse est une exhortation à Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo pour mieux faire.  Il ne s’agit pas que d’un inventeur mais aussi d’un état de lieux sur son premier mandat à la tête de la République Démocratique du Congo (RDC). Un inventeur qui chemine comme une autopsie corrective «idéologico-pragmatico-révolutionnaire » pouvant le conduire à une victoire certaine en 2023 voire en 2028 en cas de troisième mandat. Ce qui m’amène à réfléchir et de me poser cette question : le bilan de Félix Tshisekedi à l’aube de sa dernière année de son premier mandat au sommet du pouvoir en République Démocratique du Congo est-il positif ou négatif ?

A cette question évidemment les réponses varieront selon les appartenances et couleurs politiques voire tribales, ethniques, claniques. Parce qu’en Afrique, et c’est plutôt culturel-ce qui n’est nullement péjoratif, à mon sens,  d’une manière générale et au Congo-Kinshasa en particulier, la personnalisation, la tribalisation, l’ethnicisation, la clanisation et la particrasisation du pouvoir n’est ni une surprise,  ni encore moins une aberration, mais plutôt une légitimation, une normalisation. Parce qu’une fois de plus, le vote est et reste encore et toujours sociologique. Nous votons et soutenons le frère, la sœur, le père, la mère, simplement parce qu’on est de sa famille et vice-versa. C’est pour cette raison, sans transition, que plusieurs politiciens ont transformé leurs mandats politiques en officine d’offres d’emplois pour les membres de leurs familles biologiques respectives au détriment et au mépris des principes nationalistes et patriotiques que réclame à cors et à cris un Etat de droit.

C’est ainsi et pour revenir à ma question de tout à l’heure, me sied-t-il de reconnaître, au regard des circonstances et de l’état de lieux depuis sa passation du pouvoir avec le Raïs Joseph KABILA KABANGE, le fils légitime du très respecté et loué, le grand camarade  Mzee Laurent-Désiré KABILA, que le bilan de FATSHI-BETON fils adoubé du défunt sphinx de Limete est plutôt et malgré tout mi-figue mi-raisin, c’est-à-dire,  relativement convaincant.

Reste que globalement constaté le bilan de Félix TSHISEKEDI à la tête de l’Etat congolais est malgré tout positif. Je m’explique : il a presque beaucoup fait dans tous les domaines et secteurs de la vie étatique où on l’attendait. Il a réhabilité les routes principales et secondaires du pays, refait l’échangeur de Limete figure de la ville-province de Kinshasa, installé un véritable Etat de droit (malgré une justice encore fidèle aux deux poids deux mesures), démocratisé les institutions tant publiques que privées, donné la parole et la liberté d’expression à qui veut (au point que jamais de mémoire un président n’a été autant insulté, humilié, raillé, injurié, méprisé que Félix TSHISEKEDI). Pourtant grand influenceur d’opinions, on l’a vu derrière tous les sports organisés et pratiqués dans son pays, en s’y affichant comme leur premier supporter, « banalisé » la fonction présidentielle en se rendant à toutes les cérémonies festives (fêtes de mariages) ou mortuaires (deuils) ; une proximité populaire inédite hélas très mal comprise par l’opinion qui s’est mise à le railler ; enfin participer activement au désenclavement de son pays en la faveur des plusieurs voyages dont le but essentiel n’était pas touristique mais de vendre l’image positive et d’ouverture de la RDC auprès des pays partenaires

Malheureusement,  ce bilan est resté truffé et noyé dans des erreurs structurelles qui ne lui ont pas permis d’être visible. Ces erreurs sont au nombre de quatre : premièrement ce que j’ai appelé le déficit idéologique en matière de la politique du « Grand remplacement culturel », deuxièmement la paupérisation de l’UDPS et de ses militants, troisièmement l’impuissance de l’institution présidentielle, et quatrièmement, enfin, le déclin des ministères régaliens ou ministères de souveraineté (Affaires étrangères et Coopération internationales),Affaires intérieures et sécurité du territoire national, Défense nationale, Anciens combattants, Police nationale, Services de renseignements), Justice et garde des sceaux, Communication et médias, Economie et Agriculture, Culture, Arts et jeunesse, Enseignement Supérieur, Universitaire et Recherche scientifique…). Comme je le montrerai dans un moment, le deuxième échec sur le déficit idéologique portant sur la politique du « Grand remplacement culturel » est le plus grave. Le fait d’avoir raté ce virage est ostensiblement très méprisable pour son premier mandat. Conséquence, le président de la république a dû passer son temps avec ses conseillers pour la plupart inexpérimentés et donc non-avertis à la chose politique voire simplement incompétents, dans la suspicion complotiste  sur des coups d’Etat soit réels soit imaginaires juste pour traquer des vrais ou faux opposants qu’il fallait jeter en prison, mais en réalité, commente-t-on ci et là pour impressionner l’opinion et dans l’entre-temps pour camoufler leurs ratés au plan politique, économique, social, technologique voire culturel. J’ai entendu personnellement les gens ici au pays et en dehors parler de l’installation d’un régime de distraction de l’opinion publique ! C’est méchant effectivement, après tout ce que FATSHI-BETON a entreprit en quatre ans à la tête de la magistrature suprême. Mais malgré tout c’est à lui de répondre aux attentes du peuple et de l’opinion internationale, en exhibant des résultats concrets sur leur quotidien tant social que sécuritaire.

Mais,  très délicate est la situation dans laquelle se trouve le président de la république qui, entouré des « sapeurs-pompiers » (les jouisseurs venus du FCC et de la « diaspourie ») ne lui rendent pas l’apport qu’il aurait dû attendre d’eux. Ceux-ci, en effet, n’ont pas arrêté de se distinguer dans les détournements des deniers publics, dans l’exhibitionnisme et exubérance bourgeois, etc. Pendant ce temps aucun génie, aucune intelligence probatoire pour conseiller réellement le chef de l’Etat sur les vrais enjeux et priorités concernant les aspects de la vie politique, économique, sociologique, technologique et évidemment culturelle (cette dernière étant l’englobant des concepts qui la précèdent), qu’exige tout véritable pouvoir responsable hier, aujourd’hui et demain.

Malheureusement,  au lieu de cela, cet entourage du président de la république s’est comporté tantôt en charlot tantôt en Arsène Lupin des temps modernes, dont l’unique but même d’être à ses côtés n’a consisté qu’à produire une ambiance délétère notamment dans la multiplication de conflits tantôt de positionnement et de repositionnement, de possession et de dépossession, tantôt d’exclusion et d’intrusion ; y créant au final des guerres souterraines et des mauvaises influences qui ont d’une manière ou d’une autre déstabilisé le moral du président de la république, au point sûr et certain, faute d’y être véritablement aidé, il n’a pu jusque-là sortir le pays totalement, malgré ses efforts déployés, de sa crise économique, politique, sociale d’un côté et sécuritaire d’un autre côté. Cet entourage, dont la mentalité culturelle n’est pas différente des autres mentalités des régimes et gouvernements précédents, s’est contentée jusque-là de savoir comment rivaliser dans l’enrichissement facile, instantané, à moindre frais pour pouvoir, eux aussi, assurer leurs arrières machiavéliques et démoniaques, pourtant éphémères, car nul n’est éternel pour emporter avec lui dans sa tombe tout ce qu’il aura acquis méritoirement ou malhonnêtement comme richesse, vanité de vanité tout étant vanité. N’a-t-on jamais vu dans ce pays des ministres, des députés, des sénateurs, des Pdg, des conseillers vrais ou bidons finir leur vie comme des clochards ! Parce qu’il est justement dit qu’un bien mal acquis ne profite jamais. Parce que quand ils sont au pouvoir, ils n’ont ni rationalisation ni génie. C’est des jouisseurs, des abrutis, des dépensiers à la demande que rien n’arrête même pas la mort, pensent-ils tous, sans exception. C’est ce que dans une autre publication j’ai nommé le carré d’« intellectuels analphabètes », car ne sachant plus distinguer le bien du mal, le vrai de l’ivraie, l’humain de l’animal de compagnie, etc.

Comment en sortir ?

Deux voies possibles s’offrent à Félix TSHISEKEDI. Premièrement, la culturation naturelle comme agriculture, secondement la culturation populaire. Deux idées que j’emprunte à la philosophe juive-allemande Hannah Arendt et à Mao Tsé Toung l’emblématique homme politique et ex-président chinois, fondateur de la République populaire de Chine en 1949 et de l’immense Parti Communiste Chinois (PCC). Mon inspiration du moment consiste à pousser le président de la république à engager son peuple et son pays dans la révolution culturelle inspirée par ces deux grandes personnalités susmentionnées, il y a un instant, de la philosophie et de la politique mondiales. Si Félix TSHISEKEDI m’avait écouté ou simplement lu, comme je lui en avait conseillé dans d’autres publications dans le journal La Prospérité, il n’en serait pas là aujourd’hui entrain de pleurnicher, de remuer ciel et terre chez les mêmes faux partenaires tant africains qu’euro-occidentaux, qu’il prenait ou considérait, pourtant, mais forcément à tort, comme ses amis. Il me semble que le président et ses conseillers (contrairement à Joseph KABILA KABANGE et les siens) n’ont jamais compris, que face à la RDC, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi (pour ne parler que d’eux), n’étaient que des minuscules bourgades de terres. Une méprise qu’à un moment donné, j’ai appelé une cécité absolue de vision, de clairvoyance, de charisme et, donc enfin, de leadership.

Dans un autre papier, dont j’ignore encore lequel, mes appels au président de la république n’ayant été que trop nombreux pour y devoir être rappelé, j’avais écrit que parler de la « Communauté internationale » comme palliative à la situation tant économique, politique, sociale que sécuritaire de la RDC n’était qu’une autodestruction pragmatique.

Parce que les gens qui sont derrière et qui ne sont ni nos parents ni nos frères ni nos amis, n’avaient qu’un seul objectif de savoir comment faire pour dépouiller la RDC de ses richesses soit en plaçant un régime molle à Kinshasa, juste pour lui faire jouer un rôle satellitaire, qu’ils régleront à volonté, c’est-à-dire comme bon leur semble, sans restriction ni opposition de la part de qui que ce soit, soit en cas de tant de patriotisme et de nationalisme de la part des congolais « démocratiques » procéder à la déstabilisation continue, leur permettant de puiser les matières premières à volonté, quitte à utiliser une vraie-fausse force d’interposition qu’on appelle la MONUSCO pour juste leur donner une bonne conscience, mais en réalité une fausse, prétextant n’y être là que pour éviter ce que les congolais redoutent le plus, l’épreuve de la balkanisation de leur sous-continent de pays. Malheureusement ou heureusement jusqu’à ce que dépité le gouvernement congolais, pressé et harcelé sans relâche par son peuple,  a fini par se rendre compte, ce que nous dénoncions depuis des années, l’hypocrisie de GUTERES Antonio et sa MONUSCO, dont tout le monde a encore en mémoire cette déclaration froide selon laquelle les es forces rebelles en face de leur organisation de merde qu’est la MONUSCO « n’avait pas une puissance de feu comparable ».

Pris au dépourvu, Félix TSHISEKEDI qui se croyait protégé lui et son pays, ont dû battre un rappel général des candidats à l’enrôlement pour aller défendre au front est ! Mais sans nous dire comment, même avec un effectif gonflé et formé à la hâte, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo réussiront-elles là où une armée moderne, la MONUSCO, avec plus de moyens technologique, logistique et numériquement nombreuse, s’y en sortira là ou l’armée du Tintin Antonio GUTERES  a échoué ? Je pense que tous ceux qui m’ont lu depuis plusieurs années comprennent, enfin,  pourquoi et comment j’ai toujours qualifié la MONUSCO, au travers l’ONU, comme une milice de l’OTAN.

Mais,  Félix TSHISEKEDI serait-il le seul, à la suite de sa gouvernance trop conciliante voire trop molle,  responsable du prolongement de la crise sécuritaire à l’est de la République Démocratique du Congo ou néanmoins devait-il en assumer l’entière responsabilité ? En effet s’il y a échec, pour moi c’est un échec partagé avec le FCC de Joseph KABILA KABANGE qui a gardé indéfiniment le pouvoir pendant deux ans à l’issue de la passation historique et civilisée entre un Chef d’Etat entrant et Sortant, avant d’y être chassé à l’occasion de la création par le Président de la république de l’Union Sacrée de la Nation et dont l’opinion se rappellera mon cris de détresse à l’égard de cette structure, qui a donné sans le savoir en la faveur d’une transhumance plutôt mercantiliste voire consumériste, une nouvelle cure de jouvence aux charognards du FCC, poursuivant ainsi tranquillement, à l’abri de toute poursuite judiciaire ou autre, leur trait de vie grandiloquent et indigne des responsables ou représentants politiques de la nation et du peuple. Si dans l’idée du chef de l’Etat, il se croyait s’en défaire, rien qu’avec la simple mention Union Sacrée de la Nation, de l’ancienne classe politique qu’il a trouvée au moment de sa prise du pouvoir, ce qu’il s’était trompé lourdement. Car comme ses deux prédécesseurs Mzee Laurent-Désiré KABILA et Joseph KABILA KABANGE, Félix TSHISEKEDI n’avait pas non plus compris la nécessité de compter sur des nouveaux hommes frais, utiles, honnêtes ou alors au mieux de pouvoir et devoir retravailler leur mentalité. Car j’ai toujours été de ceux nombreux qui pensent que ce n’est pas l’homme congolais en général qu’il convient de changer mais sa mentalité.

Et la mentalité actuelle de cet homme congolais est dégénérescente, banaustique, philistine, autrement dit utilitaire. C’est-à-dire inutile, sénile, futile, improductive. Ce fût l’une des plus grandes erreurs du président de la république, que j’ai dénoncée à son temps dans une publication parue le 14 janvier 2021 dans le journal La Prospérité.

