‘’ La préoccupation sur la recrudescence des crimes et l’exacerbation des conflits intercommunautaires ainsi que le rétrécissement de l’espace politique et de libertés publiques et le souhait d’une intensification du monitoring dans les lieux de détention et la mise en place de la justice transitionnelle pour appliquer la justice, la redevabilité et la réparation en faveur des victimes’’, était au centre d’un entretien qu’a eu le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, CNDH, Paul Nsapu Mukulu et une délégation de Human Rights Watch, HRW. La rencontre s’est tenue le mercredi 15 mars 2023, en son cabinet de travail dans la commune de la Gombe.
La délégation de Human Rights Watch composée notamment, de Deputy director Carine Nantulya, Assistant chercheur senior Venance Kalenga Mudiango et chercheur junior Carine Dikiefu de HRW-RDC, a estimé que dans ce contexte électoral, il était primordial de tirer la sonnette d’alarme autour de ces quatre points.
La délégation de HRW a affirmé être préoccupé par la recrudescence des crimes et l’exacerbation des conflits intercommunautaires, qui selon elle, sont causés par les discours haineux et les propos discriminatoires à l’égard de certains acteurs politiques. Mais aussi une sorte de rétrécissement de l’espace politique et de libertés publiques.
Pour ce fait, elle a souhaité une intensification du monitoring dans les lieux de détention et une justice transitionnelle pour appliquer la justice, la redevabilité et la réparation en faveur des victimes afin d’aboutir à une paix durable et éviter la répétition des crimes.
La CNDH va mettre en place « un programme d’éducation sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales en faveur des exécutants de la loi au niveau de l’Agence nationale des renseignements (ANR), de la police et de l’armée et d’autres services de l’État concernés par la question des droits de l’homme ».
Le président Paul Nsapu a ainsi promis que la CNDH va mettre en place « un programme d’éducation sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales en faveur des exécutants de la loi au niveau de l’Agence nationale des renseignements (ANR), de la police et de l’armée et d’autres services de l’État concernés par la question des droits de l’homme ».
Et en ce qui concerne l’érosion de l’espace politique et de libertés fondamentales, que la commission Nationale des Droits de l’Homme reste très vigilante à ce sujet et va faire de son mieux pour le respect de droits de l’homme en République Démocratique du Congo. « Nous sommes très regardant, et nous tenons à ce que tous les droits de l’homme soient respectés en RDC », a-t-il affirmé.
Paul Nsapu a par ailleurs confirmé à ses hôtes qu’à chaque fois qu’une allégation de violation des droits et libertés fondamentaux de l’homme sera portée à notre connaissance, la CNDH va diligenter une équipe de monitoring sur le terrain en vue de mener des enquêtes qui lui permettront de faire des avis et recommandations au Gouvernement afin d’améliorer la situation des droits de l’homme.
C’est le sens même de la mise en place au sein de la commission du « Comité permanent de prévention de la torture, CPPT’’.
Un comité qui a comme objectif d’effectuer chaque semaine des descentes dans les lieux de détention pour enquêter sur les allégations des cas de torture et de non-respect du délai de garde à vue ou de la détention préventive.
En ce qui concerne l’application de la justice transitionnelle en RDC, le président de la CNDH a rappelé que lors de son discours à la 52ème session du conseil des droits de l’homme des Nations Unies le Président de la République, Félix Tshisekedi, avait parlé, du début de l’implémentation de la justice transitionnelle avec les massacres de Kamwena Nsapu, au Kasaï.
Mais, pour les crimes commis à l’Est de la RDC par les différents groupes armés et le M23, avec le soutien du Rwanda, le président a promis d’utiliser toutes ses énergies pour faire un plaidoyer en faveur de la justice transitionnelle.
A l’en croire, cette fois-ci, il est question que tous les auteurs des crimes soient sanctionnés et que les victimes obtiennent réparation. Cela permettra, à n’en point douter, de mettre fin à l’agression actuelle du Rwanda à travers son proxy M23, a-t-il renchéri.
Le Président Paul Nsapu a, par la même occasion, annoncé l’organisation d’ici peu d’un séminaire d’imprégnation qui aboutira à la mise sur pied d’un « plan stratégique’’. Nelly Somba