(Par Erich Fromm)
Erich Fromm, Sociologue, philosophe, psychologue, psychanalyste allemand, représentant de l’école de Francfort, l’un des fondateurs du néo-freudisme et du freudomarxisme. Toute sa vie, il s’est consacré à l’étude de l’inconscient et à la compréhension des contradictions de l’existence humaine dans le monde.
*Pendant des siècles, les rois, les prêtres, les seigneurs féodaux, les patrons de l’ère industrielle et les parents ont affirmé que l’obéissance est une vertu, et la désobéissance, un vice. En guise d’introduction à un point de vue différent, opposons à cette idée la proposition suivante : l’histoire de l’humanité a commencé par un acte de désobéissance, et il n’‘est pas impossible qu’elle se termine par un acte d’obéissance. Selon les mythes grec et hébreu, l’histoire humaine a été inaugurée par un acte de désobéissance.
Adam et Eve, au paradis terrestre, faisaient partie de la nature ; ils vivaient en harmonie avec elle et ne la transcendaient pas. Ils étaient dans la nature comme le fœtus dans le sein maternel. Ils étaient humains, et, en même temps, ne l’étaient pas encore.
Tout changea lorsqu’ils désobéirent à un ordre. En rompant ses attaches avec la terre mère, en coupant le cordon ombilical, l’homme a émergé d’une harmonie pré humaine, et s’est rendu capable de faire un premier pas vers l’indépendance et la liberté. Leur acte de désobéissance a libéré Adam et Eve et leur a ouvert les yeux. Ils se sont reconnus comme étrangers l’un à l’autre, et le monde, autour d’eux, leur a paru tout aussi étranger, et même hostile.
Leur acte de désobéissance a brisé le lien originel qui les attachait à la nature, et a fait d’eux des individus à part entière. Le « péché originel », bien loin de corrompre l’homme, l’a libéré ; ce fut le commencement de l’histoire. L’homme dut quitter le jardin de l’Eden pour apprendre à ne compter que sur ses propres forces et à devenir pleinement humain.
Les prophètes dans leur concept messianique, ont confirmé l’idée que l’homme a eu raison de désobéir ; qu’il n’avait pas été corrompu par son « péché », mais libéré des entraves de l’harmonie pré-humaine.
Pour les prophètes, l’histoire est le lieu où l’homme devient humain ; au cours de son évolution, il développera ses facultés de raison et d’amour, jusqu’au moment où il créera une nouvelle harmonie entre lui-même d’une part, son prochain et la nature d’autre part.
Cette nouvelle harmonie est appelée l’« accomplissement des temps », cette période de l’histoire où la paix régnera entre les hommes, et entre l’homme et la nature. Il s’agit d’un « nouveau » paradis créé par l’homme lui-même et qu’il peut seul créer, parce qu’il a été forcé de quitter l’« ancien » paradis en conséquence de sa désobéissance.
De même que le mythe hébreu d’Adam et Eve, le mythe grec de Prométhée considère que l’ensemble de la civilisation humaine résulte d’un acte de désobéissance. En volant le feu aux dieux, Prométhée établit la fondation sur laquelle reposera l’évolution de l’homme.
L’histoire humaine n’existerait pas si le « crime « de Prométhée n’avait pas eu lieu. Comme Adam et Eve, il a été puni pour sa désobéissance.
Mais, il ne se repent pas, ni n’implore le pardon. Au contraire, il proclame avec orgueil : « Je préfère rester attaché à ce rocher plutôt que d’être esclave docile des dieux ». L’homme a continué d’évoluer grâce à des actes de désobéissance. Non seulement son développement spirituel n’a été possible que parce qu’il y a eu des hommes pour oser dire non aux puissants du haut de leur conscience ou de leur foi, mais, de plus son développement intellectuel a dépendu de sa capacité de désobéissance : désobéissance aux autorités qui tentaient d’étouffer les nouvelles pensées, et à l’autorité des opinions établies de longue date qui tenaient pour inepte tout changement.
Si la capacité de désobéissance a été à l’origine de l’histoire humaine, l’obéissance pourrait très bien, comme je l’ait dit plus haut, être la cause de sa fin.
Je ne m’exprime pas symboliquement, ni poétiquement. Il est possible, et même probable, que la race humaine détruise la civilisation, voire toute vie sur terre dans les cinq ou dix années à venir. Il n’y a ici ni rationalité ni bon sens. Mais c’est un fait : alors que nous vivons techniquement l’ère atomique, la majorité des hommes – y compris la plupart de ceux qui détiennent le pouvoir – vivent encore affectivement à l’âge de la pierre ; alors que nos mathématiques, notre astronomie et les sciences naturelles sont bien du XXè siècle, la plupart de nos idées sur la politique, l’Etat et la société appartiennent à une époque qui précède de loin l’ère scientifique.
