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Bizimungu, Berlin II et Kagame ! (Par Omer Nsongo die Lema)

Par La Prospérité
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De la guerre du 2 août 1998, les Kinois gardent un souvenir mauvais : la coupure de l’électricité à partir du barrage d’Inga pris en otage par les troupes rwandaises, pardon du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie) dont certains éléments armés venus dans les rangs de l’AFDL, une année plus tôt, se retrouveront tour à tour au CNDP, au M23 de 2012 et au M23 de 2022. 

Près d’un mois durant, toutes les activités nécessitant de l’hydroélectricité avaient été interrompues. Dans les hôpitaux notamment, les prématurés et les malades sous respiration artificielle mourraient, et les corps entraient en putréfaction dans des morgues. Pour cuisiner, l’expression « faire feu de tout bois » avait recouvré son sens : chaise, sommier, table, lit, arbre se consommait et se consumait.

C’est dans la foulée de l’apparition subite du RCD, avec à sa tête un certain Ernest Wamba dia Wamba – mouvement composé principalement de Mobutistes et de Tshisekedistes déçus de la transition conflictuelle 1990-1997 – que de Kigali le Président rwandais Pasteur (prénom) Bizimungu (nom) lancera l’initiative d’un « Berlin II », c’est-à-dire la révision des frontières héritées de la colonisation.

A l’époque – il est utile de le rappeler – Pasteur Bizimungu (hutu) venait de prendre la succession de feu Juvénal Habyarimana (hutu). Son « adjoint » avait pour nom Paul Kagame (tutsi). Cependant, tout le monde reconnaissait en ce dernier le détenteur véritable du pouvoir. La preuve est la neutralisation du premier par le second en 2000 et sa disparition de la scène politique rwandaise. Condamné d’ailleurs à 15 ans pour seul grief le soupçon de vouloir créer un parti politique, Bizimungu fit la prison avant d’être gracié. 

Sans chercher à savoir la cause exacte de sa mise à l’écart, on peut garder de lui l’effet boomerang de son initiative au regard des données scientifiques étalées, entre autres, par le Professeur Isidore Ndaywel.

En effet, ces données prouvent que ce n’est pas la RDC qui avait pris des terres rwandaises. Par contre, c’est le Rwanda qui, dans sa configuration actuelle, a des terres congolaises. Comment alors expliquer les velléités expansionnistes ou annexionnistes de Paul Kagame tournées uniquement vers la RDC alors qu’il a aussi pour voisins l’Ouganda, le Kenya et le Burundi ? 

Dans les années 1996 – deux ans après l’assassinat de Juvénal Habyarimana et le déclenchement du génocide rwandais – Kinshasa peine à résoudre la crise politique née de l’option non négociée de la dissolution du MPR Parti-Etat prononcée le 24 avril 1990, crise accentuée d’abord avec le faux massacre des étudiants survenu sur l’université de Lubumbashi en 1990, suivi de la suspension de la coopération structurelle, ensuite avec le dédoublement de l’ordre institutionnel entre les schémas de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) et du Conclave Politique de Kinshasa (CPK). 

C’est à ce moment qu’un esprit mauvais préconisera le démembrement du Zaïre au motif d’un pays trop grand pour être bien gouverné. Le plan mis en place consistera à rattacher certaines provinces de l’Est à quelques Etats voisins (Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie) ; l’évidence étant que ces provinces ou certains de leurs districts (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema et Tanganyika) vivent plus des échanges commerciaux avec ces pays qu’avec Kinshasa. 

Il n’est pas exclu que ce schéma ait reçu la caution de quelques puissances extérieures, car la guerre de l’AFDL venue de l’Est en 1996 n’a plus quitté l’Est. Au contraire, dans le monde anglo-saxon évoluent des lobbies acquis à la partition de la RDC. D’ailleurs, de passage en Allemagne en 2020, un prélat catholique a vu la carte redessinant le Congo avec 4 Etats. 

Aussi, toutes les volte-face, toutes les retenues qui se constatent dans l’attitude de ces puissances par rapport à l’attitude du Rwanda incitent-elles à se demander si Kagame n’a pas récupéré à son compte « Berlin II » d’un certain Bizimungu ou si les décideurs ne lui ont pas proposé un «contrat» dans ce sens en contrepartie d’une présidence à…vie dont la finalité est de banaliser le mandat !

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