C’est un travail scientifique bien fignolé, fouillé, avec une riche bibliographie, publié dans la Revue africaine interdisciplinaire Cahiers africains des Droits de l’Homme et de la Démocratie ainsi que du Développement durable. En une trentaine de pages bien documentées, Maître Claude Mpunga Yende Etenda a produit l’article intitulé « L’AVOCAT CONGOLAIS ET LA DOCTRINE ». Selon cet apprenant en DES en droit de la Faculté de Droit de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), la doctrine intervient dans la formation de tout juriste, dans la formation pratique et professionnelle de l’avocat congolais et au cours de sa formation continue ainsi que de son autoformation permanente.
Cet auteur met en exergue l’importance de la doctrine à travers cette citation au tout début de son texte : « Le rôle de la doctrine est d’autant plus irremplaçable qu’on peut à la rigueur imaginer un système juridique sans lois ou sans coutume ou sans jurisprudence, mais qu’on ne peut imaginer un système juridique sans doctrine, car c’est elle qui fait prendre conscience de leur propre existence ». (François Terre, cité par Dominique Chagnollaud de Sabouret).
Me Claude Mpunga Yende Etenda explique, d’entrée de jeu, que la doctrine est présente aussi bien dans la formation juridique de base, la lecture, la formation professionnelle, l’autoformation permanente, l’expérience, le talent oratoire ou l’éloquence lors de la plaidoirie et l’écriture. Tout ceci fait partie des fondements de la valeur professionnelle de l’avocat.
Ce brillant Avocat situe dans le temps son étude du vaste thème « L’avocat congolais et la doctrine ». Il part, en effet, de la défense durant l’Etat Indépendant du Congo, en passant par la période de la Colonie Belge avant de chuter par la situation actuelle née principalement de la création des facultés de droit au Congo avant l’indépendance, de l’admission des Congolais au Barreau après l’indépendance, …
Selon Me Claude Mpunga, parler de l’avocat c’est parler principalement de la défense des personnes physiques et des personnes morales. « Dans l’exercice de sa profession, l’avocat est appelé, en principe, à avoir une vision globale du droit. En effet, il cumule un bagage juridique important étant donné qu’il élève sa compréhension du droit, en découvre les subtilités, les lacunes et les insuffisances. C’est un chercheur permanent car il doit se consacrer à la formation continue et à l’autoformation permanente, à la recherche de doctrine et de jurisprudence pour des interventions et prestations toujours plus performantes. Il approfondit tous les jours sa connaissance des lois », écrit-il. Combien d’avocats congolais en ont conscience ?
Dans cet article scientifique, Me Claude Mpunga démontre, en effet, que l’avocat accomplit une mission légale, exerce diverses activités, a plusieurs domaines de compétence, jouit d’une expérience pratique, et peut participer à la rédaction des lois. Il ajoute que cette diversité et cette richesse de son bagage juridique sont susceptibles de produire un apport indéniable à la doctrine juridique.
Dans sa conclusion, l’auteur affirme que le rapport entre l’avocat et la doctrine nait d’abord pendant sa formation de juriste puis se renforce pendant sa formation professionnelle et son autoformation. La doctrine, nécessaire à la formation d’avocat, poursuit-il, est l’œuvre des professeurs d’université, des praticiens de droit parmi lesquels les magistrats, les conseillers juridiques, les juristes d’entreprise, les chercheurs. L’avocat en fait aussi partie.
Dans le tout dernier paragraphe, Me Claude Mpunga écrit : « En somme, les publications de l’avocat doivent avoir une nature et une valeur scientifique et doctrinale et faire autorité. Ce n’est qu’ainsi qu’une doctrine émanant d’un auteur-avocat ayant une autorité scientifique dans un domaine quelconque, a une force morale considérable. » Ce travail scientifique mérite d’être approfondi par tout avocat digne de ce nom et tout praticien de droit. Autrement dit, il mérite d’être lu et relu.La Pros.
