Accompagnée d’une forte délégation mixte Gouvernement-Parlement, la Première Ministre Judith a entamé, vendredi 22 novembre 2024, sa mission d’évaluation de la mesure exceptionnelle de l’état de siège instaurée par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, il y a de cela plus de 3 ans dans le but de mettre fin à la guerre dans la partie Est du pays. Au jour de son arrivée, la Cheffe du Gouvernement a accordé le même jour des audiences à plusieurs couches de la population, en vue de les écouter et voir quelle mesure prendre dont le maintien, la requalification ou encore la levée de cette mesure.
Plusieurs personnes ont estimé que c’est le moment opportun de mettre fin à cet état de siège, qui pour la plupart a lamentablement échoué et à ce jour, viole déjà loi car il y a déjà plus de 80 prorogations mais aucune solution n’est trouvée malgré le changement des animateurs à la tête de la province.
A en croire Trésor Katoto, Président du Conseil urbain de la jeunesse à Goma, plusieurs ont été choses ont été dits à la Première Ministre Judith Sumimwa cela en brossant toute la situation de la province du Nord Kivu et sans tabou.
« Comme vous le savez, nous sommes sous état de siège depuis plus de 3 ans maintenant. C’est une mesure qui a eu quelques points positifs mais il faut dire que l’état de siège n’a pas réussi sa mission. En principe cette mesure devait rapidement bouter dehors l’ennemi et vous l’avez constaté comme moi, presque toute la province du Nord Kivu est occupée par les rebelles.
Pour ce qui nous concerne, nous avons estimé qu’il est nécessaire de laisser les militaires s’occuper bien de la guerre pour ne pas les distraire avec la politique et l’administration. C’est pour cela une autre mesure doit être prise et qui répond aux attentes de la population du Nord Kivu qui a tant souffert avec la guerre », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : « La Première Ministre Judith Sumimwa nous a dit, qu’elle nous a écouté avec attention et qu’elle va donner rapport à qui de droit.
Nous pensons que cette fois, notre voix sera ecoutée car vous êtes sans ignorer que ce n’est pas la première mission qui vient évaluer l’état de siège et nous avons été même invités à Kinshasa pour la table ronde pour la même raison et vous savez le résultat, rien n’a été pris dans nos recommandations ».
A son tour, Gentil Sonny Mulume, Membre de la Lucha RDC- Afrique, s’exprimant au nom des activistes, a témoigné du bon déroulement des échanges avec la Cheffe du Gouvernement.
« Nous sommes venus avec notre mémo qui a été écris par bon nombre d’activistes de presque tous les mouvements citoyens et groupes de pression que nous avons eu l’honneur de représenter ici. Nous avons insisté sur le fait que l’état de siège au Nord Kivu a été un grand échec mais une poule ne peut pas douter car on prend une mesure exceptionnelle comme l’état de siège c’est dans le but de trouver une solution durable et pérenne à l’insécurité dans une zone quelconque. Et ici chez nous, depuis que cette mesure a été décrétée en mai 2021, la situation sécuritaire est allée de pire en pire plus que même avant, ce qui nous fait très mal. Pour nous, ce n’est pas normal de mâcher les mots devant la Première Ministre Sumimwa et faire l’hypocrisie. A la première évaluation, nous avons réitéré le même message qui n’est autre que l’état de siège a excellé dans les arrestations arbitraires des activistes et toute personne qui s’oppose. C’est dans ce temps exceptionnel que plusieurs terrains de l’État ont été spolié et nous avons vite compris que l’état de siège a un caractère de business politique et économique. A notre niveau, nous avons demandé à Mme Sumimwa de s’investir afin que nos collègues activistes arrêtés arbitrairement par les animateurs de cette mesure en province soient libérés le plus vite possible. C’est le cas de Me Jimmy Nzialy qui avait été enlevé et gardé en secret jusqu’au moment où je vous parle, chose étonnante il n’a jamais été présenté à la presse et devant son juge naturel et cet état de chose nous inquiète fort et nous savons que sur base des dénonciations répétitives des spoliations des parcelles de l’état qu’il a été mis sous silence. Il y aussi le militant Mwamiso Ndungo King soit aussi libéré car il est victime de l’état de siège, Delcat Idengo, Fiston Issambiro, les honorables Alain Siwako, Jean Paul Ngahangondi et d’autres croupissent dans la prison pour le simple fait de dénoncer les bavures de l’état de siège. Au-delà de ça, nous avons demandé à la première ministre Judith Sumimwa que cette fois-ci, le vrai rapport soit transmis fidèlement pour que le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi puisse lever cette mesure qui n’a produit aucun effet positif. Loin de là, nous avons aussi demandé de s’investir pour que la route Goma-Sake-Minova soit réouverte car récemment nous avons vécu un drame avec le naufrage du bateau Merdi. Beaucoup de nos compatriotes ont perdu la vie suite à cette fermeture injustifiable du fait que toutes les zones occupées par les rebelles, il y a tous les mouvements et toutes les routes sont ouvertes et pratiquables sauf la RN2, moi-même qui vous parle j’ai perdu plus de 24 membres de ma famille, dans ce naufrage. C’était le condensé de notre audience avec la Première Ministre Judith Sumimwa ».
A travers son Président John Banyene, la société civile forces vives du Nord Kivu a dit être déçu et insatisfaite des réponses apportées par la Cheffe du Gouvernement. « La principale préoccupation demeure la fin de la guerre et le retour des déplacés dans leurs villages d’origine. Lorsque, dès son mot d’introduction, la première ministre nous dit qu’ils envisagent un simple allègement de l’état de siège, quelle discussion voulez-vous que nous poursuivions avec elle », a déclaré John Banyene, en colère manifestement, son visage reflétant sa frustration.
Et à lui de renchérir : « Malgré la table ronde menée à Kinshasa et où plusieurs acteurs ont pris part, aucune solution durable n’a été trouvée par rapport à leurs revendications ».
Les députés provinciaux sont du même avis que bon nombre de la population, la levée de cette mesure d’exception.
Selon Robert Seninga, son Président, malgré multiples prorogations aucune solution n’a été trouvé et que c’est le temps d’écouter les habitants du Nord Kivu qui ne jurent par la paix et rien que la paix car l’état de siège a failli à sa mission régalienne et a lamentablement échoué.
Guellord Risasi