Si l’humanité se suicide, ce sera parce que de trois individus obéiront à ceux qui leur ordonneront d’appuyer sur les boutons meurtriers ; parce qu’ils obéiront aux passions archaïques de peur, de haine et de cupidité ; parce qu’ils obéiront aux clichés désuets de la souveraineté de l’Etat et de l’honneur national. Les gouvernants soviétiques parlent beaucoup de révolutions, et nous, dans le « monde libre », parlons beaucoup de liberté.
Et pourtant, les uns et les autres s’efforcent d’écarter la désobéissance, explicitement et par la contrainte en Union soviétique, implicitement et par la méthode plus subtile de la persuasion dans le monde libre. Je suis loin de dire que toute désobéissance est vertu, et toutes obéissance est vice.
Ce serait ignorer le rapport dialectique qui existe entre l’obéissance et la désobéissance.
Dans tous les cas où les principes qui sont désobéis et ceux qui sont obéis sont inconciliables, l’acte d’obéissance à un principe est nécessairement un acte de désobéissance à sa contrepartie, et vice versa. Antigone constitue un exemple classique de cette dichotomie. En obéissance aux lois inhumaines de l’Etat, elle désobéirait fatalement aux lois de l’humanité.
En obéissant à ces dernières, elle s’oblige à désobéir aux autres. Tous les martyrs des croyances religieuses, de la liberté et de la science ont dû désobéir à ceux qui voulaient les bâillonner, et cela pour obéir à leur propre conscience, aux lois de l’humanité et de la raison. L’homme qui ne peut qu’obéir est un esclave ; s’il ne peut que désobéir, il est un révolté (et non pas un révolutionnaire) ; il agit par colère, par désappointement, par ressentiment, et non pas au nom d’une conviction ou d’un principe. Pour éviter une confusion de termes, il convient toutefois d’établir une distinction importante. L’obéissance à un individu, à une institution, à un pouvoir (obéissance hétéronome), est une attitude de soumission ; elle implique l’abdication de mon autonomie et l’acceptation d’une volonté ou d’un jugement étrangers qui se substituent aux miens.
L’obéissance à ma propre raison, ou à ma propre conviction (obéissance autonome) n’est pas un acte de soumission, mais d’affirmation. Ma conviction et mon jugement, s’ils sont authentiquement miens, font partie de moi. Si je les suis, de préférence au jugement d’autrui, je reste moi-même. Dans ce cas, le mot obéir ne peut s’appliquer que dans un sens métaphorique, selon une acception fondamentalement différente de celle qui convient au cas de l’«obéissance hétéronome ». Mais cette distinction entraîne deux précisions, l’une relative au concept de la conscience, l’autre au concept de l’autorité. Le mot conscience sert à exprimer deux phénomènes très différents l’un de l’autre. L’un est la « conscience autoritaire », voix intériorisée d’une autorité à laquelle nous avons le vif désir de plaire, et à laquelle nous avons peur de déplaire. Cette conscience autoritaire est ce que connaissent la plupart des individus quand ils obéissent à leur conscience. Elle est aussi la conscience dont parle Freud, et qu’il a appelée le « surmoi ».
Ce surmoi représente les ordres et les prohibitions intériorisés du père, acceptés par le fils en raison de sa peur. Par ailleurs, existe la « conscience humaniste », différente de la conscience autoritaire ; il s’agit, de la voix présente en tout être humain, indépendamment de toute sanction, de toute récompense extérieures. La conscience humaniste est fondée sur le fait que, en tant qu’êtres humains, nous avons une connaissance intuitive de ce qui est humain et de ce qui ne l’est pas, de ce qui est favorable à la vie et de ce qui détruit la vie. Cette conscience nous permet de nous comporte en êtres humains.
C’est la voix qui nous ramène à nous-mêmes, à notre humanité.
La conscience autoritaire (le surmoi) est aussi obéissance à un pouvoir situé en dehors de moi, quand bien même ce pouvoir aurait été intériorisé. Consciemment, je crois que je suis ma conscience ; en fait, j’ai simplement intégré les principes du pouvoir ; en raison de la simple illusion que la conscience humaniste et le surmoi sont identiques, l’autorité intériorisée est beaucoup plus efficace que l’autorité clairement ressentie comme ne faisant pas partie de moi.
L’obéissance à la conscience autoritaire, comme toute obéissance à des pensées et à un pouvoir extérieurs, tend à affaiblir la « conscience humaniste », c’est-à-dire la faculté d’être soi-même et de se juger.
