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Les pieds dans l’eau

Par La Prospérité
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Où habiteront les Kinois en 2030 !

Fumunzanza Muketa

Auteur de « Kinshasa d’un quartier à l’autre »

*Les Kinois ignorent superbement la présence du fleuve et de son rôle. Ils ne s’en souviennent vaguement qu’à l’occasion des crues quand celles-ci causent des dégâts et font déplacer les populations de certains quartiers.

Or, sur le plan géographique Kinshasa se définit par trois éléments naturels immuables : le Fleuve, la Plaine et les Collines.

De ces trois, le fleuve est l’élément le plus structurant et le plus vital. Il est le symbole de la ville.

Mais,  les quelques cartes et dépliants quand on peut les trouver, ne mettent pas en valeur le fleuve et son rôle, pourtant millénaire et omniprésent. C’est dès les origines préhistoriques que le destin de Kinshasa est inséparable du fleuve, de plus, nourri de nombreux affluents importants dont N’djili et N’sele. Kinshasa est en effet une ville de cours d’eau qui définissent les quartiers. De ce fait, il n’est pas inexact d’affirmer que la capitale congolaise est une sorte de péninsule, voire un archipel, sans compter les îles des Mimosas, les îles de la Citas, les îles aux Pierres et l’Ile Mbamou (Celle-ci appartient au Congo-Brazzaville suivant un accord conclu le 23 décembre 1908 entre la Belgique et la France).

Sur le plan archéologique, la plaine sur laquelle la ville est établie serait le fond d’une mer intérieure disparue et le Pool en serait le résidu,  affirme l’archéologue Van Moorsel (Fumunzanza M, Kinshasa, d’un quartier à l’autre, l’Harmattan, 2008, p. 30).

Le fleuve est,  en effet, la référence principale pour tout habitant de la ville ou tout visiteur qui veut comprendre Kinshasa. Ce fleuve arrose à profusion sept communes : Maluku, N’Sele, Masina, Limete, Gombe Ngaliema et Mont Ngafula. C’est le fleuve qui avait permis la grandeur des villages précoloniaux : Kintambo, Kinshasa, Kimbangou, Mikonga (Mikunga), Kimpoko, l’Ile Mbamou ainsi que Léopoldville coloniale.

La ville dépend de son fleuve de la façon la plus quotidienne, la plus directe qui soit… Ce lien vital, l’architecture coloniale l’expose visiblement au centre-ville et à la Baie de Ngaliema dans nombre d’anciennes constructions. Plusieurs bâtiments en forme de vaisseau témoignent de ce lien dont le Building Forescom est le plus spectaculaire.

Grâce à ce fleuve, la ville de Kinshasa trouve la raison de son existence. Les crues et les décrues marquent son rythme saisonnier et déterminent sa nature, majestueuse parfois impétueuse. Au cours des années, même s’il gonfle et refoule les eaux abondantes de rivières pour les amener à inonder nombre de quartiers de la plaine et qu’il ait fait déplacer des gens avec ses crues exceptionnelles de 1903, de 1961-1962, de 1999, de 2022 et avec les toutes récentes en janvier 2024, de tous les temps, le fleuve a généré une véritable activité portuaire. Celle-ci avait connu son plus grand essor dans les époques anciennes où une telle facilité de transport et de communication n’avait pas de rival.

Concernant cette activité portuaire, le missionnaire capucin italien, Luca da Caltanissetta, alors en voyage au Pool du 25 mai au 2 juin 1698 affirmait dans ses mémoires avoir compté au moins deux cents embarcations (pirogues), conduites tant par les femmes que par les hommes.

La superficie du territoire de la capitale congolaise est de 9.965 km2, comprenant le fleuve (Pool), la plaine et les collines.

La ville est subdivisée en 24 municipalités communales, regroupées en deux espaces. Le premier espace comprenant 22 communes est une étendue de 1.118 km2, soit 10% de l’ensemble du territoire kinois sur lequel vivent selon les estimations de 2015, 11.480,000 personnes, soit 95% de la population de la ville.

Le deuxième espace est constitué de deux communes à l’Est, N’sele (898,8 km2) et Maluku (7.848,8 km2). La population de cet ensemble des communes urbano-rurales était estimée à 882.122 habitants pour 2025.

Entre les deux espaces s’intercale l’aéroport de N’djili et le domaine militaire du Camp Ceta.

Au recensement scientifique de  1984, la ville comptait 2.664.000 habitants. Les projections démographiques pour 2025 évaluaient ce volume humain à 20.500.000 habitants des 24 communes.