J’y reviendrai brièvement dans un moment quand j’évoquerai l’échec en rapport avec la politique du « Grand remplacement culturel et social ». Le temps de commencer par le premier de quatre échecs qui ont fait de l’ombre au premier mandat de la présidence de l’Etat-UDPS et de son élu à la magistrature suprême. En effet et malgré tout, Félix Tshisekedi est celui pour qui je voterai volontairement et les yeux fermés à raison de la politique africaine selon laquelle le vote est toujours sociologique. Personne n’y a jamais prétendu du contraire, excepté Patrice-Emery LUMUMBA qui été élu sur base de ses idées politiques, mieux, de son programme électoral. En Afrique et en RDC en particulier, je viens de le dire, il y a un moment, on y est élu par les gens de chez soi ou par ses amis. C’est le tribalisme, le clanisme, l’éthnicisme avant-gardiste qui est mis à contribution. Je n’ai pas dit que c’était ni salutaire ni un objectif d’une visée politique « normaliste », mais c’est comme ça malheureusement que les choses fonctionnent, loin s’en faut toute hypocrise, je m’y tiens. Félix TSHISEKEDI est la première personnalité à s’être rendu dans ma province du Sankuru, celle de LUMUMBA et de surcroît la plus pauvre, démunie, ringarde de la RDC. FATSHI-BETON n’a ni épilogué ni tergiversé comme ses prédécesseurs. Il s’est jeté dans l’eau, une façon de dire évidemment car le Sankuru, à part quelques petites rivières, n’a ni fleuve ni océan, pour s’y rendre afin d’aller toucher de ses propres mains la situation précaire dans laquelle vivent enfants, femmes et hommes de cette province centrale de notre pays, enclavée et sans frontières ni voisins. Ce qui en fait, à quelque chose malheur est bon, la province des vrais congolais. Le président de la république s’y est rendu, a bu, a mangé, a  dormi, a déféqué, s’est baigné, on s’y rend compte ! Peu de provinces de la RDC ont connu un tel privilège. La mienne évidemment. Qu’un président de la république dorme, se lave et défèque chez eux. Le Sankuru en a été bénéficiaire. D’où eu égard à tout ça, il votera à plus de 200% pour lui. Dont c’est à la fois une consigne de vote et un vibrant et pressant mot d’ordre pour l’ensemble du Sankuru. Je ne peux pas ingrat. Que l’on comprenne mon émotion ce moment-là.

Reste que ce bilan totalement « subjectif » et à décharge risquerait de ne pas nécessairement produire des penchants nationalistes,  voire patriotistes chez tous les congolais et du Sankuru en particulier. Ce qui me permet aujourd’hui de souligner et de revenir sur les erreurs et échecs dépistés et commis par le président de la république lors de son premier mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Le premier échec concerne ce que je nomme le déficit ou le dénie idéologique de la politique du « Grand remplacement culturel ».

2. Les quatre échecs à corriger pour une victoire certaine pour 2023 et 2028

1er Echec : Dénie et déficit de la politique du « Grand remplacement social et culturel »

C’est dès son accession à la magistrature suprême que Félix TSHISEKEDI aurait dû mettre en place sa « révolution culturelle » soit « à la Hannah Arendt » soit « à la Mao Tsé Toung ». Malheureusement, il a trop tergiversé quand il a accepté voire toléré d’être accompagné par la peste que drainait derrière lui Joseph KABILA KABANGE au travers le Front Commun pour le Congo (FCC). En ouvrant la porte à la transumance, le président de la république avait torpillé, sans s’en rendre compte, le projet politique démocratique et social défendu par son feu père biologique Etienne TSHISEKEDI dans l’UDPS. Aujourd’hui et malgré la misère sociale qui le traque fortement depuis que FATSHI-BETON est au pouvoir, ce serait se méprendre pour croire que le peuple congolais est amnésique ou irréfléchi. Non. Il sait que ceux qu’il a nommés pour gouverner le pays, n’étaient pas représentatifs du peuple congolais, mais plutôt des jouisseurs pacsés partis politiques et soi-disant de l’Union Sacrée de la Nation pour son maintien au pouvoir en 2023, mais en ayant un agenda quasi caché qui leur permettra, comme à leur habitude, de retourner casaque au premier revers, car n’est-il pas dit « qui a bu boira » ? Comme le chef de l’Etat devait le savoir, il est à la tête d’un pays où les hommes politiques n’ont aucune éthique, aucune morale ni aucune pudeur, encore moins de dignité. La mauvaise foi, l’infantilisme, le ridiculisme sont leur tasse de thé quotidienne. Ils trahissent sans respirer. S’ils ont renié, sans tousser et en jubilant, Joseph KABILA KABANGE qui les a faits et intronisés, enrichis, parfois en tshiluba pour certains qui parlent la même langue maternelle que Félix TSHISEKEDI, que ne feront-ils pas, l’appétit vient en mangeant, disait Angré Gide, pour se débarrasser de lui au cas où il ne faisait plus leur compte ? Des charognards diplômés, dont des professeurs d’universités, qui  s’agenouillent facilement devant n’importe quelle offrande susceptible de changer, non pas leur pays, mais leur propre vie et celle des membres de leurs familles voire simples connaissances. Des gens sans dignité parce que des vrais mécréants, des traîtres par nature et par obsession.

En France, certains intellectuels ont inspiré le paysage politique au travers une idéologie nommée « Le Grand remplacement ». Ces intellectuels et hommes politiques qu’ils ont inspirés à travers cette idéologie politique, ont trouvé leur point de chute dans la politique, notamment dans la question migratoire et la possible hypothèse de l’envahissement de la France et avec la disparition de la civilisation, de la tradition, de l’histoire et de la culture française de souche, sans oublier la disparition de l’homme français standard !  Il m’importe, donc, de préciser au premier abord que la politique du « Quand remplacement culturel » que je propose à l’Afrique et à la RDC se situe à cent lieues des préoccupations migratoires extrémistes droitières françaises et euro-occidentales en général sinon au contraire la nécessité de revenir aux sources, aux fondements de la culture, la civilisation, la tradition, l’histoire de l’Afrique et du Congo-Kinshasa en particulier ; en tant qu’il s’agit d’un retour comme projet de transformation et de développement. Voilà mon crédo dont le but est de perdre à l’homme africain noir son goût trop prononcé pour l’assimilation, l’acculturation, l’aliénation notamment des éléments culturels, historiques, traditionnels et civilisationnels de l’homme euro-occidental.

Reste qu’en France, je dois le préciser, parler de la politique du « Grand remplacement » est « officiellement » un gros. Parce que dans l’entendement des partis politiques soi-disant républicains ou « démocratistes », cette politique est assimilée au racisme, au manque d’ouverture au monde, à la ségrégation raciale, au refus de l’immigration des étrangers en France ; bref la peur fondamentale de l’autre au fait de la disparition du peuple autochtone au profit du peuple étranger. Cette expression, titre d’un livre paru en 2011 de l’écrivain classé à l’extrême droite Renaud Camus, connaît un regain de célébrité depuis qu’Éric Zemmour s’en est fait le porte-parole. « Le “grand remplacement” n’est ni un mythe ni un complot, mais un processus implacable »,écrit le quasi-candidat à l’élection présidentielle dans La France n’a pas dit son dernier mot, l’enquête est proposée en lecture estivale. La pensée du « grand remplacement », propagée principalement par l’écrivain Renaud Camus, figure des milieux identitaires, et le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle Eric Zemmour, ne repose pas simplement sur un délire démographique. Elle s’appuie sur tout un système de représentations, où s’entremêlent des sources clairement identifiables et un imaginaire plus diffus, constitué au fil des siècles et constamment revisité. Le « grand remplacement » ne laisse pas toujours deviner son âge, tant il adopte des formules modernes ou des exemples contemporains. C’est par exemple le cas chez Renaud Camus. Ainsi écrit-il dans Le Grand Remplacement (La Nouvelle Librairie, 2021) : « L’expression de “grand remplacement” désigne, certes, essentiellement, le remplacement d’un peuple, le peuple français indigène, par un ou plusieurs autres ; celui de sa culture par la déculturation multiculturaliste ; celui de sa civilisation si brillante et admirée par la décivilisation pluriethnique (le village global), elle-même en rivalité âpre avec l’intégrisme musulman, la conquête et la conversion islamique. »

D’où vient donc cette théorie, qui a fait son chemin dans l’imaginaire de l’extrême droite pour s’insinuer dans le débat public – et que signifie-t-elle ? Récemment forgée, elle réactive le mythe des invasions barbares. Généalogie.Le grand remplacement, c’est quoi ? Comme la suggestion Google l’indique, le terme n’est pas de Zemmour lui-même mais bien de l’écrivain Renaud Camus, qui publie en 2011 un essai à compte d’auteur, Le Grand Remplacement,avec ce sous-titre : Introduction au remplacisme global. Le grand remplacement serait un phénomène démographique et culturel de substitution des populations européennes dites « de souche » par des populations nord-africaines immigrées. Il aurait été favorisé, au mieux par négligence et lâcheté, au pire par intention délibérée, par des élites « remplacistes », déracinées et acquises à la mondialisation, afin de disposer d’un « homme remplaçable »« pion désoriginé, échangeable à merci, sans aspérités d’appartenance, délocalisable ». Sur la quatrième de couverture de la réédition de 2013, Renaud Camus dit s’être inspiré d’une plaisanterie du dramaturge Bertolt Brecht, qui imagine que si le gouvernement est déçu par le peuple, « ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d’en élire un autre ? »

Le discours des fleuves de sang. Mais Renaud Camus n’invente rien, puisqu’il reprend un tropisme déjà connu de la droite conservatrice européenne. Le 20 avril 1968, le député conservateur britannique Enoch Powell prononce dans la région des West Midlands (le comté de Birmingham) une allocution restée célèbre : le discours des « fleuves de sang ».

Il débute par une discussion avec un travailleur de sa circonscription qui lui avoue vouloir quitter la Grande-Bretagne, car « dans ce pays, dans quinze à vingt ans, les Noirs domineront les Blancs ».Enoch Powell se lance alors dans une critique sévère de la politique migratoire de son pays, où l’arrivée de populations immigrées venue des pays du Commonwealth serait sur le point de réaliser une « transformation radicale […] qui n’a aucun parallèle en mille ans d’histoire ». Il écrit, dans un esprit qui ressemble à l’expression zemmourienne d’un « suicide français » : « J’ai l’impression de regarder ce pays dresser frénétiquement son propre bûcher funéraire. ».

Le mythe de l’invasion. Les mille ans d’histoire évoqués par Enoch Powell signalent que la théorie du grand remplacement puise aussi dans l’histoire ancienne. En 2015, face à l’afflux de réfugiés syriens, Marine Le Pen déclarait dans un meeting que « sans nulle action de la part du peuple français, l’invasion migratoire que nous subissons n’aura rien à envier à celle du IVe siècle et aura peut-être les mêmes conséquences ». La présidente du Front national d’alors fait référence aux « invasions barbares », qui, aux dernières heures de l’Empire romain d’Occident (IVe et Ve siècles), auraient déferlé depuis l’Est (comme les Huns, venus d’Asie Centrale) et le Nord (comme les Goths, peuple germanique originaire de l’actuelle Ukraine) pour lui porter le coup fatal. Si la nature belliqueuse de ces « invasions » est aujourd’hui remise en cause par l’historiographie, qui parle plus volontiers de mouvements migratoires, il n’est pas anodin que l’idée des barbares provoquant la chute de l’Empire soit relayée par Marine Le Pen. Il inscrit le grand remplacement dans un récit mythologique, celui d’un Occident comme forteresse assiégée, menacée dans son existence par l’envahisseur, l’étranger, le barbare, celui qui ne parle pas la langue.

Paradis perdu et chaos à venir. La théorie du grand remplacement, qu’elle vienne d’Enoch Powell, de Renaud Camus, d’Éric Zemmour ou de la comparaison avec l’Empire romain, se construit toujours sur le même double attelage imaginaire : la sortie du paradis perdu et l’imminence consécutive du chaos. Avant l’immigration, l’Occident aurait été un espace ethniquement homogène et culturellement harmonieux, une population « pure » dans son essence, non-altérée par le métissage et maîtresse de son destin. Or, elle aurait été brutalement tirée hors de son paradis, sorte d’état de nature de l’identité, par les vagues migratoires successives – comme l’Empire romain, qui, après avoir obtenu sa Pax Romanaaurait été dépecé par les barbares. Puisque la société contemporaine se décompose maintenant, d’après les « grands-remplacistes », en communautés rivales, la guerre de tous contre tous menace et le spectre du chaos est inévitable, « tragique et insoluble », déclarait alors Powell. Quand l’ancien député britannique disait : « Comme les Romains, je vois confusément “le Tibre écumant de sang” », ÉricZemmour déclare que la Seine-Saint-Denis, « c’est le Kosovo de la France ». Une question reste, en écoutant Zemmour. À force de répéter leurs violentes prophéties parlant de choc des civilisations, d’éclatement de la société multiculturelle et d’incompatibilité entre les populations, les cassandres d’hier et d’aujourd’hui n’attisent-elles pas ce feu… qu’elles se promettent d’éteindre ?

