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L’Amour est révolutionnaire et la révolution produit l’amour vrai !

Par La Prospérité
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(Par le Prof. Patience Kabamba)

J’ai souvent entendu les gens me qualifier d’idéaliste ou de naïf parce que ce pourquoi je me bats ici et maintenant, c’est l’émancipation de toutes les femmes et de tous les hommes au Congo, en Afrique et en Amérique. Cependant, tous les jours, nous sommes confrontés à l’horreur du mensonge de nos soi-disant dirigeants, le mensonge de la servilité au quotidien. Les gens pensent qu’il est impossible de tendre encore vers l’émancipation de tous les Congolais. En effet, lorsqu’on vote pour un candidat et que c’est une autre personne qui est proclamée, lorsqu’on a un rendez-vous à La Gombe à 11 h et qu’on quitte la maison vers 7 h du matin pour n’arriver en ville qu’à 12 h à cause des embouteillages, lorsque mes étudiants arrivent à 13 h pour un cours prévu pour 8 h 30 à cause des embouteillages et d’un quotidien fait de famine, d’anxiété due aux frais scolaires, aux soucis constants de nourriture à mettre sur la table, et cela est le sort des 2/3 de la population congolaise pendant qu’une poignée des personnes au pouvoir se la coule douce, alors il parait naif de vouloir encore se battre pour l’emancipation des tous les Congolais. 

Cependant, malgré ces conditions, si nous restons immobiles, statiques, plats, rampants et dociles, nous serons tous morts. Mais, si, en revanche, on est réfractaire, incendiaire, maximaliste, on positionnera alors une ardeur radicale. Nous sommes souvent victimes de notre impatience narcissique qui nous vole notre joie devant la déchéance qui nous caractérise aujourd’hui en République Démocratique du Congo. En effet, même si nos relations humaines sont catastrophiques, nous avons en nous quelque chose de sublime en tant qu’humain et qui est source de plaisir, de désir, de volupté, d’éros, de jouissance, de croissance, d’histoire et de passion.  Ce qui fait de nous des sujets humains.  Pour exister, nous sommes condamnés à l’amour. Au cœur de la révolution radicale pour notre émancipation, il y a l’amour comme jaillissement de vérités sensuelles. Tant que je ne rencontre pas l’amour, je ne peux pas accomplir une destination érotique. Mais, qu’est-ce qu’est l’amour ?

En toute chose, il y a deux définitions, la vraie et la fausse. Le vrai amour est une relation par laquelle un homme et une femme se rencontrent dans une vraie relation d’amour. Dans son étymologie, l’amour contient le mot « grandir ». Aimer, c’est grandir. Je t’aime parce que je te grandis ; je t’aime parce que tu me grandis. L’amour vrai est un grandissement radical d’explosion sociale. L’amour faux, c’est le colmatage de nos brisures, nos déchéances et nos absences parce qu’on articule deux angoisses. Peut-on effectivement définir l’amour ? De quel amour s’agit-il ?

Amour humain, divin, paternel, maternel, amour de la musique, du chocolat, etc. ? Une définition classique distingue un genre commun et une différence spécifique. À quel genre commun appartient l’amour ? Qu’est-ce qu’est l’amour ? Est-ce une émotion ? De quelle émotion s’agit-il ? Est-ce un sentiment ou un désir ; lequel ? Est-ce une passion, un souci, une joie ?  Aimer, c’est faire du bien à autrui ? À quelle catégorie épistémologique appartient l’amour ?  Est-ce un État ?  Une disposition ? Une relation ? 

Disons d’abord ce que l’amour n’est pas :

Les neurosciences nous apprennent que le sentiment d’amour est provoqué par certaines substances chimiques présentes dans le cerveau. Par exemple, si vous rencontrez une personne que vous aimez, les hormones dopamine et noradrénaline peuvent déclencher une réaction de récompense qui vous donne envie de la revoir. Comme lorsque vous goûtez au chocolat, vous en voulez plus. Vos sentiments sont le résultat de ces réactions chimiques. En présence d’un amant ou d’un meilleur ami, vous ressentez quelque chose comme de l’excitation, de l’attirance, de la joie et de l’affection. Vous vous illuminez lorsqu’elle entre dans la pièce. Lorsque vous entendez sa voix, vous frémissez de tout votre corps. 