La densification exponentielle que l’on observe sur la partie de la « vieille ville » résulte du morcellement des parcelles et de l’accroissement annuel naturel de 5% de la population kinoise.

Faute de se doter d’un plan de logements et de transport, les demandeurs des parcelles ont préféré habiter les communes anciennes (Kintambo, Lingwala, Kinshasa et Barumbu), voisines de la Gombe, seul lieu pourvoyeur d’emplois et autres services de la vie urbaine. Pourtant au cours des années 70, devenues mal famées, ces cités étaient vouées à la disparition ou à une rénovation impérative. Les gens avaient tendance à déserter ces quartiers pour la périphérie-Est (Masina, Kimbanseke, N’sele et Maluku) où les plans d’aménagement de 1967 et de 1977 orientaient le développement de Kinshasa autour de nouvelles unités de productions industrielles qui commençaient à s’y installer : General Motors (GM), Société Zaïroise des Batteries (Sozabat), Domaine agro-industriel présidentiel de la Nsele (Daipn), Sidérurgie de  Maluku, Société Industrielle et Forestière Zaïre Allemagne (Siforzal) auxquelles  s’ajoutaient des espaces de loisirs et touristiques (Nsele Follis, Nganda Yala, etc.).

En 1984, les communes de N’sele et de Maluku étaient des terres presque inhabitées, recensées à 29.348 habitants et à 53.981 habitants respectivement. Les projections pour 2025 leur donnaient une population totale de 882.127 habitants.

Les crises multiformes de ces trente dernières années ont entrainé l’effondrement économique qui a fait échouer le plan d’une « ville autonome » à l’Est de Kinshasa. Les pillages de 1991 et 1993 étaient venu donner le coup de grâce à une économie déjà en lambeau. On a fait dire « Adieu, veaux, vaches, lait » de l’agglomération prospère de Kinshasa.

Les plus dynamiques des habitants avaient fait demi-tour dans les anciens et vieux quartiers pour se trouver coûte que coûte à la lisière de la Gombe, la ville.

On observe une occupation spatiale totalement déséquilibrée. Alors qu’à N’sele et Maluku, la densité est de 431 et 62 hab/km2 respectivement, alors qu elle est de 125.000 hab/km2  à  Makala et Kintambo, 135.000 à Ngaba, 152.000 à Ngiri-Ngiri, 147.000 à Kalamu, 158.000 à Kinshasa, 171.000 et 175.000 hab/km2 à Bumbu et Matete,  respectivement.

Les parcelles de cet espace Kintambo-Lingwala-Kinshasa-Barumbu ainsi que celles de Kalamu et Bumbu vont subir la pression locative, immobilière et foncière par le phénomène de rachat, de morcellement ou de construction d’annexes pour y loger des locataires de familles entières.

Les travaux de ces nouvelles constructions se réalisent avec frénésie et dans l’anarchie la plus totale au détriment des normes urbanistiques élémentaires. L’objectif étant de loger le plus possible de monde. Les ouvrages d’assainissement, d’évacuation d’abondantes eaux usées et pluviales n’ont plus jamais été réalisés et ceux qui existent sont littéralement démontés  à la suite de ces travaux.

Pourtant,  les spécialistes en urbanisme avaient déjà alerté les autorités, il y a quelques années. Ils affirmaient que dans un avenir pas très éloigné, Kinshasa connaitra de gros problèmes de débordement des eaux de nombreux ruisseaux et de celles refoulées par le fleuve, qui quitteront leurs lits pour inonder les quartiers de la plaine.

Mais,  les autorités restaient comme paralysées, sans solutions, ressemblant à des tortues renversées, battant de l’air sans que rien ne se produise. Entretemps les constructions ne s’arrêtent pas. On bâtit partout, on bâtit sur les terrains marécageux, sur les espaces publics, sur les trottoirs; les jardins et les arbres disparaissent  et les caniveaux sont transformés en poubelles.

Pourquoi s’étonne-t-on de la furie des eaux du fleuve et des ruisseaux qui jouent leur rôle naturel et cyclique d’inonder les terres pour les fertiliser. Les habitants de Kinshasa ont toujours agressé le fleuve et tué les  « Kalamu » qui ont pour rôle d’arroser les quartiers. De plus ils construisent impunément sur les trottoirs.

Un conseil venu d’un vieux de mon quartier : « Avant de bâtir ta maison, étudie le site et interroge le fleuve. Ne t’étonne pas des eaux abondantes qui tombent du ciel et surtout ne te plaints pas du fleuve : il est notre vie, un don de Dieu ».

Fumunzanza Muketa

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