Comme on vient de lire des archives classées France, le besoin d’un « grand remplacement » se ressent en France. Pays soi-disant de la Déclaration Universelle des droits humains. Je dis soi-disant au seul motif qu’il s’agit d’une simple théorie, car il y a un écart extraordinaire entre ce qui est dit par la France et ce qui est fait. Autrement dit l’extrême-droite ne serait pas aussi importante, c’est-à-dire représentative, au point de se trouver au deuxième tour d’une élection présidentielle par trois fois tant avec le père Jean-Marie Le Pen en 2002 qu’avec Marie Le Pen, la fille du père, en 2017 et 2022. Même si ces trois échecs montrent assez clairement pourtant que la France ne veut pas de l’extrême-droite au pouvoir. Mais ça c’est uniquement pour la bonne forme, pour l’étranger, pour s’y donner bonne conscience comme je l’ai dit il y a un moment. Car en coulisse, la France officielle et soi-disant « républicaine », « démocratique » entretient cette politique du « Grand remplacement » ne-fût-ce que par la centaine de députés extrémistes de droite qui siègent dans l’Assemblée Nationale ! Personnellement il ne s’agit que d’un refus pour s’y donner bonne conscience vu ses intérêts léonins voire régaliens en Afrique et en RDC principalement. Pas question de se fâcher avec l’Afrique noire ni avec les pays arabes du Maghreb encore moins avec la sensibilité juive mondiale, sinon comment entretiendrait-elle le trait de vie gourmand de ses institutions ? Reste que des nombreux noirs et arabes qui votent pour l’extrême-droite en France et en Belgique ne sont pas fous comme je me l’imaginais, mais c’est parce qu’ils avaient déjà compris ce que ne je ne comprends qu’aujourd’hui, à savoir l’hypocrisie de la politique extérieure et intérieure des autorités françaises qui, à la fois, durcissent les lois anti-migratoires d’un côté, mais en adoptant en sourdine le comportement des suprémacistes et racistes extrémistes blancs, afin qu’au  accéder au pouvoir, d’un autre côté. Mais,  sans que sur le fond les soi-disant républicains aient autre chose de crédible à proposer contre la politique du « grand remplacement » proposé par ceux qu’ils prétendent combattre. Donc sans que les électeurs noirs de l’extrême-droite ne soient nullement ni masochistes ni dupes ni imbéciles sinon au contraire des vrais et grands visionnaires en tant qu’ils ne se contentent jamais des simples déclarations allant dans le sens des poils.

Mais   alors pourrions-nous, à notre tour en RDC, au regard des crises et humiliations politiques subies par  la République Démocratique du Congo depuis plus de trois décennies de la part de ses voisins et du Rwanda de Paul Kagamé plus particulièrement, appliquer la politique du « Grand remplacement » ainsi pensée par les extrémistes de droite en France comme je viens de le relever il y a un moment ?

En français facile, Félix TSHISEKEDI devait-il ou pourrait-il appliquer le « remplacisme » culturel voire social que je propose nécessairement comme une solution à cette humiliation et aux différents conflits que ses voisins font subir à son pays ? En tant qu’Africain noir, imbibé des mœurs et coutumes ancestraux, j’y répondrai négativement parce qu’on est africain noir et non européen blanc où chaque morceau de terre compte. Ce qui ne sous-entend en aucun cas abandon d’une quelconque souveraineté même sur un 1 mètre carré du territoire national.

Ce que je dis reflète l’humanisme, l’éthique et la morale ontologico-anthropologique africain ostensiblement culturaliste et sociologique où les frontières ne sont ni totalement ni radicalement rigides. Faisant que tout africain se sent d’emblée chez lui sur n’importe quel lopin de terre où il vit ou il passe. C’est comme ça en Afrique. S’il y a des guerres, c’est le fait de « l’impératif stratégique »  de l’homme européen blanc : L’impératif hypothétique, soumet le bien au désir personnel (fais ceci pour obtenir cela)  représente « la nécessité pratique d’une action possible, considérée comme moyen d’arriver à quelque autre chose que l’on veut ». L’impératif hypothétique comprend tantôt de simples règles de l’habileté : il faut faire ceci pour obtenir cela ; tantôt des conseils de prudence : il faut agir ainsi pour être heureux. Cet impératif, pour Kant, est immoral, car il est plutôt stratégique, machiavélique, « intériste », plutôt que l’impératif catégorique, soumet le bien au devoir (fais ce que tu as à faire). Seul l’impératif catégorique, qui fait de l’intention, et non des conséquences de l’acte, le principe de sa bonté, a un contenu moral. Cet impératif, pour Kant, est un impératif moral ; communicationnel, car il n’émet aucune conditionnalité, ni aucun calcul, ni non plus aucun intérêt. L’impératif catégorique n’a, par définition, aucun objectif déterminé. Il commande d’agir selon la loi, mais sans considérer les fins de l’action. Son contenu est donc réductible à la simple forme de toute loi : l’universalité.

L’impératif catégorique kantienne repose sur trois maximes morales, mais dont je me limite pour le moment à la première maxime ou le premier commandement vise l’universalisation de l’action : agir moralement, c’est alors fonder le principe de son action sur la possibilité de son universalisation : « Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle ». Chez Kant, le devoir est appréhendé par des exemples d’actions, dont on se demande si elles sont simplement conformes au devoir ou si elles sont accomplies par devoir. Seule cette dernière action a véritablement une valeur morale. Ainsi, la bienveillance à l’égard d’autrui n’a une valeur morale identifiable que dans le cas où la personne qui la manifeste n’a pas spontanément un tel sentiment, et est au contraire plutôt froide et indifférente envers autrui. Kant ne condamne pas ici les sentiments altruistes, il n’exige pas de l’action morale qu’elle soit faite avec répulsion. Il affirme simplement que, d’un point de vue méthodologique, on reconnaît plus facilement la valeur morale d’une action quand celle-ci n’est accomplie que par devoir, à l’exécution de tout autre motif.Kant apporte une précision supplémentaire à la détermination du devoir : « une action accomplie par devoir tire sa valeur morale non pas du but qui doit être atteint par elle, mais de la maxime d’après laquelle elle est décidée ».

La fin poursuivie ou obtenue par une action ne peut lui conférer aucune moralité particulière. Seule importe ce pour quoi on la fait, c’est-à-dire le principe de la volonté. Kant en déduit immédiatement une troisième proposition qui est aussi sa définition du devoir : « le devoir est la nécessité d’accomplir une action par respect pour la loi ». Reste à présent à définir le contenu de cette loi. Il est en réalité déjà défini par l’exclusion du principe de la volonté de toutes les inclinations et de tous les effets possibles de l’acte. La loi, n’ayant plus d’objet particulier, ne peut être caractérisée que par ce qui fait d’elle une loi, à savoir son universalité : « en d’autres termes, je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma maxime devienne une loi universelle ».

Par ailleurs, en m’inspirant du philosophe allemand J. Habermas l’auteur de « La théorie de l’agir communicationnel (1981) où il y a distingué deux types d’agir, mon impression intime est que l’homme euro-occidental privilégie dans son rapport avec l’Afrique noire « l’agir stratégique où l’on cherche à exercer une certaine influence sur l’autre (par la publicité ou le discours de la propagande), plutôt que l’agir communicationnel » où l’on cherche simplement à s’entendre avec l’autre, de façon à interpréter ensemble la situation et s’accorder mutuellement sur la conduite à tenir : c’est delà que surgit l’éthique de la discussion, qui lui est très chère ; pour garantir entre le locuteur et l’auditeur une authentique compréhension mutuelle.

Reste que Professeur de philosophie pratique à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe, je ne peux ni prêcher ni « le remplacisme » populaire ni pousser le Président de la République à en faire autant. Ce n’est pas le citoyen rwandais ou ougandais voisin à la frontière qui cherche noise à son voisin congolais de l’autre côté de la frontière, mais plutôt les stratégistes occidentaux blancs vampires et sangsues à la recherche du sang à boire. Si je peux parler, assurer et assumer une éventuelle politique de remplacement en RDC, c’est bel et bien contre ces suceurs du sang africain et congolais en particulier que contre mes frères rwandais, ougandais, burundais et autres africains. Mais,   avons-nous des ressources aussi bien militaires que politiques pour nous en défaire ? Vu comme ça on ne dirait pas. Mais comme je le dis souvent à mes étudiants, il suffit de le vouloir et de le décider pour que l’impossible devienne possible, c’est-à-dire réalité. Pour ce faire, l’unité de l’Afrique est indispensable.

Tout seul on y arrivera jamais. Mais avec l’appui de tous, comme  disait Thomas SANKARA d’heureuse mémoire dans son « Discours sur la dette » lors de son dernier sommet de la FrancAfrique avant son assassinat crapuleux, c’est possible. C’est pourquoi,  l’entreprise des Cinq colonels Maliens sous la direction du président de la transition ASSIMI GOÏTA ne peut rester ni une aventure isolée ni un pari sans lendemain. La défection du peuple Malien à l’égard de la France est un pari africain qui mérite un soutien unanime de tous les Africains.

L’idéologie ou la politique du « Grand remplacement culturel »  en Afrique et au Congo-Kinshasa plus précisément, si elle a lieu, ne sera pas non plus dirigée contre les citoyens européens, chinois, indiens, arabes, qui ont choisi les terres africaines comme les leurs, mais plutôt contre les politiciens de l’Union Européenne et de l’OTAN. De telle sorte que comme lors de la décolonisation, il s’agira de « remplacer » tout ce qui est ou ce qu’il en reste de l’empreinte politique européenne occidentale sur le continent africain. C’est ce que j’entends par la politique du  « Grand Remplacement culturel ». Remplacer l’Europe occidentale politicienne par un projet africain de transformation et de développement culturel de l’homme africain noir. En attendant que le projet mûrisse complètement, je conseille au Président de la république de songer à ce que je nomme la politique de remplacement social et culturel. Appliquer la « politique de remplacement culturel » en RDC, c’est la récusation  de la politique aliéniniste, assimilatrice et acculturaliste euro-occidentale. Car c’est le socle sur lequel s’assoit tout vrai pouvoir.

L’homme subsaharien noir est traversé, marqué à la culotte par deux blessures ontologiques exponentielles, essentielles mais pas insurmontables, il suffit de le vouloir, de le choisir, de le décider pour y arriver. Ces deux blessures sont l’esclavagisme et le colonialisme. Depuis, ces deux blessures ont hélas plus servi d’excuse, de prétexte à l’homme africain noir pour plonger dans le quiétisme, et donc pour ne rien entreprendre. L’excuse toute trouvée est simple, qu’on entend souvent : « que veut-on qu’on fasse, l’esclavagisme et le colonialisme nous ont dépouillé de tout, en ce compris notre identité… ». Pourtant il n’y a pas que l’homme africain noir qui a été victime des telles blessures ontologiques, l’histoire imposée au monde par l’Occident montre aujourd’hui comment, malgré le néo-esclavagisme, le néo-colonialisme, l’impérialisme, le capitalisme sauvage, l’hégémonisme, l’eugénisme organisé en silence en faveur du démographisme réfléchi, certains peuples qui les ont subies se sont relevées et surtout dressé le front contre leurs anciens oppresseurs.

C’est le cas de la Chine (le Japon, l’Inde, l’Iran, Israël), qui trône économiquement, politiquement idéologiquement sur le toit du monde.

Pourtant, il suffisait à l’homme subsaharien noir de l’lire l’Existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre pour se sortir de son quiétisme actuel.  Une fois n’est pas coutume, je suis d’avis, contrairement à plusieurs philosophes occidentaux et français en particulier que Sartre reste celui qui a développé une doctrine existentialiste révolutionnaire qui aurait dû inspirer cet homme subsaharien noir dans sa quête du développement holistique et de sa transformation culturelle, politique, sociologique, économique, technologique. L’humanisme doctrinal sartrien aurait certainement permis également à l’homme africain noir a être aussi efficace que l’homme asiatique et chinois en particulier (dont pourtant la langue du développement et de la transformation n’a pas été le français, l’anglais, l’espagnol, l’allemand, le portugais, mais le chinois), et voire davantage encore que l’homme chinois grâce à ses innombrables richesses minières, géologiques, botaniques, hydrauliques.

Le quiétisme ne fait pas un être humain.

C’est davantage un recule qu’un éveil. La richesse ne suffit pas. Non plus. Il faut s’imprégner de la mentalité des créateurs, des producteurs, des inventeurs, des transformateurs. C’est cette culture mentale qui fait défaut en Afrique. Puisque, donc, les choses seront telles que l’homme aura décidé qu’elles soient, cela signifie-t-il qu’il faut, interroge Sartre, se désengager de toute participation à l’activité politique ou à autre activité susceptible d’émanciper la communauté ? Autrement dit, faut-il s’abandonner au quiétisme ? Evidemment la réponse est non car, pour Sartre, il vaut mieux s’engager d’abord et puis agir ensuite selon la vieille formule « il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre ». Cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas appartenir à un parti, mais au contraire y être sans illusion et faire ce qu’on peut faire.

A la question y aura-t-il « l’eschatologie du samedi soir », la réponse est incertaine car on en sait rien, on sait seulement que tout ce qui sera en son pouvoir pour la faire arriver, il faut le faire, en dehors de cela, il ne faut compter sur rien  En cela, interroge de nouveau Sartre, l’existentialisme favoriserait-il le quiétisme ? La réponse, pour Sartre, est doublement négative dans la mesure où « Le quiétisme c’est l’attitude des gens qui disent : les autres peuvent faire ce que je ne peux pas faire. La doctrine que je vous présente (c’est Sartre qui parle) est justement à l’opposé du quiétisme, puisqu’elle déclare : il n’y a de réalité que dans l’action ; elle va plus loin d’ailleurs puisqu’elle ajoute : l’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes, rien d’autre que sa vie. ».

Pour Sartre, l’existentialisme n’incite pas à regretter sa vie passée, c’est-à-dire ce qu’on aurait pu ou du accomplir, par exemple : « Les circonstances ont été contre moi, je valais beaucoup mieux que ce que j’ai été ; bien sûr, je n’ai pas eu de grand amour, ou de grande amitié, mais c’est parce que je n’ai pas rencontré un homme ou une femme qui en fussent dignes, je n’ai pas écrit de très bons livres, c’est parce que je n’ai pas eu de loisirs pour le faire, je n’ai pas eu d’enfants à qui me dévouer, c’est parce que je n’ai pas trouvé l’homme avec lequel j’aurais pu faire ma vie. Sont restées donc, chez moi, inemployées, et entièrement viables une foule de dispositions, d’inclinations, de possibilités qui me donnent une valeur que la simple série de mes actes ne permet pas d’inférer».

Voilà des remords ou des regrets, dit Sartre, qui n’intéressent guère l’existentialiste pour qui « le véritable amour est celui qui se construit »; qu’il n’y a pas de possibilité d’amour autre que celle qui se manifeste dans un amour; qu’il n’y a pas de génie autre que celui qui s’exprime dans des œuvres d’art : le génie de Proust c’est la totalité des œuvres de Proust ; le génie de Racine c’est la série de ses tragédies, en dehors de cela il n’y a rien, pourquoi attribuer à Racine la possibilité d’écrire une nouvelle tragédie, puisque précisément il ne l’a pas écrite ? Un homme s’engage dans sa vie, poursuit Sartre, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n’y a rien.