D’autre part, l’idée que l’obéissance à un tiers est ipso facto un acte de soumission exige d’être restreinte, en distinguant l’autorité « irrationnelle » de l’autorité « rationnelle ».
Nous trouvons un exemple d’autorité rationnelle dans la relation élève-professeur ; et d’autorité irrationnelle dans la relation esclave-maître. Ces deux relations sont fondées sur le fait que l’autorité de la personne dominante est acceptée. Dynamiquement, cependant, elles sont de natures différentes. Les intérêts du maître et de l’élève, dans une situation idéale, sont orientés dans la même direction. Le maître est satisfait s’il réussit à enrichir l’élève ; s’il n’y parvient pas, l’échec est à la fois le sien et celui de l’élève.
Par ailleurs, le propriétaire de l’esclave entend exploiter celui-ci au maximum ; plus il obtient de lui, plus il est satisfait.
En même temps, l’esclave essaie de défendre de son mieux son droit à un minimum de bonheur. Les intérêts de l’esclave et du maître sont antagonistes, car ce qui avantage l’un porte préjudice à l’autre. Dans chacun de deux cas, la supériorité du maître a des fonctions différentes ; dans le premier cas, elle est la condition de l’enrichissement de la personne soumise à l’autorité ; dans le second, elle est la condition de son exploitation.
Notons une distinction parallèle à celle-ci : l’autorité rationnelle l’est parce que l’autorité, qu’elle soit détenue par un enseignant ou par un capitaine donnant des ordres pendant le naufrage de son navire, agit au nom de la raison qui, étant universelle, peut être accepté sans soumission. L’autorité irrationnelle doit se servir de la force ou de la suggestion, parce que aucun individu ne se laisserait exploiter s’il était libre de l’éviter.
Pourquoi l’homme est-il si enclin à obéir, et pourquoi lui est-il difficile de désobéir ? Tant que j’obéis au pouvoir de l’Etat, de l’Eglise ou de l’opinion publique, je me sens en sécurité et protégé.
En fait, peu importe la nature du pouvoir auquel j’obéis. Il s’agit toujours d’une institution, ou d’hommes qui utilisent la force sous une forme ou sous une autre et qui se réclament frauduleusement de l’omniscience et de l’omnipotence.
Mon obéissance m’intègre au pouvoir que je vénère, ce qui me donne une impression de force. Je ne peux pas me tromper, puisque le pouvoir décide pour moi ; je ne peux pas être seul, puisqu’il veille sur moi ; je ne peux pas commettre de péché, parce que le pouvoir m’en empêche, et si j’en commets, malgré tout, le châtiment ne sera guère pour moi que le moyen de regagner le bercail du pouvoir tout-puissant.
Pour désobéir, on doit avoir le courage d’être seul, de se tromper, de pécher. Mais le courage ne suffit pas. La capacité de courage dépend du degré de développement de l’individu. Si l’individu s’est détaché du giron maternel et de l’autorité paternelle, s’il est devenu un être pleinement développé et si, de cette façon, il s’est rendu capable de penser et de ressentir par lui-même, alors seulement il peut avoir le courage de dire « non » au pouvoir, le courage de désobéir. Un individu peut se rendre libre par des actes de désobéissance en apprenant à dire non au pouvoir.
Mais, la capacité de désobéissance n’est pas seulement la condition de la liberté ; la liberté est aussi la condition de la désobéissance. Si la liberté me fait peur, je ne peux pas oser dire « non », je ne peux pas avoir le courage de désobéir. En effet, la liberté et la capacité de désobéir sont inséparables ; par conséquent, tout système social, politique ou religieux qui proclame la liberté tout en condamnant la désobéissance ne peut pas dire la vérité. Il existe une autre raison pour quoi il est difficile de désobéir, d’oser dire « non » au pouvoir.
Au cours de la plus grande partie de l’histoire humaine, l’obéissance a été confondue avec la vertu, et la désobéissance avec le péché. Cela est facile à expliquer : jusqu’ici, tout au long de l’histoire, ou presque, une minorité a imposé sa loi à la majorité.
Cette situation était rendue nécessaire par le fait que seule la minorité pouvait participer au festin de la vie, la majorité devant se contenter des miettes. Pour préserver ce privilège, et, en outre pour s’assurer le service et le travail de la majorité, la minorité devait recourir à une condition nécessaire : le grand nombre devait apprendre à obéir. Assurément, l’obéissance peut être obtenue par la contrainte.