L’amour est plus que ces sentiments.  Il y a deux types de définitions de l’amour : la définition cognitive et la définition affective. La définition cognitive de l’amour contient les actions que l’amour nous fait faire, le soucis de bien faire pour celui ou celle qu’on aime et le désir d’œuvrer pour maintenir son amour. La définition affective de l’amour, c’est lorsque vous éprouvez de la joie en présence de l’aimé.  

Il existe trois traits définitionnels de l’amour : a) l’amitié, b) le désir et c) la passion. 

L’amour n’est ni l’amitié, ni le désir, ni la passion. Ce sont là des tendances internes à l’amour. L’amour complet, c’est la somme de trois de ces éléments. L’amour est conceptuellement incomplet sans l’amitié, sans la passion et sans le désir. Le soi et l’autre se mêlent sous l’effet d’une passion immémoriale. Est-ce que le désir peut-il faire bon ménage avec l’amitié ? À New York, on parle de l’amitié avec bénéfices, une amitié qui inclut exceptionnellement le désir et l’érotisme. C’est vraiment une exception, car l’amitié est un amour sans érotisme passionnel ou passion érotique. L’amitié charnelle est une contradiction dans les termes. L’amitié, le désir et la passion sont les bornes d’un triangle qui définit l’amour. Il y a amour lorsqu’il y a fusion d’un des deux.

L’amour est la fusion instable en proportion variable d’au moins deux de ces caractéristiques : passion, désir, amitié.

L’amitié est réciproque. Le doute sur la réciprocité est un problème pour l’amitié. L’éthique de l’amitié, c’est la loyauté. 

L’amour est à sens unique. L’amant veut de l’autre sa libre aliénation, une aliénation consentie. L’amour est à sens unique. Il n’est pas réciproque. Il n’existe pas une éthique de l’amour. Il n’y a d’éthique que dans l’amitié, c’est la loyauté. On peut aimer l’infidèle, mais pas le déloyal. C’est la dimension amicale de l’amour qui engage à la loyauté. Lorsque l’amour est aussi réciproque que l’amitié, alors les deux amants constituent un NOUS. La fidélité et la loyauté, c’est l’éthique constitutive d’un NOUS. L’allégeance contractuelle est l’éthique entre deux conjoints unis juridiquement. Les vertus de l’amour sont la douceur, la bienveillance, la patience, la compréhension, l’indulgence, le dévouement.

Entre les trois caractéristiques de l’amour (amitié, désir et passion), il y a une différence ontologique, c’est-à-dire qu’ils n’appartiennent pas tous à la même catégorie de l’être.

L’amitié est une relation ; le désir est une disposition et la passion est un état. Dans l’amitié, l’autre est un autre moi ; dans la passion, l’autre est en moi ; dans le désir, le moi est tendu vers l’autre.

Enfin, les trois composantes de l’amour ne jouent pas collectivement. Tantôt, c’est le désirant et le passionnel qui attirent, tantôt, c’est l’amitié. L’amitié vient du monde de la socialité humaine. La passion vient du monde des émotions et le désir est une expression proprement humaine. Les trois composantes sont en fait source de joie : c’est le moteur tout puissant qui nous permet d’être résilients et de supporter notre quotidien rendu difficile par ceux à qui nous avons confié notre destinée et qui nous ont tourné le dos. L’amour nous aide à tenir debout malgré la mitraille de l’oppression que nous vivons en RDC. Sans l’amour, nous ne survivrions pas aux catastrophes sociales de la ville de Kinshasa.

(Sources : E. G. Nally ; F. Cousin ; Karl Marx ; F. Wolf)

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