L’Africain a un problème réel avec la culture. Le pire est la confusion qui est faite entre culture et études. On assimile la culture à l’apprentissage. Alors qu’il n’en est rien. On peut lire et écrire et n’être d’aucune culture, c’est-à-dire n’est pas « être cultivé (au sens où l’entendent habituellement les « diplômés », dont hélas beaucoup ne sont eux-mêmes pas cultivés).

Avoir la culture dans ses veines ne veut pas dire nécessairement ni être écolier ni universitaire ni encore moins diplômé. Non rien de cela. Être cultivé, c’est être « civilisé ». C’est-à-dire,  y être attaché aux bonnes manières, à la bonne éducation, aux mœurs salvateurs, aux valeurs universelles, progressistes.

Dans son essentialité essentielle, le but de ma réflexion ne consiste nullement à me perdre dans la littérature négationniste hégélienne entre ses pro et anti sinon premièrement constater avec regret comment en dépit de la fin de l’esclavage, de la colonisation, la condition de l’homme africain noir n’évolue pas et qu’en aucun cas la faute n’est ni à Hegel ni à ses propos négationnistes, racistes mais au contraire à l’homme subsaharien lui-même qui ne comprend pas la cohérence, l’importance et l’urgence de s’enraciner dans une culture, tradition, civilisation, histoire, une philosophie émancipatrice, responsable et transformatrice; secondement comment au regard d’un ensemble des comportements, d’attitudes, des raisonnements contre-productifs persistants et répétitifs les africains noirs persistent constamment dans la logique de la victimisation d’obédience fontainienne de la fable du « Loup et l’Agneau ». Cette stratégie de la faiblesse et d’excuse délibérées évoquant, pour se disperser et fuir leurs responsabilités, « La loi du plus fort est toujours la meilleure » ; dont pourtant aucun peuple anciennement colonisé qu’il s’agisse de la Chine, du Japon, de l’Inde qui se soumet aussi volontairement qu’impuissamment que le peuple africain noir.

L’exemple de la Chine est épatant, spectaculaire. En effet,  créée en 1949 par Mao Tsé Toung, 70 ans après, elle est aux commandes de l’humanité et du monde par la force de son économie, de sa politique, de sa culture. Les peuples asiatiques parlent, écrivent, sentent, respirent et pensent dans leurs langues en prenant appui sur leurs cultures, histoires, civilisations, histoires respectives. Ils pensent donc mieux, c’est-à-dire efficacement. Dans aucun de ces trois pays, et je n’ai pas cité les pays arabes, le français, l’anglais, l’espagnol, le portugais ne sont des langues officielles. Ni assimilés ni acculturés, ils ne se fixent aucune barrière. Tout est possible à celui qui assume et s’assume chez lui ou ailleurs. Il apprend les langues étrangères et y écrit pour simplement transmettre, communiquer et être y compris mais pas pour s’y assimiler ni s’y acculturer. Le problème de l’homme africain est son attrait pour l’étrangérèté. Tout ce qu’il ne produit pas est forcément bon. Entre deux bouteilles d’eau made Lubefu et made Louvain-la-Neuve, il choisira l’eau de Belgique que du Congo-Kinshasa.

Le problème est dans la culture mentale de l’homme africain noir, plutôt que de l’Europe occidentale qu’il accuse en longueur des journées de maltraitance, de mépris, de coups bas, etc. Le colonel Assimi Goïta du Mali n’est pas encore mort. Il a le mérite de montrer aux africains qu’une autre voie du développement ou de transformation est possible. Qu’il suffit simplement de le vouloir. Ce n’est pas croyable qu’aujourd’hui encore l’homme africain noir, eu égard aux petits enfants de la maternelle ou du secondaire, continue à croire encore au père Noël et pire encore au magister dixit occidental.  On entend alors toutes les prévisions lugubres contre tous les révolutionnaires africains noirs qui osent, comme Goïta, à défier l’Union Européenne à travers la France. Le Mali appartient-il aux français ou aux maliens ? Depuis quand sortir quelqu’un de sa maison devient-il un acte d’insubordination surtout quand le locataire ou l’invité ne paye jamais le loyer, l’eau et l’électricité ? Si ce qu’on entend arrive souvent à l’africain noir qu’il n’en arrive aux peuples asiatiques, par exemple c’est à cause de son incapacité à décider, à choisir, à refuser ou à récuser l’ethnocentrisme d’où qu’il vienne. Si on s’exprime en français en RDC ce n’est pas la faute à la France ; si l’on parle l’anglais en Tanzanie ce n’est pas la faute à l’Angleterre mais au contraire à ces deux pays africains noirs qui ont choisi ces deux langues comme leur expression culturelle, civilisationnelle, traditionnelle et historique. Ce n’est pas la France, l’Angleterre l’Occident, l’UE ou l’OTAN qui est le problème majeur de l’Afrique et du peuple africain mais sa structure mentale et ontologique. Une structure mentale formentée pour se soumettre à tout diktat et au diktat occidental plus particulièrement. C’est ainsi que Canal+ devient son plus grand diversement à ciel ouvert au détriment des débats patriotiques, nationalistes des chaines radio-télévisées africaines noires. Ce que l’Afrique noire a de plus propre l’humanité, la sexualité est exposé, vilipendé aux yeux de toutes les couches de la population quand désormais chacun est devenu son propre journaliste, reporter et caméraman. Les stars étrangères Kim Kardashan, Novelas, Cristiano Ronaldo, Lionnel Messi et tas d’autres têtes brûlées célébrissimes connues sont les références de l’Afrique noire au détriment de Lumumba, Mandela, Kadhafi, Sankara, Mzee Kabila, Ben Bella, Modibo Keita, Mulele, Cheikh Anta Diop en exemple. Ces figures de proue de la culture, de l’histoire, de la civilisation, de la tradition africaine sont à peine étudiées et connues ou les sont mais,  à partir  des lunettes  et images orientées les médias occidentaux.

Pourtant, le professeur CHEIKH ANTA DIOP qui a été rejeté en France, malgré sa science et sa grande réputation dans le domaine des sciences humaines, s’est obstiné à apporter une histoire différence sur la valeur de la culture, de la civilisation, de l’histoire, de la tradition de l’Afrique noire d’un côté et l’origine de la science, en particulier de la philosophie, dont l’Occident s’y accapare la paternité. En effet, dans sa théorie historiographique qu’il élabore et énonce dans son célèbre ouvrage « Civilisation et barbarie, anthropologie sans complaisance », le savant sénégalais contredit la prétention et la grandiloquence des occidentaux sur la provenance de la philosophie et de la science dont ils s’en imputent, en parlant de l’antériorité des civilisations nègres. Selon Diop, l’Homme (Homo sapiens) est apparu sous les latitudes tropicales de l’Afrique, dans la région des Grands Lacs. La chaîne d’hominisation africaine est la seule qui soit complète, la plus ancienne et la plus prolifique.

Ailleurs,  on trouve actuellement encore des fossiles humains représentant des maillons épars d’une séquence d’hominisation incertaine. Pour Cheikh Anta Diop pose que les premiers Homo sapiens devaient être probablement de phénotype noir, parce que, selon la règle de Gloger, les êtres vivants originaires des latitudes tropicales sécrètent plus de mélanine dans leur épiderme, afin de se protéger des rayonnements solaires. Ce qui leur confère une carnation aux nuances les plus sombres (ou les moins claires). Pour lui, pendant des millénaires, il n’y a eu d’hommes sur terre que des « Nègres », nulle part ailleurs dans le monde qu’en Afrique, où les plus anciens ossements d’hommes « modernes » découverts ont plus de 150 000 ans ; tandis qu’ailleurs les plus vieux fossiles humains (ex. Proche-Orient) ont environ 100 000 ans. Selon Günter Bräuer, les fossiles humains sont d’autant plus anciens qu’ils se trouvent en Afrique, au cœur de l’Afrique. Tandis qu’ils sont d’autant plus récents qu’ils se trouvent hors et loin de l’Afrique. D’après Yves Coppens, aucune exception n’a encore été apportée à cette règle de cohérence de la théorie « Out of Africa », qui reste la seule à présenter un si haut degré de stabilité.

D’où,  cette déduction implacable de Cheikh Anta Diop selon laquelle si l’Afrique est le « berceau de l’humanité », alors les plus anciens phénomènes civilisationnels ont dû nécessairement avoir eu lieu sur ce continent. Selon Nathalie Michalon, né en Afrique, l’homme y expérimente les plus anciennes techniques culturelles avant d’aller conquérir la planète, précisément grâce à elles. C’est ainsi que l’Afrique est l’un des endroits au monde (avec la Mésopotamie et la Chine) où la fabrication d’outils (lithiques), la poterie, la sédentarisation, la domestication, l’agriculture, la cuisson, etc. sont attestées et notamment dans le site de Nabta Playa. Selon Cheikh Anta Diop, comme l’Afrique a une superficie approximative de 30 millions de kilomètres carrés, on imagine que la seule hominisation de tout cet espace a dû prendre plusieurs millénaires.

En sorte que les fossiles/phénomènes humains de la moitié sud de l’Afrique sont généralement plus anciens que ceux de sa moitié nord. Selon un Bulletin de l’IFAN, cette immensité géographique du premier environnement d’Homo sapiens, compte tenu de sa grande diversité climatique, a eu pour autre conséquence de différencier très tôt l’humanité africaine, des points de vue phénotypique et morphologique.

Dans son livre « La crise de la culture » Hannah Arendt retrace l’origine de la culture comme un mot et un concept d’origine romaine. En montrant que la «culture » dérive de colere – cultiver, demeurer, prendre soin, entretenir, préserver – et renvoie primitivement au commerce de l’homme avec la nature, au sens de culture et d’entretien de la nature en vue de la rendre propre à l’habitation humaine ». La culture est donc dans l’esprit romain et en tant quel tel, ce qui indique une attitude de tendre souci, et « se tient en contraste marqué avec tous les efforts pour soumettre la nature à la domination de l’homme ». C’est pourquoi le mot ne s’applique pas seulement à l’agriculture mais peut aussi désigner le « culte » des dieux, le soin donné à ce qui leur appartient en propre » Un homme « cultivé » n’est pas chez les romains celui qui sait mais au contraire celui qui « cultive » la terre, la nature en ne la dominant pas. Cultiver,  c’est s’imprégner du culte des dieux, c’est-à-dire,  soigner, entretenir ce qu’on a en propre.

Cependant,  pour H. Arendt Cicéron est  le premier personnage de l’antiquité romaine qui a été le premier à utiliser le mot culture pour les choses de l’esprit et de l’intelligence « Il parle de excolere animum, de cultiver l’esprit, et de cultura animi au sens où nous parlons  aujourd’hui encore d’un esprit cultivé. Mais « avec cette différence que nous avons oublié, précise immédiatement H. Arendt, le contenu complètement métaphorique de cet usage. Car pour les Romains, le point essentiel fut toujours la connexion de la culture avec la nature ; culture signifiant originellement agriculture, laquelle était hautement considérée à Rome, au contraire des arts poétiques et de fabrication ». De telle sorte que « Même la cultura animi de Cicéron, résultat de la formation philosophique et par conséquent peut-être inventée, comme on l’a suggéré, pour traduire la raideia grecque désignait le contraire même de l’Etat de fabricateur ou de créateur d’œuvres d’art. Ce fut essentiellement agricole que le concept de culture fit son apparition, et les connotations artistiques qui peuvent avoir été attachées à cette culture concernaient la relation incomparablement étroite du peuple latin à la nature, la création du célèbre paysage italien. Selon les Romains, l’art devait naitre aussi naturellement que la campagne ; il devait être de  la nature cultivée ; et la source de toute poésie était vue dans « le chant que les feuilles se chantent à elles-mêmes dans la verte solitude des bois ».

La culture, on l’entend, ne renvoie pas avant tout à la « cultura animi » (esprit cultivé) mais au contraire à la nature et à l’agriculture. C’est pour cette raison précise que je propose à l’homme subsaharien noir la conception romaine antique de la culture. Il lui faut revenir à cette origine pour pouvoir rétablir le lien qu’il entretenait avec la nature avant l’esclavage et la colonisation. Le retour à la terre est un retour à la nature et donc à l’agriculture. Il permettra à l’homme africain de quitter le monde d’esprit pour celui de la nature. L’homme essentiel et véritable est un agriculteur, c’est-à-dire un cultivateur. C’était la différence entre les Romains et les Grecs. Les premiers étaient fascinés par la nature, l’agriculture, les seconds en étaient horrifiés.

En revenant sur cette source évoquée par H. Arendt, l’homme africain noir sera capable de penser le développement et la transformation. L’Asie (au travers la Chine, l’Inde et le Japon) n’y est jamais sortie mais n’a pas moins garantit incontestablement son émancipation sur tous les plans du développement et de la transformation. Mais, bien que cela puisse être une pensée éminemment poétique, H. Arendt pense qu’il est improbable qu’elle ne soit jamais la source du grand art. Ce n’est pas la mentalité des jardiniers qui produit l’art. Pour l’Afrique, il faut plus Rome antique que la Grèce antique et ce n’est pas H. Arendt qui me le contredira : « Le grand art et la grande poésie romains sont nés sous l’impact de l’héritage grec, mais jamais les Grecs, surent soigner et préserver.

La raison pour laquelle il n’y a pas d’équivalent grec au concept romain de culture réside en la prédominance des arts de fabrication dans la civilisation grecque. Tandis que les Romains tendaient à considérer même l’art comme une espèce d’agriculture, de culture de la nature, les Grecques tendaient à considérer même l’agriculture comme un élément de la fabrication, comme appartenant aux artifices « techniques » ingénieux et adroits par lesquels l’homme, plus effrayant que tout ce qui est, domestique et domine la nature ». Ce que nous considérons, sous l’emprise encore de l’héritage romain, comme la plus naturelle et la plus paisible des activités  humaines, labourer la terre, les Grecs le comprenaient comme une entreprise audacieuse, violente dans laquelle, année après année, la terre, inépuisable et infatigable, est dérangée et violée ».