Mais, cette méthode a bien des désavantages. Elle maintient en permanence une menace : un jour, la majorité peut avoir les moyens de renverser la minorité par la force ; de plus, un grand nombre de travaux ne peuvent être convenablement accomplis si l’obéissance n’est garantie que par la peur. Mieux vaut donc enraciner l’obéissance dans le cœur de l’homme. Celui-ci doit avoir le désir, et même le besoin d’obéir, au lieu d’avoir peur de désobéir.
Pour y parvenir, le pouvoir doit revêtir toutes les qualités du Bien et de la Sagesse ; il doit devenir omniscient. Il peut alors affirmer que la désobéissance est un péché, et l’obéissance une vertu ; après quoi la majorité peut accepter l’obéissance parce qu’elle est bonne, et détester la désobéissance parce qu’elle est mauvaise, au lieu de se haïr pour sa propre lâcheté.
A partir de Luther, jusqu’au XIXe siècle, on avait affaire à des autorités déclarées et explicites. Luther, le pape, les princes voulaient maintenir cette situation ; les classes moyennes, les ouvriers, les philosophes essayaient de la renverser.
La lutte contre l’autorité de l’Etat de ta famille fut souvent à l’origine du développement d’un individu indépendant et audacieux. La lutte contre l’autorité était inséparable de l’ambiance intellectuelle qui caractérisait les philosophes des Lumières et les avants. Cette « ambiance critique » reposait essentiellement sur la foi en la raison et sur une attitude sceptique vis-à-vis de tout ce qui se dit et se pense dans les domaines de la tradition, de la superstition, de la coutume et du pouvoir. Les principes : sapere aude et de omnibus dubitandum – « ose être sage » et « il faut douter de tout » – étaient caractéristique de l’attitude qui permit et favorisa la capacité de dire « non ». Le procès du bourreau nazi Adolf Eichmann est le symbole de notre situation et possède une signification qui dépasse de beaucoup celle qui concernait ses accusateurs du tribunal de Jérusalem.
Eichmann est le symbole de l’«homme de l’organisation », du bureaucrate aliéné pour lequel les hommes, les femmes et les enfants ne sont que des matricules. Il est le symbole de nous tous. Nous pouvons nous reconnaitre en Eichmann.
Mais, le plus effrayant, en ce qui le concerne, est qu’à partir du moment où toute son histoire a été raconté dans les termes des aveux, il ait été capable, en toute bonne foi, de plaider l’innocence. S’il se retrouvait dans la même situation, il est certain qu’il recommencerait. Nous aussi….
Et c’est ce que nous faisons. L’homme de l’organisation a perdu la capacité de désobéir. Il n’est pas conscient du fait qu’il obéit.
Au point de l’histoire que nous avons atteint, notre capacité de douter, de critiquer et de désobéir est sans doute le seul moyen d’évite la fin de la civilisation et d’assurer l’avenir de l’humanité.
Qui est Erich Fromm ?
Dans la biographie d’Erich Fromm, il y a de nombreux faits intéressants de sa vie personnelle et scientifique.
Erich Fromm est né le 23 mars 1900 à Francfort-sur-le-Main. Il a grandi et a grandi dans une famille de juifs pieux.
Son père, Naftali Fromm, était propriétaire d’un caviste. Mère, Rosa Krause, était la fille d’émigrants de Poznan (à l’époque la Prusse).
Enfance et jeunesse
Erich est allé à l’école, où, en plus des disciplines traditionnelles, les enfants ont appris les bases de la doctrine et les fondements religieux.
Tous les membres de la famille adhéraient aux préceptes de base associés à la religion. Les parents voulaient que leur fils unique devienne rabbin à l’avenir.
Après avoir reçu un certificat scolaire, le jeune homme est entré à l’Université de Heidelberg.
A 22 ans, Fromm a soutenu sa thèse de doctorat, après quoi il a poursuivi ses études en Allemagne, à l’Institut de Psychanalyse.
Philosophie
Au milieu des années 1920, Erich Fromm devient psychanalyste. Il a rapidement pris la pratique privée, qui a continué pendant 35 longues années.
Au fil des années de sa biographie, Fromm a réussi à communiquer avec des milliers de patients, essayant de pénétrer et de comprendre leur subconscient.
Le médecin a réussi à collecter beaucoup de matériel utile qui lui a permis d’étudier en détail les caractéristiques biologiques et sociales de la formation de la psyché humaine.
Dans la période 1929-1935. Erich Fromm était engagé dans la recherche et la classification de ses observations. Parallèlement, il écrit ses premiers ouvrages, qui parlent des méthodes et des tâches de la psychologie.
