Monsieur le Président,
C’est une gifle monumentale à la mémoire des millions de Congolais massacrés sous l’œil d’une communauté internationale qui, comme vous, pratique la politique de l’autruche.
Soyons directs !
« Il y a un agresseur : le Rwanda. Il y a un pays agressé : la RDC ».
Depuis près de trois décennies, la République Démocratique du Congo, mon, subit une invasion sanglante orchestrée par le Rwanda, sous la couverture du groupe terroriste M23. Le bilan macabre est accablant et sans appel : 20 millions de morts, des villages rayés de la carte, des femmes violées et éventrées, des enfants mutilés, …
Où est donc votre indignation ? Où est votre prétendue défense des droits de l’homme ?
Monsieur le Président,
Les faits sont têtus :
- Le 25 et 26 janvier 2025, l’armée rwandaise a pénétré en RDC par les bornes 12 et 13, sous les caméras de la Communauté Internationale, violant ainsi en toute impunité, l’intégrité territoriale de mon pays ;
- A Goma, plus de 9 000 civils exécutés dans un massacre d’une ampleur inégalée ;
- A Bukavu, des enfants abattus froidement par les terroristes du M23 et l’armée rwandaise ;
- Attentas, explosions, pillages, viols, génocide en cours.
Où est votre tweet sur cette tragédie ? Où sont vos condamnations ? Où est votre courage ?
Monsieur le Président,
Votre indignation sélective est une insulte à la justice. Lorsqu’il s’agit de l’Ukraine, vous criez à l’invasion. Et lorsque des millions de Congolais meurent sous les balles et les machettes rwandaises, vous détournez le regard.
Pourquoi ? Parce que la RDC regorge de richesses. Parce que le chaos congolais profite aux multinationales occidentales. Parce que l’or, le coltan, les terres rares et le cobalt ensanglantés financent les industries du Nord, pendant que les Congolais sont enterrés dans des fosses communes. Sic !
Votre compatriote Marine Le Pen, a eu l’audace de dénoncer tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : « L’Union européenne est le receleur, le Rwanda est le voleur ».
Monsieur le Président,
Jusqu’à quand allez-vous jouer ce jeu ignoble ?
L’Afrique n’est plus votre marché d’esclaves.
Le temps où l’Afrique se laissait piétiner est révolu. Nous ne sommes ni votre colonie, ni votre terrain de chasse. La France, et l’Occident en général, doivent comprendre que le pillage du Congo ne se fera plus dans le silence et la soumission.
Nous appelons l’Union africaine à cesser d’être une coquille vide et à prendre enfin ses responsabilités.
Nous appelons les nations africaines à briser leurs chaînes et à se tenir debout face à cette nouvelle forme d’esclavage moderne.
Le Pape François, lors de son passage à Kinshasa, a eu ces mots lourds de sens : « Enlevez vos mains de la RDC ! »
Monsieur le Président,
Entendez-vous cet appel ? Ou continuez-vous à faire semblant d’être sourd pendant que le sang des Congolais abreuve vos intérêts économiques ?
Trop, c’est trop !
Les peuples ont une mémoire. Les crimes non punis finissent par exploser en révolte. Vous pouvez ignorer nos cris, mais l’histoire retiendra votre silence.
La France a le choix : soit elle défend réellement les droits de l’homme ; soit elle assume d’être complice de ce génocide.
Nous n’attendrons pas que vous nous accordiez votre pitié. Nous prendrons nous-mêmes notre destin en main.
Monsieur le Président,
Mon Congo saigne, mais mon Congo ne mourra pas. Tôt ou tard, mon Congo se relèvera et brillera d’une lumière éclatante. De ses plaies naîtra une force nouvelle, une génération éveillée qui refusera l’asservissement et réclamera justice.
Sa richesse naturelle ne sera plus un fardeau, mais un levier de prospérité pour ses enfants.
L’histoire l’a prouvé : « les nations brisées renaissent, plus fortes et plus souveraines ».
Le Congo ne fera pas exception. Son heure arrive, il illuminera l’Afrique et le monde.
Dr Christian LIONGJO