La façon de faire et de vivre de l’homme africain noir n’est pas aujourd’hui différente de celle des Grecs antiques qui haïssaient la nature et donc l’agriculture. Il est porté plus pour l’élitisme et l’élégance que pour tout ce qui a rapport avec la terre, c’est-à-dire la nature, l’agriculture parce que dans sa fierté futile, inutile, sénile et donc sans cause c’est une honte d’être agriculteur, cultivateur, mais plutôt médecin, professeur, journaliste-éditorialiste, etc. L’homme africain est plus attiré par la lumière des grandes villes euro-occidentales que par l’obscurité naturelle des villages là où pourtant vivre et être a encore un sens. H. Arendt note donc que « Les Grecs ne savaient pas ce qu’est la culture parce qu’ils ne cultivaient pas la nature mais plutôt arrachaient aux entrailles de la terre les fruits que les dieux avaient cachés aux hommes (Hésiode) ; et, étroitement lié à cela, le grand respect romain pour le témoignage du passé en tant tel, auquel nous devons non seulement la conservation de l’héritage grec mais la continuité même de notre tradition, leur était tout à fait étranger. Toutes deux, culture au sens d’aménagement de la nature en un lieu habitable pour un peuple, et culture au sen de soin donné aux monuments du passé, déterminent aujourd’hui encore le contenu et le sens de ce que nous en tête quand nous parlons de culture ».

Les Romains pourraient inspirer les Africains noirs dans la voie du développement et de la transformation si et seulement ils acceptaient la proposition arendtienne de penser la culture comme nature et donc comme agriculture. Mais,  ce n’est pas encore fini lorsqu’H. Arendt demande encore à distinguer la culture comme goût et beauté. En clair la culture et  l’art ce n’est pas pareil. Dans une œuvre d’art il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. Ce qu’on ne voit pas il faut le deviner, le méditer, y aller plus loin au fond d’elle-même. On doit, conseillait les Romains antiques sortir de la visée utilitaire d’une œuvre, c’est-à-dire de sa contemplation ornementée pour y aller au fond de l’œuvre pour retrouver  ce qu’elle a en propre.

Pour H. Arendt, les Romains n’ont pas dit tout sur la culture : « le sens du mot « culture » n’est pas épuisé, observe-t-elle, par ces éléments strictement romains. Même la cultura animi de Cicéron suggère quelque chose comme le gout et, généralement, la sensibilité à la beauté, non chez ceux qui fabriquent des belles choses, c’est-à-dire chez les artistes eux-mêmes, mais chez les spectateurs, chez qui se meuvent parmi elles». H. Arendt pense véritablement que « cet amour de la beauté, les Grecs le possédaient, bien sûr, à un degré extraordinaire. En ce sens nous comprenons par culture l’attitude, ou mieux, le mode de relation prescrit par les civilisations avec les moins utiles, les plus mondaines des choses : les œuvres des artistes, poètes, musiciens, philosophes, etc. ». Si nous entendons par culture le mode de relation prescrit de l’homme avec les choses du monde, nous pouvons essayer de comprendre la culture grecque (en tant que distinguée de l’art grec) en évoquant une phrase souvent citée, rapportée par Thucydide, et attribuée à Périclès ». Faisant ainsi que pour H. Arendt « la culture et l’art ne sont pas la même chose. Un moyen pour ne pas oublier la différence entre eux est de rappeler que même les hommes qui faisaient l’éloge de l’amour du beau et de la culture de l’esprit partageaient la profonde méfiance de l’Antiquité envers les artistes et artisans qui fabriquaient effectivement les choses ensuite montrées et admirées. Les Grecs, sinon les Romains, avaient un mot pour le philistinisme, et ce mot, assez curieusement dérive d’un mot désignant les artistes et artisans ; etre un philistin, un homme d’esprit banaustique, indiquait, alors comme aujourd’hui, une mentalité exclusivement utilitaire, une incapacité à penser et à juger une chose indépendamment de sa fonction ou de son utilité. Mais l’artiste lui-même n’était aucunement à l’abri du reproche de philistinisme ; au contraire, le philistinisme était considéré comme un vice menaçant particulièrement ceux qui avaient maitrisé une techne », les fabricateurs et les artistes ».

Descendants culturels et produits finis de l’impérialisme culturel euro-occidental, les Africains n’échappent guère à cette description arendtienne, au contraire, ils y sont même au centre au regard de leur comportement et caractère. Les Africains sont des philistins radicaux. Au point même de dépasser ceux qui leur ont appris, enseigné leur civilisation et imposé leur culture, histoire, tradition. L’esprit banaustique, c’est-à-dire,  utilitaire est de plus en plus vivace en Afrique. IL n’y a qu’à voir l’utilisation de la télévision, de l’ordinateur et du téléphone portable pour s’en rendre à l’évidence. C’est un péril noir. Loin de moi l’idée de dire ou de prétendre que la vision utilitaire des  objets ou artefacts produits par la science et la technologie occidentales est une exclusivité subsaharienne noire sinon que celle-ci dépasse les bornes en Afrique noire. La télévision a remplacé tout dans la vie d’un foyer. Elle est regardée en boucle. Peu importe les programmes. C’est le paravent du mur sur lequel sont rivés tous les regards. L’ordinateur est détourné de sa mission initiale de facilitation de la recherche et s’est transformé en lieu des trafics et d’escroqueries divers, par exemple, des mariages blancs à la falsification des chèques bancaires, tout y passe. Le téléphone portable est géré d’une manière ringarde.

C’est une vraie préoccupation, surtout en ce moment. En effet il a perdu sa mission première qui est non seulement de communiquer, d’échanger, de converser sur nos états d’âmes, nos angoisses, nos soucis, nos désirs mais également nos joies, nos plaisirs, nos bonheurs pour devenir une Arme de Destruction Massive (ADM), c’est-à-dire,  un objet de tous les coups sont permis allant des pièges tendus, arnaques, corruptions, sexes, débauches, prostitutions règlementées ou non à tous les chantages divers ; bref à tout ce qui est illicite, repréhensible.

Pour revenir au problème proprement dit soulevé par H. Arendt sur la confusion faite entre culture et art, mieux, entre gout et beauté, elle montre comment « Pour l’entendement grec, il n’y avait pas contradiction entre l’éloge, l’amour du beau, et le mépris pour ceux qui produisaient effectivement le beau. La méfiance et le mépris réel à l’égard des artistes venaient de considérations politiques : la fabrication des choses, y compris la production de l’art, ne fait pas partie des activités politiques ; elle se tient même en opposition avec elles. La principale méfiance envers la fabrication sous toutes ses formes est qu’elle est utilitaire par sa nature même. La fabrication, mais non l’action ou la parole, implique toujours ders moyens et des fins ; en fait, la catégorie des moyens et des fins tire sa légitimité de la sphère du faire et du fabriquer, où une fin clairement reconnaissable, le produit final, détermine et organise tout ce qui joue un rôle dans le processus – le matériau, les outils, l’activité elle-même, jusqu’aux personnes qui y participent ; tous deviennent de simples moyens pour la fin et sont justifiés en tant que tels ». Les fabricateurs ne peuvent s’empêcher de considérer toutes choses comme moyens pour leurs fins ou, selon le cas, de juger toutes choses d’après leur utilité spécifique.

Autant que « Dès que ce point de vue est généralisé et étendu à d’autres domaines que celui de la fabrication, il produit la mentalité banausique. Et les Grecs soupçonnaient à juste titre que ce philistinisme ne menace pas seulement le domaine politique, comme il le fait évidemment, puisqu’il juge l’action d’après les critères d’utilité qui sont valables pour la fabrication, et demande que l’action atteigne une fin prédéterminée, et qu’il lui soit permis de saisir tous les moyens apparemment propres à amener cette fin ; il menace aussi le domaine culturel lui-même, parce qu’il conduit à une dévaluation des choses comme choses qui, si l’on permet à la mentalité qui les a produites de prévaloir, seront de nouveau jugées d’après le critère d’utilité et perdront par là leur valeur intrinsèque, indépendante, pour dégénérer finalement en simples moyens.

En d’autres termes, la plus grande menace contre l’existence de l’œuvre achevée nait précisément de la mentalité qui l’a produite. D’où suit que les critères et les règles qui doivent nécessairement prévaloir pour l’érection, la construction et la décoration du monde des choses dans lequel nous nous mouvons perdent leur validité et deviennent positivement dangereux quand ils sont appliqués au monde lui-même, une fois terminé ». C’est pourquoi H. Arendt constate amèrement que cette confusion entre gout et art, en plus de produire la mentalité banaustique, autrement dit  philistinistique (où ce qui est produit, regardé et observé ne l’est que suivant son utilité) menace plusieurs domaines et en particulier la politique et la culture. Premièrement cette confusion menace le domaine politique parce que, comme vient de le montrer H. Arendt, ce point de vue juge l’action d’après les critères d’utilité qui sont valables pour la fabrication, et demande que l’action atteigne une fin prédéterminée, et qu’il lui soit permis de saisir tous les moyens apparemment propres à amener cette fin ; secondement elle menace le domaine culturel  parce que ce même point de vue conduit à une dévaluation des choses comme choses qui, si l’on permet à la mentalité qui les a produites de prévaloir, seront de nouveau jugées d’après le critère d’utilité et perdront par là leur valeur intrinsèque, indépendante, pour dégénérer finalement en simples moyens.

Cette menace est encore pire en Afrique. Posons-nous cette question : à quoi sert en réalité la musique que l’homme subsaharien noir produit ? Cette musique peut-elle développer et transformer les conditions sociales, politiques, économiques, culturelles, technologiques, scientifiques des populations africaines noires ? Personnellement j’y réponds négativement en ce que de part en part l’homme subsaharien est dans la distraction. Il est en plein dans la visée complètement utilitaire de sa musique, c’est pour chanter et danser sur le moment dans des petites ou grandes manifestations et basta, il s’arrête là. L’homme africain noir ne voit pas grand ni plus loin que son nez. Il ne peut pas savoir, comme Bob Marley, Jimmy Cliff, Michael Jackson et beaucoup d’autres stars de la chanson et de la musique dans le monde occidental, que la musique au-delà d’être un son agréable à l’oreille peut se transformer en une idéologie du développement et de révolution pour la quête de la dignité, de la liberté de l’homme noir contre l’impérialisme, l’hégémonisme, le racisme, l’ethnocentrisme, le capitalisme, l’eugénisme ; bref l’« occidentalisme » et le « mondialisme ».

Constatons avec H. Arendt que la plus grande menace contre l’existence de l’œuvre achevée nait précisément de la mentalité qui l’a produite. D’où suit que les critères et les règles qui doivent nécessairement prévaloir pour l’érection, la construction et la décoration du monde des choses dans lequel nous nous mouvons perdent leur validité et deviennent positivement dangereux quand ils sont appliqués au monde lui-même, une fois terminé. Rares sont des musiciens qui osent caricaturer  les hommes politiques subsahariens noirs, parce que c’est risquer. Alors pour ne pas s’y risquer, ils ont abandonné la métaphore, la satire -, qui les aurait pourtant permis sournoisement d’arriver à leur fin -, leurs chansons pour le faire -, pour un style vulgaire rabaissé au phénomène appelé par eux-mêmes « mabanga » (dédicaces) mais où la finalité consiste à citer de façon infernale les noms des célébrités tant politiques que civiles en contrepartie des récompenses financières, en général modiques, mais dont ils s’en contentent, car en Afrique noire la dignité, la liberté ne sont pas chères payées.

Ainsi,  de l’origine du mot culture comme nature et agriculture, H. Arendt vint à une autre distinction entre culture et art dans le but de condamner voire de fustiger la visée utilitaire de culture vue comme beau plutôt que gout. Les gens qui regardent une œuvre d’art tombent seulement sous le charme mais ne vont presque jamais jusqu’au fin fond d’elle-même, ce qui reste utilitaire évidemment et une menace tant pour le domaine politique que pour le domaine culturel. Toute cette campagne où elle dénonce méritoirement, à mon humble avis, la crise de la culture ne s’arrête pas là. Elle voulait aussi montrer qu’elle a entamé l’éducation des enfants, en mettant en cause ce qu’elle a appelé la culture des masses ou la « massification » culturelle. C’est l’objet de la deuxième section suivant immédiatement ici et intitulé « Critique de la massification culturelle».

Après ce qui vient d’être dit sur cette politique de « Grand remplacement culturel » que j’en appelle des tous mes vœux pour la réussite des mandats de Félix Tshisekedi à la tête de la république du Congo, j’en viens à présent au deuxième échec sur la paupérisation de l’UDPS et de ses militants.

2ème échec : La paupérisation de l’UDPS et de ses militants

Membre sympathisant de l’UDPS d’Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, la vraie UDPS des génies, des savants, des professeurs d’universités et d’hommes instruits, depuis mon inscription à l’Université de Lubumbashi (UNILU) dans les années 80-90, je fus témoin oculaire des plusieurs exactions psychologiques, mentales, physiques subies par les membres et sympathisants de ce parti politique historique, le seul qui a tenu la dragée haute devant le Mouvement Populaire de la Révolution (Traduction : Mourir Pour Rien) du Maréchal Mobutu. Plusieurs d’entre nous avions été séquestrés par les sbires et barbouzes du régime voire emprisonnés souterrainement ou relégués dans nos villages natals, comme ce fût mon cas.

En plus des humiliations physiques, des fouets, des brimades, des injures, des privations d’eau et de nourriture, beaucoup furent privés du droit de vote sinon exilés à l’étranger parfois jusqu’à ce que mort suive…

Quand je parle de la politique du « Grand remplacement culturel » et « social », c’est aussi aux nombreux combattants de l’UDPS oubliés, rejetés, honnis par la direction du parti dans le partage du butin de lutte. Autant également j’entends «Grand remplacement » des conditions sociales, mieux, améliorations sociales tant des populations anonymes que donc des militants ordinaires de L’ETAT-UDPS, qui a accédé au pouvoir il y a à peu-près quatre ans. Le parti se nomme Union pour la Démocratie et le Progrès Social. Mais depuis ces quatre années de pouvoir non seulement le progrès social ne se voit pas, mais la majorité de l’UDPS est au chômage. Il y a-t-il combien de la base militante du parti qui peuvent dire qu’ils ont été vraiment récompensés de leur lutte ?

