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Ce jour-là…

Par La Prospérité
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Feu Anzuluni Bembe, Vice-Président du Parlement zaïrois (HCR-PT)

28 avril 1995, le Parlement zaïrois (HCR-PT), sous la direction de son Vice-Pdt Anzuluni Bembe, adopte une série de mesures sur la nationalité

Pour bien d’observateurs, cette résolution est l’Acte 1 de ce qui deviendra, quelques  temps après, la « Guerre des Banyamulenge ».

Cette résolution visait ostensiblement à empêcher les réfugiés rwandais et burundais d’acquérir la nationalité zaïroise (ils venaient d’arriver par milliers dans l’est du Zaïre), mais finit par s’appliquer à la plupart des rwandophones du Zaïre, dont les Banyamulenge.

Il s’agissait en fait de l’application des conclusions du rapport élaboré par une commission parlementaire dépêchée dans la région. Présidée par Monsieur Vangu Mambweni ma Busana, cette commission avait recommandé « le nettoyage du Zaïre de tout élément Munyarwanda ».

Sa conclusion était que des Tutsis prépareraient un « Royaume hamitique » qui couvrirait le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, le Kenya, la Tanzanie et le Zaïre. Un membre de la commission, Monsieur Rémy Kalegamire, un Havu du Sud-Kivu, dénonça cette dérive.

Rémy Kalegamire se désolidarisa des autres membres de la commission, expliquant bien qu’il existait des Banyarwanda zaïrois. Il fut déchu de son mandat de parlementaire et de sa nationalité zaïroise.

Notons que cette situation avait été accentuée par la pression démographique due au déferlement des 1.200.000 réfugiés rwandais et burundais dans le Kivu, compliquant la cohabitation entre autochtones zaïrois et Banyarwanda implantés de longue date au Kivu.

Petit à petit, une hostilité anti-tutsi s’installa au Zaïre, incitant ainsi le régime Mobutu à remettre en cause les acquis de leur nationalité zaïroise. La « résolution sur la nationalité » laissait entendre que les Banyarwanda avaient acquis la nationalité de manière…frauduleuse et appelait à leur expulsion sans conditions et sans délais, à l’annulation des contrats de propriété et à l’interdiction de leurs associations. Elle stipulait :

« …Considérant le comportement hostile aux Zaïrois de ces Rwandais et Burundais qui sont devenus zaïrois par fraude de la carte d’identité zaïroise, qui combattent l’autorité coutumière, administrative et politique zaïroise qu’ils cherchent à supplanter à tout prix….Attendu qu’en 1976 à Bijombo (Uvira), à Itombwe (Mwenga) et à Minembwe (Fizi) les immigrés et réfugiés rwandais devinrent pour besoin d’identité politique des « Banyamulenge » avec la complicité de feu Gisaro, alors commissaire du peuple…

Conscient de ses engagements vis-à-vis de la Communauté internationale : ONU et OUA;

Considérant que le nationalisme ne doit pas être confondu avec la xénophobie…

Le Zaïre retire tous droits aux rwandophones zaïrois et étrangers ».

Quelques semaines après, au Sud-Kivu, les autorités locales prirent des mesures en application de cette résolution et la situation des Banyamulenges devint de plus en plus précaire. Sept 95, « Groupe Milima », ONG appartenant à un Munyamulenge, fut interdit de fonctionner.

Le 19 octobre 1995, le Commissaire de Zone d’Uvira (Shweka Mutabazi) qualifia les Banyamulenges de « groupe ethnique inconnu au Zaïre » et déclara que leurs dirigeants seraient tous expulsés du pays. De plus en plus d’actes de violence contre les Banyarwanda furent signalés.

Ces événements venaient s’ajouter aux vives inquiétudes suscitées par la présence de Hutus rwandais, dont certains avaient participé au génocide. Un an après (Octobre 1996), le Kivu s’embrasait. C’était la « Guerre des Banyamulenge » qui a vu venir Laurent-Désiré Kabila.

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