Dans la sphère politique de la RDC, il est l’une des figures de proue et une icône au parcours irréprochable. Ancien Ministre de la Santé sous Mzee Laurent-Désiré Kabila, le Docteur Jean-Baptiste Sondji a longuement passé du temps à investir dans le commerce des idées et se porte mieux. Après un moment de silence observé, pour plusieurs raisons évidentes, il compte, cette fois-ci, repartir sur de nouvelles bases avec des initiatives concrètes qui pourront contribuer effectivement à l’avènement d’une RDC tournée vers son progrès. Il s’inscrit, justement, dans cette démarche, la publication, pour le mois de juin prochain, au plus tard, d’un bel ouvrage intitulé : ‘’Le Congo en perspective : Projet d’un nouvel Etat à construire’’. Fruit d’une riche expertise puisée durant son passage au summum du secteur sanitaire en RDC, mais également des diverses recherches à caractère scientifique, ce livre brosse avec pertinence les causes profondes de la situation globale que traverse le pays actuellement, tout en mettant en lumière des pistes clés, des stratégies claires et des mécanismes innovants pouvant offrir la possibilité d’accélérer un véritable changement.
Le livre du Docteur Jean-Baptiste Sondji se conçoit comme un creuset essentiel d’une approche de gestion adaptée aux besoins réels de développement en RD. Congo. L’auteur y aborde soigneusement la problématique de la relance du secteur agricole qui, à son avis, constitue un canal majeur d’amélioration de la qualité de vie des congolais et de création des richesses à l’heure des défis importants à résoudre. Au cours d’un entretien à bâtons rompus, organisé hier, mardi 4 mars 2025, à la rédaction centrale du Quotidien La Prospérité, à Mont-Fleury, commune de Ngaliema, le Secrétaire Général du Parti des Patriotes Congolais/Parti du Travail a expliqué l’importance de son ouvrage.
Contexte
« Je pars d’un constat pour dire que depuis 1960, nous pataugeons. Notre pays n’avance pas’’ a-t-il, de prime abord, fait remarquer.
‘’Léopold II, quand il est venu chez nous, comment est-il parvenu à créer un Etat ? Et quels étaient ses objectifs ? Mais, avant cela, je suis parti de la traite esclavagiste, qui a créé en Afrique un écart. La traite négrière a amené de la main d’œuvre en occident. Lorsque la révolution industrielle arrive, on se rend compte que le rendement de la machine est supérieur à celui de l’esclave. Donc, la traite esclavagiste était plus rentable… Quand Léopold II arrive chez nous, il va d’abord créer la richesse. L’organisation administrative, les écoles qu’il va créer, le système médical qu’il va mettre en place, le code colonial, avaient pour finalité de créer de ces richesses-là. Donc, quand vous regardez la production des richesses, c’est ce qu’on appelle l’infrastructure. Tout ce qui reste, l’organisation politique, le système d’enseignement, c’est la superstructure. Or, depuis l’indépendance, cela n’a jamais changé. Les blancs sont partis, ils nous ont laissé la superstructure et nous nous battons pour une superstructure qui était construite par les autres. (…), comment créer les richesses pour les congolais ? Quel est le type d’organisation que nous avons ? Je suis parti de là et j’ai essayé de voir qu’on peut partir de l’agriculture pour créer les richesses. Or, cette agriculture se trouve aux villages. C’est aux villages qu’il y a des terres cultivables, des personnes aptes pour faire ce travail. Aujourd’hui, quand vous regardez notre agriculture dans les villages, les mamans qui assurent les travaux champêtres sont sans aide, sans intrants, sans matériels. Aussi, elles changent souvent des places. Il n’y a pas de ce point de vue un problème d’espace. Mais, si vous voulez produire beaucoup plus, il faut commencer par augmenter les surfaces cultivables’’, a-t-il indiqué.
Vivement une nouvelle approche de gestion
Pour le Docteur Jean-Baptiste Sondji, pour arriver à capter tout le potentiel agricole dont dispose la RDC, le Gouvernement doit organiser les villages sur l’ensemble du pays.
‘’Je constate que le village congolais n’est pas organisé. Il fonctionne sous le mode traditionnel. Or, il faut commencer par organiser le village en lui confiant des missions précises. L’organisation doit partir de la base pour renforcer la production dans le domaine agricole. Quand vous avez, par exemple, 1 hectare de manioc, cela peut vous produire jusqu’à 20 tonnes de manioc. Imaginez que vous ayez un village où il y a 600 familles et si chaque famille dispose de 10 hectares et qu’elle doit consacrer 1 hectare au manioc. 20 tonnes à multiplier par 600 hectares, voyez les résultats. Et ce n’est que pour un seul village. Quand vous avez des stocks en quantité, vous devez les transformer. Il faut de l’énergie électrique. J’ai fait le tableau du potentiel économique de tout le pays… Quels sont les éléments qui entrent en compte pour produire ? Il y a la qualité des semences, la qualité du sol et le climat », a expliqué cet acteur politique majeur du pays.
Genèse de l’ouvrage et autres perspectives
‘’La réflexion date d’il y a longtemps. Ce que nous vivons aujourd’hui, ce n’est pas différent de ce que nous avons vécu il y a 60 ans. Nous nous battons pour assurer la survie d’un modèle laissé par les occidentaux. Vous avez une infrastructure économique qui était construite pour les étrangers’’, a-t-il ajouté. Selon lui, son chef-d’œuvre annoncé bouleversera la donne étant donné sa dimension pragmatique face à la situation du pays. ‘’Les livres qu’on écrit souvent ont un caractère académique. Ça ne vous donne pas ce qu’il faut faire. La différence c’est que je dis ce qu’il faut faire. Je dis premièrement qu’il faut organiser les villages. On doit ajouter des éléments plus modernes en nommant les comités de village. On doit identifier tous les habitants des villages », a-t-il explicité, finalement. Le Docteur Jean-Baptiste Sondji a renseigné également que son ouvrage sera disponible dans plusieurs langues étrangères telles que le russe, l’arabe ou encore l’anglais. A ce stade, les travaux de sa rédaction se poursuivent normalement malgré le contexte difficile actuel. Il encourage les passionnés du vrai savoir à réserver une attention particulière à son chef-d’œuvre qui promet de belles découvertes.
GM