En tout cas, selon des informations récoltées, les vrais combattants et militants de l’UDPS sont marginalisés, écartés de la gestion quotidienne du pouvoir. A telle enseigne qu’il n’y a pas plus de chômeurs ailleurs qu’au sein du parti présidentiel. La vérité est que beaucoup de jeunes militants soufrent de pauvreté. Il est, je comprends combien c’est difficile d’embaucher tout le monde, surtout si la qualification requise n’est pas de mise, mais tout de même comment comprendre qu’à côté de cela d’autres responsables des partis politiques du Sénat, de l’Assemblée Nationale, des Entreprises publiques et consorts relevant tant de la majorité présidentielle que de l’UDPS, y arrivent, eux, à faire nommer autant de membres de leurs partis politiques sinon de leurs familles biologiques respectives, et le directoire de l’UDPS et la Présidence de la république qui sont la porte par laquelle on entre n’y arrivent jamais ? C’est quoi vraiment le problème ? Si Je me pose cette question, c’est au regard de ce qu’il se passe au sein de l’UDPS. Un parti politique présidentiel mais avec autant de chômeurs, d’égoïsmes, de dysfonctionnements, d’injustices voire même d’escroqueries.

La grande majorité de jeunes en motocycle viennent du Grand Kasaï ou nés à Kinshasa des parents originaires. Contrairement à ce qu’on croit, malgré un comportement parfois à plaindre qu’on leur reproche par les kinois dans l’ensemble, plusieurs ont étudié et ont diplôme pour y être embauchés. Malheureusement, ils ne croulent que sous des promesses non jamais tenues. D’où,  la source d’une certaine violence qu’on leur reproche dans la vie quotidienne partout ailleurs dans la province-ville de Kinshasa. Je ne les encense pas ni dit ou pensé que cette violence est acceptable. Non. Simplement on doit comprendre leur frustration. D’avoir lutté voire donné de  leur vie pour la cause et la survie d’un parti politique qui les ignore totalement voire même relativisant leur bilan dans la rue. Un ventre affamé n’a point d’oreilles, dit-on. Celui des militants de l’UDPS n’en peut plus. Pire encore l’ancienne génération, précédant les WEWA, qui a combattu le Maréchal Mobutu et ses tribalistes à mains nues n’a jamais obtenu non plus gain de cause. Au contraire, ce sont des militants et collaborateurs du MPR et du PPRD respectivement du Maréchal MOBUTU SESE SEKO, du Grand Camarade Mzee Laurent-Désiré KABILA et du Raïs Joseph KABILA KABANGE qui font la loi et se la coulent douce.

Je ne nierai pas que certains de nos camarades de l’UDPS occupent quelques postes stratégiques au gouvernement, au parlement, aux entreprises publiques ou autour de Félix TSHISEKEDI. Mais une autre chose est à la fois de savoir et de reconnaître que ces cadres-là n’étaient pas au pays ni quand nous lutions contre le régime dictatorial et décadent de Mobutu ni quand les jeunes militants, je parle de la génération WEWA, lutaient et se faisaient tirer comme des lapins par la soldatesque Kabiliste. Ces camarades ont fui, quitté le pays pour un exile doré en Belgique, en France, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, au Portugal, aux USA, au Canada et partout dans le monde où ils pouvaient y échapper aux balles perdues, et tout court au passeport pour l’au-delà plus tôt que prévu. Qu’est-ce qui donnerait à ces cadres de la diaspora, que l’opinion congolaise appelle ironiquement « diaspourie » à cause soit de leur excès pour la boulimie de pouvoir soit pour leur grandiloquence infâme dans le gaspillage des ressources financières et économiques, un tel privilège, alors qu’ils sont tout sauf efficaces là où le président de la république les attend ? D’où se sentant marginalisés dans le partage du butin, les cadres de l’appareil politique de l’UDPS et le président de la république doivent se réveiller maintenant pour ne pas venir faire les surpris lorsqu’un jour les émeutiers sortiront de leurs propres rangs ! Tout se paye ici-bas et chacun récolte toujours ce qu’il a semé.

De plus,  pour parer à un tel scénario, je recommande à l’appareil politique de l’UDPS d’arrêter de se prendre pour ce qu’il n’est pas, c’est-à-dire napoléonien, mais franchement socialiste afin plutôt de partager le butin de la guerre qui l’a mené au pouvoir avec tous  ceux vieux, anciens combattants et jeunes militants combattants. Il est vrai, j’en suis conscient, qu’il serait difficile de devoir ou de pouvoir récompenser tout le monde, comme je l’ai dit précédemment mais tout de même avec un peu de bonne volonté, il est possible de faire quelque chose. Ces jeunes crient vengeance, déjà. On est dans l’obligation de changer de perception et de conception en cette matière. La base de l’UDPS n’a jamais été une quantité négligeable dans ce pays. L’erreur à commettre c’est de penser le contraire. Dans l’avenir, ça se payera cash. Même si l’on ne doit mêler et trop voir le président de la république dans cette injustice criante à l’égard des militants restés pour lutter envers et contre tout à l’intérieur du pays. Je n’entends nullement l’exonérer, loin s’en faut, mais parce je comprends qu’il est plutôt aux commandes d’un pays, d’une nation, d’un Etat, d’une République, plutôt que d’un chef politique du premier parti politique du pays. J’insiste sur le fait que ceux qui dirigent l’UDPS et la gère par délégation ont cette mission de régler cet écart des richesses et ce peu de partage du butin de guerre entre les militants de l’intérieur et ceux ayant fui le combat et le pays à la recherche d’une vie meilleure voire bourgeoise. Je condamne sans réserve ce complexe d’infériorité des dirigeants udépéssiens à l’égard des soi-disant combattants de la diaspora, auxquels ils ont donné tous les postes de responsabilité aux côtés du Chef de l’Etat, aux cabinets ministériels, aux entreprises publiques et compagnies. Une distribution des postes totalement impartiale qui frise l’aliénation, l’assimilation, l’acculturation ; bref ce que j’appelle une dépossession de l’identité politique.

3ème échec : l’impuissance de l’institution Présidence de la république

Ça dépend de ce qu’on entend en Afrique noire et au Congo-Kinshasa en particulier par l’institution Présidence de la République. Si on entend par-là une haute institution où nul citoyen n’y a droit, autrement dit droit d’y visiter, de s’y promener, d’y aller saluer le locataire, ce que c’est une forteresse entourée des chiens dits bergers allemands, plutôt qu’un endroit où celui qui habite est un citoyen du monde au milieu d’autres citoyens du même acabit que lui. Être un président de la république, c’est être entouré de son peuple, manger, partager avec lui la mémoire historique, civilisationnelle, traditionnelle et culturelle du pays. Aux pays des européens blancs, le toit présidentiel reflète ce que je viens de dire, sans y être non plus un passoir. Car non seulement il est le lieu le plus visité mais en même temps le mieux gardé et sécurisé.

En Occident, aux pays des blancs, donc, la fonction présidentielle est à la fonction politique et un mandat. Un Président de la république est un simple gardien des institutions et sceaux de la république. C’est en quelque sorte le coordonnateur de la paix civile, le régulateur des toutes les activités relatives à la concorde et à la vie nationale. C’est lui le porte-étendard, le porte-parole et surtout la parole du pays et de son peuple tout entier. C’est ainsi qu’un chef d’Etat en fonction n’a ni tribu ni parti politique ni écurie ni muziki emata to epela, mais plutôt une momie de culte et de vénération pour l’ensemble de son pays. Il en va de sa grandeur, de sa force et de sa puissance.

Or, voilà qui m’amène à une question que d’aucuns trouveraient peut-être peu amène de savoir pourquoi avoir repris le pouvoir des mains du Raïs Joseph KABILA KABANGE, FATSHI-BETON paraît-il de moins en moins populaire dans l’imaginaire collectif du peuple congolais, alors qu’honni, détesté, haï pour plusieurs raisons, dont certaines, il est vrai, totalement abjectes, inutiles, futiles, abjectes parce que frisant la jalousie humaine, Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO n’arrive-t-il pas à faire oublier son prédécesseur, dont on vient de voir même que la vraie-fausse enquête du nom faramineux « Congo Hold-Up » faite par la correspondante SONIA ROLAY, vient de tourner en sa faveur, au point que la Radio France Internationale ( RFI) son employeuse a été licenciée de sa chaîne radio. Malgré tout la plus écoutée au monde, en dépit de ses nombreuses manipulations d’informations et d’approximations idéologiques politiques toujours constamment en faveur de l’Europe Occidentale, comme on en apprécie la teneur aujourd’hui dans la guerre qui oppose la Russie et l’Ukraine pays adopté par l’OTAN. 

C’est impossible pour moi d’y répondre. De prime abord, professeur d’universités de mon état, je ne peux que constater, écrire, sans juger. Ensuite, je ne travaille pas ni avec le président de la république ni non plus avec aucun membre du parlement, du gouvernement ou je ne sais encore quoi.

Ceux qui sont avec lui ou autour de lui en apporteront  peu ou prou une réponse appropriée. Même si certains de l’entourage racontent pourtant à ceux et celles qui veulent les croire que le chef de l’Etat ne les écoute pas ! Version que je refuse absolument parce que ce n’est pas la nature de Félix TSHISEKEDI d’ignorer ses collaborateurs ni de refuser d’écouter leurs avis. On ne peut qu’espérer que son entourage fasse son boulot, celui de le conseiller voire même de lui imposer la direction à suivre dans le traitement de certains dossiers chauds menaçant le pays et sa survie. Telle la guerre à l’Est du pays. Dans une publication précédemment notée dans le journal  La Prospérité de M.  Marcel Ngoyi Ngoyi Kyengi,  son Editeur-Directeur Général, j’ai longuement développé à la fois sur la non-responsabilité de l’individu et citoyen Félix TSHISEKEDI qui n’était ni né ni au pouvoir quand ce conflit avait commencé et amplifié autour des années 90 ayant emporté le Maréchal du Zaïre Mobutu Sese Seko et son implication aujourd’hui en sa qualité de président de la république. Plus question d’y revenir, les archives existent, en cas de doute ou de précision, on peut y aller chercher, on le retrouvera certainement, le Directeur-Editeur est toujours là bon pied et bon œil.

Reste que le président de la république n’est pas que totalement affaibli dans cette guerre qu’il n’a ni commencée ni aiguisée mais tout simplement trouvée au moment où le train entrait en gare et qu’il le prenait, sans en savoir plus. Mais,  à vrai dire Félix TSHISEKEDI n’est pas qu’affaibli, il est lui-même aussi très faible. Il draine derrière lui partout où il se déplace l’image d’un PRESIDENT TRES FAIBLE. Autrement dit sans le moindre charisme. Il accepte tout, met tout sur la table, discute et négocie l’innégociable.  Chacun de nous se rappellera de sa jeunesse où il y avait constamment un caïd dans chaque auditoire au primaire, au secondaire ou à l’université.

Quand c’en était trop c’est trop, il arrivait que pour nous autres qui avions une corpulence d’antilope, on se levait, on se dépouillait de sa chemise, on se déchaussait et on y allait au corps à corps contre Goliath, en nous disant aujourd’hui on verra ce qu’on verra, ça sera lui ou moi, et au final, contre toute attente, on le frappait violemment, on le mettait à terre et l’on gagnait la victoire et en devenant par la force des choses le nouveau Goliath.

C’est cette histoire-là que MOI, SI J’AVAIS ÉTÉ CONSEILLER de Félix TSHISEKEDI, lui aurai-je raconté dans cette épreuve de force qui l’oppose au boucher de Kigali Paul KAGAME non autrement identifié. Comme chacun le sait Paul KAGAME est le ventre mou des rebelles du M-23. Pourtant Dieu seul combien d’articles ai-je produit à l’attention du président de la république pour alerter sa gouvernance voire sa présidence (cfr « L’archaïsme et l’incapacité de gouverner autrement… » publié dans le journal La Prospérité). Malheureusement toutes ces publications sont jetées dans la poubelle par ses conseillers et ministres voire ses agents secrets de l’ANR. Au point que Félix TSHISEKEDI volontairement ou involontairement coupé de sa base scientifique et académique n’est jamais à la mode et reste totalement en retard et en marge de l’évolution des questions politiques, géostratégiques ; des bases scientifiques et académiques qui dans d’autres pays font la force de ses collègues voire partenaires. Quand un conseiller n’a comme seule qualification que d’être frère, cousin, beau-frère, ancienne connaissance « diaspourique » de confiance, quel résultat gagnera-t-il, qu’obtiendra-t-il en efficacité ? Nul de nullissime effet.

Pour remédier donc à la torpeur voire nonchalance  actuelle du président de la république face à la très longue humiliation que Paul KAGAME -, attention qui est dans son rôle à Kigali, tous les moyens sont bons pour lui, y compris ceux qui ne plaisent pas à ses voisins pour atteindre les objectifs que son peuple attend de ses mandats politiques à la tête du Rwanda, Lénine n’avait-il pas dit qu’on reconnaît la capacité d’un Etat par sa capacité de nuire ? -, il ne suffit tout simplement pas d’encourager le président Félix TSHISEKEDI à aller faire bombarder le Rwanda ou l’Ouganda -, Museveni Kanguta étant, lui également dans le même rôle que son « demi-frère » (en idées fachistes et démoniaques, utilitaires, machiavéliques), encore qu’il faille requérir au préalable l’état moral, psychologique, intellectuel des troupes au sol. Les militaires congolais étaient-ils prêts à donner de leur vie sur ce qu’on voit chaque jour à travers les réseaux sociaux où des militaires, des grands muets traditionnellement, appellent à la désertion, en critiquant vertement la hiérarchie militaire jusqu’au président de la république lui-même, commandant suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ?! C’est un préalable aux bombardements sur le Rwanda, plutôt que des appels aux états d’âme vils et non structurés et donc contre-productifs.