En 1933, lorsque les nationaux-socialistes sont arrivés au pouvoir, dirigés par Adolf Hitler, Erich a été contraint de fuir en Suisse. Un an plus tard, il décide de partir pour les États-Unis.
Une fois en Amérique, l’homme a enseigné la psychologie et la sociologie à l’Université de Columbia.
Immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), le philosophe est devenu le fondateur du William White Institute of Psychiatry.
En 1950, Erich est allé à Mexico, où il a enseigné à l’Université nationale autonome pendant 15 ans. Pendant ce temps de sa biographie, il a publié le livre « Healthy Life », dans lequel il critiquait ouvertement le capitalisme.
Le travail du psychanalyste a été un grand succès. Son œuvre « Escape from Freedom » est devenue un véritable best-seller. Dans ce document, l’auteur a parlé des changements dans la psyché et le comportement humain dans les conditions de la culture occidentale.
Le livre a également prêté attention à la période de la Réforme et aux idées des théologiens – John Calvin et Martin Luther.
En 1947, Fromm a publié une suite du célèbre « Flight », l’appelant « Un homme pour lui-même ». Dans ce travail, l’auteur a développé la théorie de l’auto-isolement humain dans le monde des valeurs occidentales.
Au milieu des années 50, Erich Fromm s’intéresse au thème de la relation entre la société et l’homme. Le philosophe a cherché à «réconcilier» les théories opposées de Sigmund Freud et de Karl Marx. Le premier a affirmé que l’homme est par nature asocial, tandis que le second a appelé l’homme un «animal social».
En étudiant le comportement de personnes de différentes couches sociales et vivant dans différents États, Fromm a constaté que le pourcentage le plus faible de suicides se produisait dans les pays pauvres.
Le psychanalyste a défini la radio, la télévision, les rassemblements et autres événements de masse comme des «voies de sortie» des troubles nerveux, et si ces «bénéfices» sont retirés à un occidental pendant un mois, alors avec un degré de probabilité considérable, il sera diagnostiqué avec une névrose.
Dans les années 60, un nouveau livre, The Soul of Man, a été publié sous la plume d’Erich Fromm. Dans ce document, il a parlé de la nature du mal et de ses manifestations.
L’auteur a conclu que la violence est le produit du désir de domination, et que la menace n’est pas tant les sadiques et les maniaques que les gens ordinaires, qui ont tous les leviers du pouvoir.
Dans les années 70, Fromm a publié l’ouvrage « Anatomy of Human Destructiveness », où il a soulevé le sujet de la nature de l’autodestruction de l’individu.
Vie privée
Erich Fromm a montré plus d’intérêt pour les femmes mûres, expliquant cela par le manque d’amour maternel dans l’enfance.
La première épouse de l’Allemand de 26 ans était une collègue Frieda Reichmann, dix ans plus âgée que celle qu’elle avait choisie. Ce mariage a duré 4 ans.
Frida a sérieusement influencé la formation de son mari dans sa biographie scientifique. Même après la rupture, ils ont maintenu des amitiés chaleureuses.
Erich a alors commencé à courtiser la psychanalyste Karen Horney. Leur connaissance s’est produite à Berlin et ils ont développé de vrais sentiments après avoir déménagé aux États-Unis.
Karen lui a enseigné le principe de la psychanalyse, qui à son tour l’a aidée à apprendre les bases de la sociologie. Et bien que leur relation ne se soit pas terminée par un mariage, ils se sont entraidés dans le domaine scientifique.
La deuxième épouse de Fromm, 40 ans, était la journaliste Henny Gurland, qui avait 10 ans de plus que son mari. La femme souffrait d’un grave problème de dos.
Pour alléger le tourment du couple bien-aimé, sur la recommandation des médecins, a déménagé à Mexico. La mort de Henny en 1952 fut un véritable coup dur pour Erich.
Pendant cette période de sa biographie, Fromm s’est intéressé au mysticisme et au bouddhisme zen.
Au fil du temps, le scientifique a rencontré Annis Freeman, qui l’a aidé à survivre à la perte de sa femme décédée. Ils ont vécu ensemble pendant 27 ans, jusqu’à la mort du psychologue.
Décès
À la fin des années 60, Erich Fromm a subi sa première crise cardiaque. Après quelques années, il s’installe dans la commune suisse de Muralto, où il termine son livre, Avoir et Être.
Dans la période 1977-1978. l’homme a subi 2 autres crises cardiaques. Après avoir vécu environ 2 ans de plus, le philosophe est mort.
Erich Fromm est décédé le 18 mars 1980 à l’âge de 79 ans.
(Erich Fromm, De la désobéissance et autres essais, Ed. Robert Laffont, Paris, 1983, pp. 11-19)