En attendant de voir comment les jusqu’au-boutistes guerriers arriveront à motiver et à redynamiser la troupe, je m’en tiens à proposer à l’entourage du chef de l’Etat ce qui n’a jamais encore été essayé jusqu’à présent. A savoir inscrire le président à l’école du charisme et du leadership. Il me semble, et sur ce que je vois depuis quatre ans de gouvernance, que Félix THISEKEDI croit diriger ce vaste état en « démocrate » comme BIDEN, MACRON, CHARLES III, PHILIPPE de Belgique. Bah non, moi, je le verrais plutôt à Vladimir POUTINE. En Afrique et dans un pays aussi corrompu, « religieusement » détraqué, car on y attend encore la manne du Ciel, qui a pourtant cessé de tomber voici plusieurs milliers d’années ; un pays dominé par un peuple anarchique et sans esprit ni culture propre, je viens de le montrer il y a un moment, il faut y installer un pouvoir à la fois fort et puissant. Des nombreux contre-exemples en faveur des régimes soi-disant démocratiques font légion aujourd’hui, que je ne pense pas qu’il y aura aujourd’hui un avenir pour un régime occidentalement démocratique en RDC. Parce que davantage encore assimilé, acculturé volontairement à la civilisation, à la tradition, à la culture euro-occidentale, la mentalité congolaise n’est pas encore suffisamment formatée pour assumer un pouvoir démocratique. Ainsi, pour ne pas parler de « dictature » comme telle (même si je le présent et y crois vraiment, fermement),   je milite pour un pouvoir fort et puissant en RDC. Un pouvoir avec une armée, une police et un service secret omnipotent et omniprésent prêts à sévir, à arrêter, à jeter en prison tous les corrompus, les voleurs, les opportunistes en tous genres, etc.

Chacun a pu le remarquer comment au cours des années passées par Joseph KABILA KABANGE au pouvoir en RDC n’ont pas été une rigolade pour tous ces voyous, kuluna en cravates ou en caleçons, susnommés. C’est des années où l’on a beaucoup entendu claironner des sirènes occidentales sur le non-respect de droits de l’homme ; les mêmes droits de l’homme qu’elles ne respectent jamais elles-mêmes chez elles lorsqu’il s’agit de garantir le droit d’asile aux immigrés ! Contrairement à ce qu’on pense, je crois dur comme fer que le Raïs Joseph KABILA KABANGE s’en est allé du pouvoir la tête haute. Il a tenu la dragée haute face à Paul Kagamé. Il en a fait de même contre ses anciens parrains belges (dont la famille de l’autocrate Louis MICHEL père et fils). Il a fait négocier le contrat minier en faveur de la RDC, ce qui lui a coûté le soutien américano-canado-euro-occidental. Vu de la sorte JKK a été un leader charismatique. C’est la même visée leadershipique que je souhaite à mon favori pour 2023 Félix TSHISEKEDI pour ne point le nommer.

En effet, l’homme est un mélange de corps et d’esprit. Il y a de toute façon nécessité et urgence de chercher toujours un équilibre, plutôt que de déclencher un rapport des forces, dont tout en bout de course, il n’y aura ni vainqueur ni vaincu. D’où l’impérieuse nécessité de dénicher, de trouver mieux de former des leaders. Même si malheureusement un leader ne se trouve pas comme on trouve un champignon dans son jardin, quasi non plus de le former au leadership comme on formerait quelqu’un à jouer au jeu d’échecs, par exemple. Ceux des gens qui ont marqué l’histoire des cultures, des traditions et des civilisations sont nés meilleurs et leaders ; ils n’ont ni été formés ni éduqués ni inventés, créés, produits à le devenir. Tous les jours on voit se côtoyer des chefs d’Etats charismatiques et médiocres ou simplement amorphes de même également des professeurs et d’autres métiers. C’est l’instinct « leadershipsique » qui fait la différence. Il y a, cependant, une différence flagrante entre leadership et management en ce quele leadership se définit comme étant un charisme naturel permettant d’influencer et de fédérer autour de soi afin d’atteindre un objectif commun. Un leader est généralement un bon manager alors qu’un manager ne va pas forcément être un bon leader. Le leadership contrairement au management, n’est pas une matière enseignée dans les grandes écoles mais certainement quelque chose de spécial et d’intime qu’on a en-soi toujours.

Donc, un leader est déjà celui qui est là et non celui qu’on emmène. Mais comment le découvrir ? Il faut juste créer des conditions favorables sociales, économiques, politiques, technologiques, culturelles. On peut juste le deviner pour qu’il éclot. Pour définir le leadership, Bertrand Poulet, expert en formation leadership, le définit comme le pouvoir (dans le sens de capacité, de possibilité) de donner envie aux autres de s’impliquer et d’agir pour réaliser une ambition collective ou atteindre un objectif commun. Le leadership est très important ne-fût-ce que dans la supposition que le leadership est ancré dans les caractéristiques que certains individus possèdent. L’idée, que le leadership serait fondé sur des attributs individuels est connu comme « la théorie des traits ». Soyons des leaders et envisageons une société des leaders en Afrique et en République Démocratique du Congo plus particulièrement. Il n’y a pas d’alternative au leadership. C’est l’école du futur pour l’homme subsaharien noir.

4. Le déclin des ministères régaliens ou de souveraineté

Il importe aujourd’hui au président de la république de réhabiliter ces ministères dits régaliens ou souverainistes que sont les Affaires étrangères, l’Intérieur et sécurité du territoire, la Défense nationale, la justice et garde des sceaux, la Communication et médias, l’Enseignement Supérieur, Universitaire et la Recherche scientifique, sans oublier l’Agriculture (qu’on néglige toujours alors qu’ailleurs, en Chine par exemple, elle est la priorité des priorités parce que là-bas on avait longtemps compris qu’un ventre affamé n’a point d’oreilles ; que l’agriculture c’est le ventre du pays). Avant de m’y avancer, un mot sur l’origine latine du mot régalien. Du latin regalis=royal est ce qui appartient à la royauté. L’adjectif « régalien » (du latin regalis, royal) définit ce qui est attaché à la souveraineté d’un chef d’État, qui est du ressort de l’exercice de la puissance gouvernante (président, roi ou empereur, selon le type de régime politique). Pouvoir régalien ou  volonté, décision Régalienne traduit, donc, Qui concerne, qui appartient en propre au roi, au souverain.Dans un système démocratique, la douane, institution d’origine seigneuriale et régalienne, est donc chose odieuse et contradictoire.
Droit régalien. Droit (de paix ou de guerre, de faire la loi, de battre monnaie, etc.) qui appartient au roi, au souverain. Un péage dû aux comtes de Combourg par chaque tête de bétail, espèce de droit régalien (Par extension) qui concerne l’État ; qui est du ressort de l’État.
Un ministère régalien est un ministère qui répond aux fonctions régaliennes de l’État, c’est-à-dire les fonctions dont la responsabilité doit normalement être prise par l’État et qu’il ne doit pas déléguer à des sociétés privées. En France, cela correspond aux Ministère des Armées, Ministère de l’Intérieur, Ministère de la Justice, Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et Ministère de l’Économie et des Finances.

En d’autres termes, régalien se dit d’un droit attaché à la royauté, ou qui, en république, manifeste une survivance des anciennes prérogatives royales. (Le droit de grâce du président de la République, en France, est un droit régalien.) … qui dépendent directement de l’État ou de son représentant suprême : Ministères régaliens. De par l’adjectif régalien, il qualifie ce qui appartient à la royauté, au roi, ce qui lui est propre, qui le concerne. La Maison régalienne désigne la famille descendante d’un roi. Par extension, l’adjectif régalien désigne ce qui est attaché à la souveraineté, du ressort exclusif de l’Etat. Quant aux fonctions régaliennes, comme en économie, elles désignent des tâches que l’Etat ne doit pas ou ne peut pas déléguer à des sociétés privées. La liste des droits ou fonctions régaliennes dépendent du système politique et de l’opinion de chacun.

Comme on vient de l’entendre, l’origine latine du mot régalien montre qu’il est possible à chaque Etat, chaque pouvoir de choisir ce qu’il entend souverainement définir comme ministères régaliens, on n’est pas obligé de singer les autres pays, notamment occidentaux. C’est ainsi qu’il pourrait être possible au président de la république de décréter que dorénavant les ministères de la culture, de l’agriculture, de transport, de l’Enseignement tant primaire, secondaire qu’universitaire, supérieur et de la recherche scientifique sont devenus, selon nos priorités, régaliens. Une allusion est faite à la composition et formation des gouvernements des Etats. En ce qui me concerne et selon ma compréhension et motivation propres,  je distingue les ministères de souveraineté suivants pour la RDC : Affaires étrangères, Intérieure et sécurité du territoire, Défense nationale et Anciens combattants, Communication et médias, Enseignement Supérieur et universitaire.

Le ministère des Affaires étrangères se forge à positionner ce que j’appelle une « diplomatie de la responsabilité » et dont la tâche consiste àse remémorer le passé, non pas en tant que mémoire poétique voire poétisante, mais plutôt création, production, invention, transformation, c’est-à-dire préparation du présent d’un peuple en tant que garant  et projet d’un futur-être-passé du présent-futur de ce qui a donc été, est, et sera. Née de la responsabilité pénale, la responsabilité politique est considérée par les juristes comme le stade avancé de la responsabilité dans une société où sont respectés les droits fondamentaux. La responsabilité politique, en droit constitutionnel, désigne dans son sens le plus large la perte du pouvoir. C’est l’obligation pour le titulaire d’un mandat politique de répondre de l’exercice qu’il fait de son pouvoir devant ceux qui détiennent la souveraineté. Elle s’identifie ainsi à l’idée de révocation.

Le ministère de l’Intérieure et sécurité du territoire engage une politique intérieure orientée sur la quête, la défense, la sauvegarde des frontières nationales non négociables ; il met en place ce que j’ai nommé un « Nationalisme pragmatico-révolutionnaire » inspiré, formenté du « Nationalisme zaïrois authentique » prôné par le mythique Maréchal Mobutu Sese Seko à travers le désir d’être-soi-même, sans évidemment sombrer dans le mépris des autres, sinon au respect de l’adage biblique selon lequel « la charité bien ordonnée commence toujours par soi-même ». Ce ministère devrait encourager le nationalisme et le patriotisme quoique l’Occident impérialiste les voit d’un mauvais œil quand, craignant pour ses intérêts majeurs et égoïstes,  ces deux sentiments sont exacerbés dans le Tiers-Monde et en Afrique noire plus particulièrement. Pourtant par patriotisme, la France entend l’amour de la patrie, et par opposition au nationalisme qu’elle considère comme une doctrine agressive, cultivant un amour exalté de la patrie. Le patriotisme, notion méliorative, serait selon ces lieux communs l’amour de son pays, une conception ouverte de sa patrie, la volonté désintéressée de la servir et de la promouvoir. Le patriotisme serait ouvert et inclusif. A contrario, le nationalisme, notion péjorative, serait selon ces mêmes lieux communs une doctrine agressive, un amour exalté de la patrie qui dégénérerait en impérialisme, en volonté d’exclure les étrangers à l’intérieur, et de dominer les ennemis à l’extérieur. Il est honni comme la cause principale des conflits qui ont ensanglanté l’Europe au XXe siècle. Le nationalisme serait par définition fermé et exclusif.

Mais,  au final pour quelle idéologie devrait-on militer en Afrique noire ? Pour les deux : le nationalisme et le patriotisme. Dans les conditions actuelles précaires de l’Afrique noire l’une ne va jamais sans l’autre et vice-versa. Le Congo-Kinshasa comme tant d’autres pays d’Afrique noire qui subissent en plein cul l’occidentalisme agressif et dévastateur ne peuvent pas se permettre d’ignorer le nationalisme et le patriotisme. Chaque « …ismes », on le sait, a effectivement ses points forts et faibles, clairs et obscurs. Mais,  en tant que peuple dominé, exploité, néo-colonisé, je peux aussi ajouter délibérément et volontairement assimilé et acculturé, il y a lieu, en plus d’être patriote, de militer pour plus de nationalisme en Afrique noire. L’homme euro-occidental fait pareil quand il définit des lois plus que restrictives voire contraignantes en matière d’immigration sur ses territoires. Ce ne sera plus jamais une désobligeance ni culturelle ni politique ni encore moins morale ou éthique mais une obligation destinale de l’Afrique subsaharienne. 

Quant aux ministères restants, disons que le ministère de la Défense nationale a pour objectif de défendre l’intégrité jusqu’au sacrifice suprême le sol et le sous-sol du territoire national, met en place une armée organisée, conquérante, nationaliste et patriotique qui ne recule devant rien et ne négocie jamais la souveraineté nationale, car aucun autre sacrifice n’est au-dessus, toute trahison de l’espace national vital vaut la peine de mort car la terre nationale est sacrée. Le ministère de la Communication et médias s’engage dans une politique de communication souveraine chaque fois adaptée à la situation et à l’évolution des événements.

Enfin,  le ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire est culturellement parlant la clé de voûte de toute une nation. C’est lui qui engage les formateurs des formés, levains de la nation, qui distribue la recherche scientifique; bref une politique académique et scientifique créatrice, productrice, inventrice, participatrice à la fois autonome et ouverte au monde pour créer et se recréer, se produire et se reproduire, s’inventer et se réinventer ; l’autarcie n’étant ni une chance ni une nécessité en cette matière ; un ministère  qui a une importance stratégique, malheureusement dans un continent sous la direction des incultes, d’autodidactes et des « diplômés » analphabètes, il reste un ministère négligé, inutile, sénile et donc totalement improductif. Le ministère de la Justice et Garde des sceaux fondamental pour l’égalisation des droits citoyens ; égalisation sans laquelle l’anarchie et d’autres anti-valeurs prendraient de la place dans toute la société. Le ministère de la Culture et Arts est l’âme de tout un peuple, c’est dans ce ministère qu’on réhabilité la mémoire civilisationnelle, traditionnelle, historique d’un peuple ; c’est le ministère de la mentalité par où l’on transmet des valeurs, des mœurs, des us et coutumes on les crée, les recrée, les produit, les reproduit, les invente, les réinvente, les transforme, les retransforme ; c’est le plus important ministère pour un peuple tenant à se tracer une voie propre pour sa transformation et son développement (tel est l’exemple de la Chine).

Pour rendre véritablement une indépendance régalienne à l’Afrique noire et à la RDC en particulier, il nous faut penser en termes du « Culturalisme souverainiste idéologico-politique » culminant vers une politique culturelle endogène telle que Lê Thanh Khoi l’écrit si bien à ma place malgré quelques réserves qu’il a pu en avoir : « Proche de l’authenticité, la notion d’endogénéité est de plus en plus fréquemment utilisée. Le mot vient aussi du grec et signifie « qui nait de l’intérieur » ou « à l’intérieur ». L’Unesco définit le « développement endogène » comme un « processus autonome par lequel une société choisit consciemment et librement le modèle de ce qu’elle entend devenir ; il se concrétise, pour toute communauté, dans l’ensemble des moyens et des efforts qui sont appelés par la réalisation de sa vocation propre à un niveau toujours plus élevé. Il implique, donc, et il doit en même temps favoriser la prise de conscience de ces ressorts profonds, et la fidélité à leur évolution vivante, en réponse au surgissement continu de problèmes et de possibilités nouveaux ». Donc « Seule une connaissance approfondie de ces valorisations et de ses aspirations, conjointe à une perception lucide des nécessités et des perspectives de développement, peut contribuer utilement, en explorant sur une base continue les convenances et les incompatibilités, à accorder celui-ci aux besoins profonds des hommes, sans compromettre sa réussite ». « En outre, l’association active et responsable des populations concernées à la détermination concrète et à la mise en œuvre effective des projets de développement les concernant est nécessaire pour garantir l’équilibre et l’harmonie du développement aussi bien que pour réaliser sa signification et sa portée du point de vue de la promotion de l’homme. Une œuvre d’information et d’éducation s’impose, dans la recherche des moyens de s’assurer des aspirations authentiques du public, par-delà le plan des réactions stéréotypées ou épidermiques ».

Dans notre esprit et celui de Le Thanh Khoi plus précisément « dans le cas de l’endogénéité comme de l’authenticité, ce qui est mis en valeur, c’est l’origine, la provenance, et non le contenu de l’action. C’est là la grande insuffisance des deux concepts lorsqu’on les applique au développement. Car le développement, tout le monde en convient, doit se faire au bénéfice de la population et non d’une minorité quelle qu’elle soit. Or ni l’authenticité ni l’endogénéité ne la garantissent. De même qu’un individu peut etre « authentiquement » démocrate ou réactionnaire, de même un développement « endogène », s’il n’est que cela, est susceptible d’orientations opposées ».

Pour conclure sans conclure

En observant attentivement la conception arendtienne de la culture, telle qu’elle l’a entrevue comme « crise » d’un côté et comment celle-ci, mais uniquement de mon propre point de vue, est encore plus ostentatoire en Afrique noire d’un autre côté, qu’il me soit permis de reconnaître que ni l’Afrique noire ni encore moins la République Démocratique du Congo n’a besoin pour son développement et/ou sa transformation de la   politique, de l’économie, de la sociologie, de la technique ou de la science telles que définies dans les écoles et universités occidentales -, même si je ne dis pas que ces facteurs-susmentionnés  en étaient moins impactants, c’est-à-dire moins importants -, sinon que je tiens tout simplement à rappeler la nécessité qu’il y a pour un gouvernement ou un régime africain noir de se recentrer sur sa culture, sa tradition, son histoire et sa civilisation et donc en d’autres termes sur lui-même. Je n’entends pas isoler l’homme africain noir de l’humanité globalisante. Je n’entends pas refuser à l’homme africain l’ouverture au monde. Je n’entends pas fermer aux autres continents la porte de l’Afrique subsaharienne. Je parle de refuser l’esclavagisme, le colonialisme, le néocolonialisme, l’acculturation, l’assimilation culturelle. Parce que tous « …ismes » participent à la dépossession identitaire de l’homme africain noir.

Je soutiens, la main sur le cœur et personne ne me convaincra du contraire, en tout cas du moins pour le moment, au regard de ce que je crois et constate dans le concert des nations en général et des relations entre l’homme euro-occidental et l’homme subsaharien noir, que la culture et le rapport de l’homme africain noir à la culture reste très déterminant dans sa transformation et son développement. Mon souci est franchement de me faire comprendre de tous. D’où cette question : quand l’homme subsaharien s’interroge sur les concepts de développement économique, sociologique, technologique, politique qu’en entend-t-il culturellement parlant ? Qu’on me laisse prendre un exemple anodin voire piteux (jugeraient les acculturés et assimilés professionnels aux manières d’être et d’agir des occidentaux) du papier hygiénique, en me demandant si m’essuyer  les fesses aux feuilles de brousse ou de forêt me dégraderait culturellement ? Je réponds à cette question par une autre question : quels genres d’êtres humains étaient mes arrières grands-parents qui s’essuyaient les fesses aux feuilles de brousse ou de forêt avant l’apparition des papiers hygiéniques fruits de la civilisation occidentale ? Peut-on dire que les feuilles qu’ils utilisaient n’étaient pas leur expression et exception culturelles ? Or malgré cet « archaïsme » culturel africain noir, aucun de mes grands-parents n’en était mort. Parce que ce fût leur façon à eux de faire, qui ne serait ni inférieure ni minable par rapport à la culture euro-occidentale. Cette utilisation des feuilles était une partie effective de leur ontologie et sociologie culturelles. Ce n’est pas, loin s’en faut, de refus de la « civilisation », mais au contraire d’histoire, de tradition, de civilisation et de culture. Parce qu’il n’y a pas une histoire, une tradition, une culture mais au contraire des histoires, des traditions, des cultures, des civilisations. Les chinois, les japonais, les indiens, trônant méritoirement aujourd’hui sur le toit du monde, avaient longtemps  également ignoré le papier hygiénique. Les arabes ne s’en servent pas et utilisent au contraire  l’eau de source, comme le prophète Mohamed leur en avait conseillé en lieu et place du papier hygiénique pour s’essuyer les fesses ! C’est ridicule, m’objectera-t-on, mais que faire d’autre si telle est la « bonne » culture pour se développer, se transformer, c’est-à-dire être soi-même ?

De nouveau pour me faire très bien comprendre et pour permettre aux Africains de se remettre la tête à l’endroit, je suis allé chercher un bouquet très intéressant publié pratiquement dans une édition inconnue du grand public se nommant Gricha and his kittens, qui n’est donc ni Gallimard ni Fayard ni encore moins Le Monde ou Le Point.  Dans « Le dieu mortel. Une invitation à la philosophie », Grégoire Celier un occidental pure sucre s’indigne en indiquant comment la société moderne incarnée par l’Occident a dilapidé l’héritage de la civilisation ; comment ce que nous pourrions appeler « le terreau culturel », indispensable pour la germination d’une vie humaine normale, à fortiori pour celle de la philosophie, n’ayant plus été renouvelé durant des siècles, s’est appauvri progressivement et achève de disparaître ; comment nous vivons maintenant dans un désert de poussière où le blé de la pensée meurt de sécheresse presqu’aussitôt germé. Ce désert avance chaque jour davantage, surtout avec le vent brûlant des passions qui, ne trouvant plus d’obstacle en raison de destruction des « barrières », ravage et détruit tout. Il a également montré comment aussi ce que nous sommes en train de vivre, c’est une nouvelle barbarie ; comment nos ancêtres (les siens) ont vu déferler, à la fin de l’Empire romain, les invasions barbares qui ont ruiné la civilisation latine ; comment nous voyons sous nos yeux (les siens) s’effondrer la civilisation occidentale sous les coups des nouveaux barbares, les barbares de l’intérieur. Même si, se reprend-t-il, nous voir ravalés (eux les blancs), certes, au rang des barbares est difficile à admettre, gonflés que nous sommes de nos réussites technologiques. Même si, précise-t-il de nouveau, n’oublions pas (lui et ceux qui lui ressemblent), cependant, que les Gots ou les Huns étaient fiers de leur force guerrière, ce qui ne les empêchait pas d’être des barbares. Le fait d’avoir inventé la bombe atomique ou l’ordinateur n’est nullement un obstacle à la barbarie spirituelle tout, et j’ajoute morale, psychologique, politique, économique, sociale, culturelle, biologique, etc.

Pour Grégoire Celier, il ne s’agit pas de celui qui n’a pas connu la civilisation. Celui-là, on le nommera plutôt un « primitif ». Il s’agit de celui qui a connu la civilisation mais qui s’est trouvé incapable de s’y intégrer. Lorsque les Wisigoths sont arrivés à ses frontières, l’Empire romain existait politiquement, juridiquement, littérairement, artistiquement, mais ils ont été incapables de se mouler dans ce cadre, parce qu’il y avait un hiatus trop grand entre eux et la culture romaine tout. Pourquoi cette impossibilité à assumer l’héritage ? Parce que la civilisation est une lente et progressive élévation de l’être humain, par l’effort successif et constant des générations. On ne devient un civilisé ni en un seul jour, ni en une seule vie. Ce qui fait un civilisé, c’est qu’il hérite de nombreuses générations précédentes qui lui ont légué le meilleur d’elles-mêmes.

Par exemple, si un « primitif », un homme qui n’a pas connu de véritable civilisation, entre dans la culture française, deux solutions sont possibles : ou bien il reconnaît son infériorité et accepte de se laisser former par cette culture, de se laisser modeler par elle et alors, progressivement, lui et surtout ses descendants deviendront à leur tour civilisés ; ou bien il ne reconnaît pas son infériorité et fait irruption avec arrogance dans la civilisation mais, incapable de la comprendre  et de l’assumer, il devient en son sein un barbare. Le barbare est donc un homme inférieur à la civilisation dans laquelle il pénètre. L’homme moderne est un barbare moral, revêtu des oripeaux de la civilisation technologique, comme le roi vandale se pavanait dans la pourpre d’une civilisation moribonde tout.

Quant à la nouvelle barbarie, elle est causée par ce qui est la source de toutes les barbaries, par une rupture de la transmission, opérée principalement par cette destruction des barrières protectrices, cette négligence à renouveler le sol nourricier de l’intelligence et cette exploitation abusive des ressources humaines. La barbarie historique nous montre des hommes naturellement intelligents, appartenant visiblement à l’élite, qui restèrent pourtant inaptes à comprendre ce que le moins civilisé perçoit sans difficulté. On est étonné de trouver chez les meilleurs barbares une grossièreté intellectuelle de chaque instant. Nous le revivons aujourd’hui : nous rencontrons tous les jours des gens instruits savants dans leur spécialité, mais par ailleurs d’une grossièreté intellectuelle inimaginable.

La civilisation ne surgit pas du néant : elle représente une élévation progressive de l’humanité, grâce à une transmission ininterrompue des richesses de l’esprit humain. Platon, Aristote ou saint Augustin, l’Art roman ou Michel-Ange, Molière, Racine, Palestrina ou Bach ne peuvent germer et venir au jour que dans un sol fertilisé par l’effort des générations successives. Le génie n’est pas la simple résultante des efforts des générations antérieures, mais il ne tombe pas non plus directement du ciel. On pourrait le définir comme l’éclosion inespérée d’une individualité supérieure qui advient lorsque le sol moral est prêt à le recevoir. J’ai beaucoup aimé quelques extraits de cet ouvrage, surtout ceux relatifs à cette question-ci.Voilà pourquoi l’histoire ne peut se résumer absolument ni au seul récit des événements passés ni encore moins et uniquement à la somme des biographies, mais au contraire et surtout à une histoire consciente créatrice-productrice-inventrice écrite par des hommes seuls, chacun dans son individuelle individualité. Pour Oswald Spengler, «L’histoire universelle est l’histoire consciente : la conscience de buts, de possibilités, de moyens, le souvenir de succès et de défaites, le pressentiment ou l’espérance du bonheur, de la gloire, forme de survie personnelle parmi les personnalités – c’est tout cela qui distingue l’histoire de l’événement, le fait d’avoir une histoire du simple fait de la subir, le faire de l’histoire de simples actes instinctifs. L’histoire implique l’horizon de l’espace et du temps, des lointains, sur lequel tranchent l’activité et la passivité voulues, projetées ou passées ».

Le « Remplacisme » est un courant philosophique qui met en garde contre la perte de son identité culturelle, en prônant le « retour » à la culture d’origine comme projet de transformation et de développement. Dans le cas présent, je demande au Chef de l’Etat -, non pas un poste,  ni une fonction,  ni encore moins une Jeep (haut de  gamme)  ou un compte en banque, le peu qu’il me paie déjà comme professeur d’universités me suffit amplement,  même si ce n’est jamais suffisant au regard des recherches engagées et d’autres exigences et motivations scientifiques et académiques, je comprends, le pays étant très grand, il n’y a pas que les professeurs auxquels l’Etat devait augmenter le salaire -, mais qu’il prenne en compte ce « nouvel » idéologisme,  s’il veut vraiment transformer et développer son pays, se faire réélire en 2023,  voire en 2028 et surtout,  s’il veut marquer d’une empreinte indélébile  son passage à la tête de la République Démocratique du Congo (eloko ya makasi, yoka biso eeeh).

Antoine-Dover Osongo-Lukadi

Habilité à Diriger des Recherches de Philosophie (Post-docteur, Université de Poitiers/France)

Docteur en Philosophie et Lettres (Université Catholique de Louvain/Belgique)

Professeur d’Universités

Membre de l’Association des Philosophes Américains (APA)-2007

Directeur-Editeur des Maisons et Revues Internationales-IFS-RFS, CRPIC-RPp,  (RPSP)

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